#P6 | L’illusion est partout

Dimanche 18 juillet Je termine les couleurs de C sur lesquelles je travaille depuis des mois. Vers 16h30, juste après le dernier enregistrement de la dernière page, je dis j’ai fini et c’est une dissolution instantanée, faire plus est une idée impensable. Après avoir dit j’ai fini, mon corps est gourd, les yeux ne voient plus rien. C’est une fin Continuer la lecture#P6 | L’illusion est partout

#P6 | carnet de 7 ou 8 jours

25 juillet – On est dimanche. Je passe et repasse le corps en plastique de ma tondeuse dans l’herbe qui a besoin d’être coupée. Je peux voir l’effet direct de chacun de mes gestes grâce aux rayures dessinées à travers l’herbe. La tâche avance. Je glisse au long des bordures de plantes où il y a des cailloux et puis Continuer la lecture#P6 | carnet de 7 ou 8 jours

#L5 / Décalcomanies

Celle qui tombe à l’eau. Cette fraction de seconde où est initiée la bascule, l’entre deux où le mouvement est enclenché, l’air – l’eau comme deux balles avec lesquelles elle jongle, avec la chute lancée, la surface de l’eau vibrante, coupante. Elle reste au bord à avancer progressivement laissant l’eau recouvrir ses mollets, ses genoux, ses cuisses, le froid monte Continuer la lecture#L5 / Décalcomanies

#P6 Proposition 1- Ces 7 derniers jours

Ce jour, en plein travail, ordinateur, cahiers, bouteille d’eau, sac à main ouvert, posés sur la table de la salle à manger, à me concentrer sur cet exercice donné, je vois, dans un éclair de seconde, la lumière de mon téléphone portable s’allumer, à quelques centimètres de ma main gauche. Suspension de mes doigts sur le clavier. J’attrape l’écran et Continuer la lecture#P6 Proposition 1- Ces 7 derniers jours

#L5 Terrains silencieux

Quand je vais par là, je me gare toujours au même endroit avant le tunnel pour les bus et les parkings couverts, en face de l’ancien collège vert amande provisoirement réhabilité parce que l’autre a brûlé. J’ai plusieurs souvenirs ici, certains de l’enfance, d’autres quand mes enfants étaient collégiens : une fois, hélé par une ancienne élève qui m’avoua être restée Continuer la lecture#L5 Terrains silencieux

#P6 Profité du beau temps

Profité du beau temps, ça sèche si vite, pour laver les housses de canapé, les plaids, les enveloppes des coussins. Pense à leur histoire, ceux qui se sont assis dessus ou allongés dedans ; ce plaid est un cadeau, celui-là était à la maison de retraite, un cadeau à sa mère. Les enveloppes des coussins ont des couleurs passées, il faudrait Continuer la lecture#P6 Profité du beau temps

#P6 Ouvrir la fenêtre sur les pédiluves

Dimanche  Il faudrait laver la voiture. La tâche d’essence mange la peinture. Égoutter le pistolet, compter les centimes gaspillés par la négligence et l’absence d’envie de prendre soin de cet instant où l’on remplit le réservoir. Les pieds glissent sur les pédales. Les mains sur le volant , il faudrait utiliser des gants, il y en avait, à disposition des Continuer la lecture#P6 Ouvrir la fenêtre sur les pédiluves

#L5 | Au sol

Au sol, du béton dur, froid, blanc, quelques globes de mousse. L’homme suit la ligne, jeté là.  Respire, laisse tes épaules retomber. Décoince. Retrouve le volume. N’écoute pas ces rumeurs, ce cri — On dirait la mer — N’essaye pas de t’y joindre, ferme tes oreilles et avance. Demain est un autre jour, tu verras au delà du blanc, ne Continuer la lecture#L5 | Au sol

#L5 | Squelette mou

Avaler les rages anciennes, les mâcher comme on mâche sans fin ce qui l’a tellement été que le goût s’en est allé, la couleur et jusqu’à la consistance, mâcher jusqu’à se mâcher, soi, devenir l’objet de son propre mâchonnement. Régurgiter ce qui est, à force, est devenu terreux. Ouvrir à la colère la voie physique, la traversée du corps jusqu’aux Continuer la lecture#L5 | Squelette mou