L#6 Code noir

Septembre 1922 Un enfant est né hier, fils de Xao, mon dévoué second et Joséphine Présent ouvrière noire sur la plantation. Ils m’ont demandé d’être leur témoin pour déclarer l’enfant à la municipalité de Kaw. Nous irons quand les eaux seront moins hautes. Ils l’ont prénommé Paul Guy. C’est un bon présage.Je m’aperçois que je n’ai pas pensé à mon Continuer la lectureL#6 Code noir

#L6 | Solitude du voyageur

Soir. Il est à l’abri dans la grange, il écoute la rage du ciel. Il frotte ses genoux avec ses paumes, genoux aux articulations endolories par sa longue marche tout en mâchonnant un brin de paille. Il ne parvient pas à rétablir l’emploi du temps de ses derniers jours, les heures fuient sa mémoire. Les événements qui lui ont fait Continuer la lecture#L6 | Solitude du voyageur

Femme et test de Bechdel

Je me décoquille (j’aime bien cette expression d’Isabelle) pour tenter d’apporter une pierre modeste à La Fabrique. Je suis journaliste, je produis des podcasts et j’ai pris un pseudo-je sais pas pourquoi. J’ai passé il y a longtemps une FAL (Formation à l’animation d’ateliers littéraires) chez Elisabeth Bing puis j’ai fait récemment une remise à niveau chez Aleph et aujourd’hui Continuer la lectureFemme et test de Bechdel

#L6 PROPOS DE BEL

& l’eau monta jusqu’à nos fesses & nous glaça le sang & certaines pataugèrent comme elles purent chutant des fois par trois fois ou glissant dans la cour détrempée & certains d’entre nous se dérobèrent refusant l’aide de celles & de ceux qui leur portaient secours & d’autres les suivirent les tenant par la main comme des petits chiens hébétés Continuer la lecture#L6 PROPOS DE BEL

#L6 Rivage

(Cet homme arrivé quelque part) Seul, assis immobile sur son banc, il part. Il n’a pas besoin de fermer les yeux pour faire ce voyage. Il inspire profondément et convoque en lui les odeurs, les couleurs, la texture de l’air et son goût même, il les appelle. Elmina reviens-moi ici et maintenant et je promets de te revenir à mon Continuer la lecture#L6 Rivage

#L2 Autour de la bulle

Sortir de ces sas bondé. Sortir de cette cage de poulets, de cet espace né de rien. Personne n’imaginait que tant d’infirmiers, médecins, marins pompiers, retraités, employés municipaux, jeunes en service civique, bénévoles puissent occuper ce terrain de jeu, ce Palais du Sport juste en face du grand stade, symbole de le Ville là où les supporteurs s’assemblent, s’affollanno, s’accalcano, Continuer la lecture#L2 Autour de la bulle

#L5-Fugue

A l’aube, elle prenait toutes ses économies et fermait doucement la porte. Son regard balayait la chambre sans savoir quoi emporter dans son minuscule sac à dos. Elle ne pouvait plus rester. Elle descendit les escaliers, traversa le parc et rejoignit l’arrêt d’autobus. Elle ignorait à quelle heure il passait, mais était décidée à attendre. Elle longea l’immeuble d’en face, Continuer la lecture#L5-Fugue

#L6 Têtes mortes c’est le titre

Longtemps qu’il dort tout habillé. Parfois en manteau au-dessus du drap. On le dirait prêt à partir. Il ne ferme pas les volets. Ni les rideaux. Il dort par à coups ou par quart comme les marin. Sommeils entrecoupés d’éveils.  Et scruter l’obscurité. Il est aux aguets sans aucune volonté de l’être. Il a l’œil et l’ouïe et l’odorat d’une Continuer la lecture#L6 Têtes mortes c’est le titre

#L1 Injection

Marcher le long de l’allée de tilleuls en fruit, cette ombre reposante, évacuer le poids de la journée, le trop plein de la Ville, le trop plein de la vie, se laisser aller à l’ombre des tilleuls, à leur présence silencieuse, silencieusement encombrante. Se sentir encombré. Quelques rares micocouliers alternent les tilleuls dans cette allée. Arriver au fond de l’allée, Continuer la lecture#L1 Injection

#L5 / La vie rude

Il fallait en ce temps-là puiser très profond en soi pour garder un peu de soleil à l’intérieur. Peut-être développer une capacité à rire du monde et des autres. Surtout à rire de soi. Ca peut devenir un mode de vie de rire de soi. Humour décalé fait d’images drôlatiques. Irrévérencieuses. Réinventer le réel. Et hurler de rire. Même seule. Continuer la lecture#L5 / La vie rude