#L6 | Autre solitude, d’enfant

LA PETIOTE Pas de papa, pas de maman. Grand frère au voisinage et la renarde des landes pour veiller sur mes rêves. La vie est là, je crois bien. La vie court toute seule dans les ruelles pavées de pierre, dans les landes à genêt, dans les prés qui bordent la mer. Jour après jour s’invente un monde bien à Continuer la lecture#L6 | Autre solitude, d’enfant

#L6 | La dérision de vivre comme un mot entre parenthèses

L’homme Réveil difficile. Il s’est endormi de longue lutte, nuit agitée de rêves aux images insoutenables, d’une violence rare. Il se réveille en sursaut avec l’impression désagréable de s’être assoupi quelques minutes plus tôt, tendu, la nuque raide, les membres endoloris, des cernes sous les yeux. Une épreuve. Son bras glisse, hésitant, entre les draps tièdes, pour s’étirer et déplier Continuer la lecture#L6 | La dérision de vivre comme un mot entre parenthèses

#L1 _ 1

C’est ici. Un triangle de terre, isolé du monde par la nationale abandonnée, une proue au-dessus du vide; et de la ville à vingt ou trente kilomètres en contrebas dans le creux suivant le sillage du fleuve fatigué. Elle longe les grilles enfoncées dans le muret de pierre jusqu’à atteindre la porte, juste avant la corniche, près de l’angle obtus. Continuer la lecture#L1 _ 1

L5 | corps inachevés

Devant les vitrines Dior et Hugo Boss, ils dorment. Corps bruns et gris sur le bitume, repliés. Les cheveux reposent sur la main. La main entre tête et terre, pour chaque corps replié qui dort sur le côté. Habillés d’un tee-shirt imprimé et déchiré. Pas seuls. Jamais seuls. Des dizaines d’autres corps immobiles, allongés, sur le dos, le côté. La Continuer la lectureL5 | corps inachevés

#L6 Choses dont on se souvient

Il a organisé il y a deux ans un voyage, Ils est parti longtemps, seul. Il a d’abord longé les côtes d’Espagne Il a loué un Cesna il a survolé les îles. Un jour quelque chose le surprend en bas. Il reconnait la forme de cette presqu’île, il descend un peu et se place juste au-dessus d’un pic bien précisément Continuer la lecture#L6 Choses dont on se souvient

L6- Venicetill

 Seul il se remet à dessiner- écrire cet éveil plastique sur du papier blanc luminescent au sortir de rêveries en bordure de l’inconscient sortes de poussées laviques et sculpturales pulsions sournoises joueuses reflets au goût de menthe fraiche et râpeuse lui fait l’effet de longues coulées de larmes tièdes activées en son corps  défendant ondulé en mouvement et vivant traversé Continuer la lectureL6- Venicetill

#L6 | La solitude, ça n’existe pas, criait Gilbert Bécaud

Sur le pas de la porte, elle hésite. D’une maison proche, s’élève une chanson, elle la reconnaît, la fredonne : Elle me suit, pas à pas / Elle m’attend devant ma porte / Elle est revenue, elle est là / La solitude, la solitude…. Ses parents passaient en boucle le disque de Barbara.Elle rit de se voir devant cette porte, Continuer la lecture#L6 | La solitude, ça n’existe pas, criait Gilbert Bécaud

#L6 | Un dernier désir dans l’air bleui

La journée s’écoule. La journée s’écoule depuis des siècles. Le lieu-dit passe la journée, les siècles, à se percevoir. Et la journée, les siècles n’y suffisent pas. Il perçoit l’édicule, la fissure, la surface, la texture. La chaleur envahit le caniveau là, quand l’ombre ici, s’étale sur une place. L’infime variation des lumières, des températures. Il perçoit la terre meuble Continuer la lecture#L6 | Un dernier désir dans l’air bleui