#L8 L’enfant et l’Amérique

L’enfant dedans le livre d’Amérique rêve du grand dehors, l’enfant dehors rêve de revenir dedans pour retrouver le livre d’Amérique, l’enfant rêve de l’homme qu’il deviendra, de l’homme d’Amérique, l’enfant dans l’écurie pour sortir les fumiers, l’enfant sous les assots pour donner aux veaux, l’enfant regardant son père traire les vaches, la main rêche du père caressant le ventre de Continuer la lecture#L8 L’enfant et l’Amérique

#L6 Le bruit du papier

Des fruits sur la table. Il faut vivre, il faut bouger…faire n’importe quoi, surtout au début, partir. Elle regarde le fruit posé sur la table. Elle doit trouver du travail., migrer vers le nord, elle doit trouver de quoi passer les six prochains mois. Elle connaît d’autres comme elle qui sont partis, ont bataillé dur pour pouvoir partir. Elle retourne Continuer la lecture#L6 Le bruit du papier

#L5, à l’assaut des talus

De chaque côté de la route, s’étendaient champs cultivés de colza et de betteraves à sucre bordées mais des plantes adventices partaient à l’assaut des talus comme des petits soldats vigoureux : coquelicot, circe, chiendent, ortie, liseron, pissenlit, moutarde, trèfle blanc et fleur de lin. Vingt cinq ans après, les séquelles de la Grande Guerre étaient encore visibles car des centaines Continuer la lecture#L5, à l’assaut des talus

#L4, L’impossible liste, en oubliant Kundera, Roth, Pessoa… et même Camus, ça c’est un comble!

CENDRARS, sa poésie bousculée par le voyage et la nostalgie de la Prose du transsibérien, l’ici et l’ailleurs dans le même temps, et toujours au-delà.RIMBAUD, l’incandescence sous et dans la chair, la fleur de peau, son incroyable je est un autre…FLAUBERT le travail, encore le travail, l’application, le doute, l’acharnement, la recherche des paysages pour ses personnages, le travail toujours, Continuer la lecture#L4, L’impossible liste, en oubliant Kundera, Roth, Pessoa… et même Camus, ça c’est un comble!

#L8 | par la mer

Si elle était arrivée en bateau, elle se serait peut-être souvenue du premier voyage, ce même voyage qui avait conduit ici la famille, quarante années auparavant, quand sa mère eut décidé de partir, croyant que ce retour aux sources les sauverait de la ruine, ce même voyage qu’elle avait d’abord cru un cauchemar, qui l’avait arrachée à son enfance, ce Continuer la lecture#L8 | par la mer

#L8 | l’arrivée en A.F.N., bloc mélodique

Il ne comprend pas ce qu’il entend : comme une mélopée, une fleur de sons qui prend ses racines loin là-bas | il s’avance sur le débarcadère, le sac de matelot sur l’épaule, la fleur s’impose à lui avant même la chaleur | avant même les yeux noirs dardés sur la colonne de militaires qui sourd du Savoyard | avant Continuer la lecture#L8 | l’arrivée en A.F.N., bloc mélodique

#L7/ Dans cette ville

Au commencement de cette histoire il y a l’eau. L’eau c’est le commencement de tout. Une ville c’est d’abord de l’eau. Alors dans cette histoire il y a de l’eau. Celle d’en bas et celle d’en haut. Celle du bas de la ville (puisque l’eau coule toujours vers le bas). Et celle d’en haut. Des grandes nappes aquifères, des sommets. Continuer la lecture#L7/ Dans cette ville

#L4 | Sentimenthèque

D’Alphonse Daudet : Le Secret de maître Cornille… puis la meule brise le plâtre et aussi sûrement nous brise le coeur. De Marcel Pagnol : La Gloire de mon pèreLes olives pleines de jus, la terre poudreuse, le ciel très bleu, les cigales, la sensualité inédite et troublante de cette Provence vivace et révolue qui réchauffait notre classe de CM2 Continuer la lecture#L4 | Sentimenthèque

#L7 – se demander ce qui pourrait….

1 – une femme arrive dans une gare, échange poli avec voisin et petit vertige devant le futur inconnu sur le quai. ce qui va en devenir je ne savais vraiment pas… commence à avoir cerné un peu plus d’un mois plus tard, et je sais que du voisin il ne sera plus question (même si un commentaire m’y invitais) Continuer la lecture#L7 – se demander ce qui pourrait….

#L6 | seul, avec la lune rousse

Réfugié dans la grange au bout du hameau, reclus, parce qu’il fallait fuir les questions qu’elle n’aurait pas manqué de lui poser à la vue de son visage gris, des tremblements de ses mains, les doigts animés par des nerfs incontrôlables, son être devenu un assemblage de chairs agitées qu’il ne parvenait plus à maîtriser, le cerveau à l’abandon, incapable Continuer la lecture#L6 | seul, avec la lune rousse