L#9/ dans l’incertain

En se rendant dans ce lieu, elle souhaitait un ailleurs et l’avait trouvé. Ses connaissances géologiques et géographiques n’avaient guère dépassé ce qu’elle avait appris dans ses cours au lycée, et c’était déjà si loin dans sa mémoire…Certains de ses amis avaient besoin d’exotisme et de grande distance pour dénicher cet ailleurs, elle se contentait de forêts et de pierres Continuer la lectureL#9/ dans l’incertain

#L10 | passages dans les paysages

Lorsqu’elles sortaient par cette porte, c’était toujours à dessein. Parfois, pourtant, elles se retrouvaient figées dans le cadre, arrêtées dans un mouvement qui, quelques instants auparavant, semblait tout à fait fluide. Elles se surprenaient à ne plus savoir pourquoi elles se tenaient là. Elles le savaient au fond d’elles-mêmes, ne pouvant faire remonter cette pensée en leur pleine conscience. La Continuer la lecture#L10 | passages dans les paysages

#L10 : métaphysique communale

Je suis fatigué par tous ces entrelacs de passé, de présent et de futur. Je ne sais toujours pas quel sens a le temps. Les hommes naissent, vivent et meurent, cela a du sens. Mais moi ? Suis-je seulement né ? Vais-je seulement mourir ? Je suis déjà oublié de la plupart… c’est peut-être une forme de mort, je n’en Continuer la lecture#L10 : métaphysique communale

#L10 Ce qui ne se voit pas

Ce sentiment de honte, elle dit, c’est quelque chose dont on ne parle pas, c’est juste quelque chose qui pèse, le contraire d’un ventre de femme enceinte, qui est un poids dont on est fier, qu’on porte au-devant de soi, qui empêche la grâce et gène la marche, mais qui donne à celle qui le présente respectabilité, attire la mansuétude, Continuer la lecture#L10 Ce qui ne se voit pas

#L10 | Mon double, mon ombre

Adel ne connaissait pas ma sœur, ils ne s’étaient rencontrés qu’une seule fois, il y a très longtemps, chez mes parents, à l’occasion d’un anniversaire. Je lui parlais peu d’elle à l’époque où nous nous fréquentions, après l’université, mais nous nous étions perdus de vue depuis plusieurs années, j’habitais encore Paris tandis qu’il avait toujours vécu à Marseille avant de Continuer la lecture#L10 | Mon double, mon ombre

# L10 – Fest-noz

Le quartier est un pavé de ciment, goût de gris sur la langue, la bruine en percussion constante a ce goût de gris, l’herbe fraîche mêlée à la lourdeur, ce frais inégalable des odeurs finistériennes, la fraîcheur des roches, l’humidité grise partout décelée, de l’asphalte humecté de brume aux remparts de ronces qui couvrent les jardins, les maisons rances et Continuer la lecture# L10 – Fest-noz

#L8. Fantômes d’encre et de larmes

D’abord il ne voit rien, les ténèbres ont envahi ses yeux, recouvrant de leur voile d’ébène ce qui luisait il y a quelque temps encore mais dont la bougie intérieure s’est éteinte à jamais, solitude implacable et sans nom, et le froid qui s’empare de lui alors que c’est l’été, d’où vient-il ce fantôme gelé qui le traverse, suaire liquide Continuer la lecture#L8. Fantômes d’encre et de larmes

L #10 | Au feu les Dieux

Cette rive là, je ne la savais pas. Elle n’était pas. Elle n’était pas absente, ni présente en attente. Elle n’était pas, cette rive là, avant d’être. Je savais des rives, celles où l’on aborde, celles où l’on dérive, celles où l’on se saborde, celles où l’on déborde, où l’on chavire. Je savais aussi des rives de havres, des anses Continuer la lectureL #10 | Au feu les Dieux

la fabrique | Écrire l’été VI

Lundi Aujourd’hui, je veux que le livre soit rond, qu’il puisse boucler sur lui-même, partir et revenir aux archives du Sérail. Je me creuse un peu la tête, cherchant quel objet il faudrait créer pour que cela soit lisible. C’est déjà en place, avec le lent retour à Vienne. Je fouille mes fontes pendant une partie de la matinée. Des Continuer la lecturela fabrique | Écrire l’été VI