#L10 Chez Marcel

Derrière le comptoir du bar, Augustine replie une vieille couverture effilochée par le temps. Camille l’avait laissée là, comme dans l’intention de revenir. Jadis, à ce même emplacement, son mari essuyait les verres, les déposait tête en bas sur les étagères, écoutait les conversations murmurant les potins du quartier, les prévisions sur le temps, sur la pêche et l’énumération des Continuer la lecture#L10 Chez Marcel

# 10 NoN

Ma colère me serre dans ses huit bras ma colère est un magma de perles purulentes, larmes de rage dans la solitude ma colère c’est tout ce que j’ai. La vie, personne ne sait ce que c’est. En réalité. Et les vivants qui croient qu’ils la détiennent, que c’est leur propriété ! Ils ne veulent pas de moi et je ne Continuer la lecture# 10 NoN

#L11 | Doutes

Ce n’est pas que le temps s’est arrêté. Regarder, explorer, embrasser du regard ne sont pas des actions anodines qui se fondent dans le temps mais qui s’en libèrent. Respirer, sentir, humer permet d’inhaler jusqu’au plus profond la vie passée, présente et à venir. Écouter, distinguer, se laisser aller à la musique autorise la prise de hauteur, le décalage du Continuer la lecture#L11 | Doutes

#L10 l’hôtel du bas de la rue

Il lui faut passer à nouveau sur ces trottoirs, il y a là un hôtel pour maghrébins ces gens qui sont là depuis quelques années, qui sont venus parce que la France, les colonies, les accords d’Évian, il est nommé Monastir du nom de la ville qui a vu naître le Combattant Suprême comme ils le nomment, il y a Continuer la lecture#L10 l’hôtel du bas de la rue

#L10 / Avec son temps

Quand ils nous a réunis au théâtre, il s’y croyait, se la jouait cool, c’est vrai que ça fait cool une particule devant son nom. Il arrive en jeans, chemise blanche ouverte, manche retroussées, mal rasé, mes enfants nous dit-il, je compte sur vous ; nous on est assis dans les vieux sièges de ciné qu’il a fait venir du Continuer la lecture#L10 / Avec son temps

#L10 Il ne faut jamais fixer le soleil

Elle voudrait y revenir. Cour de la lance, cette rengaine dans sa tête le crissement du gravier sous ses pas, le soleil qui tombe de haut partout dans cette cour territoire des enfants la rampe des escaliers de l’immeuble et ses trois étages pas plus on y vit comme en famille tout le monde se connaît les enfants qui viennent Continuer la lecture#L10 Il ne faut jamais fixer le soleil

#L11. Nouvelle vie

…. le jour que je m’ai réveillé trouble non pas que je m’en suis aperçu immédiatement mais que c’était d’abord comme flotter doucement à bord d’une indécision (avec l’étrange d’être saisi sans savoir nommer de quoi – on dirait c’est comme les enfants aux lèvres bleues qui ne ressentent pas avant rentre vite !- dépêche-toi, mets ton manteau, il pleut, il Continuer la lecture#L11. Nouvelle vie

#L10 La main bleue

La première fois que j’ai frappé mon fils, j’avais mal à la main, mes doigts étaient bleus. Il m’a répondu, je venais de comprendre que ma vie était passée, je ressassais ce sentiment depuis plusieurs semaines. Nous vivions tous les trois, comme si nous avions l’éternité devant nous, nous vivions dans ce mensonge, je ne pouvais plus. La première fois Continuer la lecture#L10 La main bleue