prologue | message de service !

complètement par terre à toutes et tous vous lire ! impressionnant : en 10 jours à peine, plus de 130 textes, et pas un pour ne pas donner une facette, une forme, une tonalité… alors que je n’avais envisagé ce prologue que comme manière douce de créer chacune et chacun sa page auteur, et maîtriser une première publication… alors maintenant, Continuer la lectureprologue | message de service !

L’eau du vieux puits

Elle semble tranquille lorsque je la regarde- l’eau au fond du vieux puits – stagne. Elle sert à l’arrosage des plantes vivaces et des roses assoiffées. Les murs moussus qui l’entourent abritent des fougères et des scolopendres. Des touffes de capillaires des murailles s’y nichent. Ecrin vert. L’eau du puits semble dormante, presque inoffensive. Fraîche, elle offre sa surface sombre et Continuer la lectureL’eau du vieux puits

Au dedans de l’eau

Le quai s’éloigne et l’eau grandit dans l’écho de la corne de brume. Mer sombre et verte. Apparaissent des couleurs, et puis un bras, nu. Un buste. Une tâche noire comme une encre de Chine autour du visage blême. L’œil ouvert. Sirène tue quelques pas dessous le quai bruissant. Au dedans de l’eau. La mer luit, la lumière s’y promène Continuer la lectureAu dedans de l’eau

Sur ce qui s’irise

Sur ce qui s’irise La ductilité de sa peau le rythme de l’eau toute la couleur de ses yeux sans image Comment suivre le trop qui tangue le tambour là-bas son ventre comme une frise Vivre au balancement des courants sans visage des courants profonds des légers tremblements Dire les éboulis ce qui se trame sous Entendre les ronds d’eau Continuer la lectureSur ce qui s’irise

#L1 | Le presque rien

L’auberge. Un vieux mot. L’auberge. L’auberge dans la ville-rue. Quelques voitures stationnées. De la poussière sur les capots. L’auberge est-elle ouverte ? Elle est garée. Les muscles des jambes se refroidissent. Elle déboucle la ceinture de sécurité. Un cliquetis sec. Elle ouvre la porte aux joints chauds, usés, collants, qui résiste un peu à la poussée. Aucune voiture ne passe. Le Continuer la lecture#L1 | Le presque rien

Votre destination se trouve sur votre droite

Depuis des centaines de kilomètres, il roule dans un paysage uniforme : une route rectiligne et de part et d’autre, la forêt opaque dans son infinie rectitude sibérienne. Il regarde devant lui, concentré sur sa conduite sans vouloir regarder sur les bas côtés. Trop glauque. « Votre destination se trouve sur votre droite ». Il s’arrête à l’endroit précis  indiqué par la voix Continuer la lectureVotre destination se trouve sur votre droite

#L1-Elle arrive quelque part par la gare

Elle arrive quelque part par la gare. Elle ne sort pas de suite. Elle reste d’abord sur le quai. Elle pose son sac à dos à ses pieds, garde sa besace en travers et son sac à main coincé entre le flanc et le coude, main agrippée à la bandoulière. Elle laisse partir le train. Elle le regarde partir. Dans Continuer la lecture#L1-Elle arrive quelque part par la gare

L’eau et tu danses

Le paysage du corps s’ouvre, glisse, le bras va chercher loin, la jambe s’allonge, souffle entre inspire et expire, variations régulières, infinies, tu pénètres dans ton rythme, ton rythme du jour avec ta force ou ta fatigue du jour, sous toi la masse compacte qui te porte, tu goûtes le bleu, le sel, ta pensée vogue, sensations brèves ou tenaces, Continuer la lectureL’eau et tu danses

Il arrive avec son sac en bandoulière.

Il essaye de s’installer dans les odeurs du lieu, elles ne sont plus exactement les mêmes. Il hume si fort qu’il parvient à peine à transpercer le pesant renfermé qui masque ce qu’il cherche à retrouver en rentrant là, à nouveau, après toutes ces années. Son sac en bandoulière détonne, petite tâche de couleurs vives qui fait irruption dans la Continuer la lectureIl arrive avec son sac en bandoulière.

Après-midi anglais

Le temps s’est couvert et la pluie est arrivée droite et froide portée par des nuages méchants, un mur lisse dont les parois grises ont vidé la ville de ses habitants abrités derrière la brique rouge des bâtiments victoriens. La rivière Wey, assoupie tout d’abord, s’est remplie sous les torrents forts et grondeux de courants voraces et ses bras méandreux Continuer la lectureAprès-midi anglais