#L1 | Enfin seul

Il saisit la bouteille d’eau dans le sachet à ses pieds. Il est inquiet, il boit. Une odeur désagréable de plastique lui rappelle les étés au camping sous la tente. Cette fois, il ne part pas en vacances. Au milieu de l’autobus, parmi quelques têtes grises, le jeune homme cherche un peu de confort au fond de son siège dur. Continuer la lecture#L1 | Enfin seul

L’île

Elle avance le long du sentier côtier puis descend sur les rochers, elle grimpe, crapahute, choisit de poser le pied sur les aspérités, les griffures, les arapèdes et les creux dans lesquels stagne une eau vaseuse. Elle fuit plus qu’elle ne marche. Elle s’aide de ses mains pour ne pas tomber. La mer à ses côtés soupire son chant entêtant Continuer la lectureL’île

#L1 – Avance

Photo_RArmstrong

On lui ouvre la porte alors il se plie et sort. Il ne connaît pas cet endroit et ne veut pas le connaître. Ce doit être le matin, la lumière ne semble pas tomber. Son regard s’élève. Il y a encore un peu de force là-haut. Il y a une avenue, large comme celles des villes moyennes, des commerces d’un Continuer la lecture#L1 – Avance

#L1 | revenir

Arriver c’est revenir, se charger d’impatience. Depuis le hublot attraper la densité des nuages accrochés sur la crête du Monte Stellu, la côte ouest du cap mâchant la mer, la netteté des routes minuscules sur le versant est. À peine le temps de repérer le plan familier de la ville, longer la lagune pour déjà se poser sur la piste Continuer la lecture#L1 | revenir

L’eau du ruisseau

Dans l’eau du ruisseau elle évite  les herbes les insectes ; ses pieds glissent parfois se courbent se pointent pour agripper l’arrondi d’une forme prisonnière de la vase, elle s’arrête ; se retourne fixe la goutte d’eau sur son avant-bras, lève les yeux sur le satiné d’un maillot, le ciel ; elle demande des yeux sortir ou pas de l’eau, Continuer la lectureL’eau du ruisseau

dans cette nuit peut-être

… les flocons bleus du gyrophare sur les murs les éclats jaunes des phares lorsqu’ils croisent, la chaleur asphyxiante sous la couverture serrée, les sangles qui écrasent le ventre compriment la poitrine emprisonnent-serpent les chevilles les poignets, le ronron du moteur à l’arrêt (clin d’œil vertical des feux ?), le crescendo pour repartir, les petits paliers paisibles et indifférents des changements Continuer la lecturedans cette nuit peut-être

Une île dans la ville.

Il y arrive seulement, mais il a toujours été là autant qu’il s’en souvienne. Il est là depuis des années, des dizaines d’années, pourtant, c’est la première fois qu’il y vient. Le hasard l’a voulu ainsi. Cette fois ci, il n’a pas eu à prendre ni le train, ni l’avion. Les emplacements sont pris. Il tourne et retourne. Il n’est Continuer la lectureUne île dans la ville.

#L1 ARRIVÉS

Il arrive, n’importe où, peu importe, mais il arrive, elle aussi est arrivée. D’une certaine manière c’est le bout du voyage. Voyage : « déplacement d’une personne qui se rend en un lieu assez éloigné. ». Est-ce vraiment le bon mot ? Qu’est-ce que cela veut dire « assez éloigné » ? Eux ils savent surtout de quoi ils s’éloignent. Continuer la lecture#L1 ARRIVÉS

#L1 | Au terme de rien

Arriver, sans parvenir jamais. Des années que cela y ressemble tant le lieu enferme et se tient à distance, échappe aux efforts à comprendre. Ce n’est pas un lieu sans lieu, pas une utopie. Une destination certes, à condition d’avoir une tête à itinéraires. Un rêve d’ailleurs, sans doute, à condition d’avoir la tête dans les nuages. Mais arriver là Continuer la lecture#L1 | Au terme de rien

La fugue

Eau-source silencieuse creusant, à l’abri de l’air et des hommes, sa réserve dans l’antre humide de la terre. Sous les champs, elle suinte de la terre argileuse, son grand imperméable dans laquelle le temps cherche à l’envelopper. Bousculant dans un mouvement doux, infime, de minuscules grains de sable, elle ouvre, dans une nuit de silence, une fente, une fissure, l’ouverture, Continuer la lectureLa fugue