L#8 continuité du meurtre

Il y en a qui vont au ski comme on tue des dames voyez-vous, des gens comme vous dans des occupations saines et des ventres mous, il y en a aussi qui ferment les portent, posent verrou et partent en vacances sur les routes, accumulent les étapes et les outrances, et finissent par rentrer il y en a qui sautent Continuer la lectureL#8 continuité du meurtre

L8 – traversée de la ville

Le ciel bleu l’accueille, l’air vif du matin la fouette, le parfum des lilas l’enchante, de jardin à jardin il accompagnera sa marche dans la petite ville. Une ville connue, inconnue, de toujours, de maintenant, différente, semblable. Devant elle, l’Archevêché — puissance d’autrefois des archevêques qui battaient monnaie en la ville, puissance disparue — , son jardin planté de marronniers, Continuer la lectureL8 – traversée de la ville

#L8 | Le livre, on s’en fout

Un hérisson s’est noyé dans la fontaine, hier, dans la nuit. Hier ou avant hier, je ne sais plus. Le temps toujours me fuit ou plutôt se confond sans cesse en moi, magmatique boule confuse, hérissée d’incohérences, insaisissable matière inerte et molle. La fontaine déborde, l’eau inonde le devant de la maison, une jeune couleuvre en profite pour se baigner Continuer la lecture#L8 | Le livre, on s’en fout

L #8. Ne plus jamais revoir le monde ?

Avant d’arriver à L’Albenc, elle a fait un détour pour aller à Saint-Quentin-Fallavier près de Villefontaine. Elle n’a pas obtenu un droit de visite et se gare comme tous les visiteurs le long de la route. Elle ne pourra pas rentrer mais elle le connaît ,lui qui est là derrière les murs il a l’âge de ses enfants et ils Continuer la lectureL #8. Ne plus jamais revoir le monde ?

#L8 | Une nuit magique

Un personnage présent dans ma tête existe enfin dans le texte. Voici son monologue qui mélange des éléments de ma L7.Lui qui parle à celle qu’il imagine être son double, soudain la nature reprend ses droits, dans une voix lyrique qui est la sienne. La première fois que je te vois c’est tout à fait tragique, nous sommes piégés tous Continuer la lecture#L8 | Une nuit magique

#L8 – Valérie

Elle il l’a remerciée, de Julien il a embrassé les cheveux, mais c’est avec moi qu’il descend, lentement, l’escalier, ses longues jambes devant mes pieds, ma paume glissant contre le mur pour nous retenir, nous empêcher d’avancer – je voudrais tant multiplier les marches, un escalier qui ne finit pas, enfin presque mais pas tout à fait, juste un dont Continuer la lecture#L8 – Valérie

#L8 Giorgione le vénitien _ les statues

 Sûrement il avance les algues de la lagune serpentent sans cesse ondulent sous ses pieds sûrement chatoient des verts miel émeraude se fondent en éclats de mousses douces cuisantes s’agrippant aux pieux de bois immergés tels des serpents marins ces lambeaux de forêts renversées crucifix réactivés liquides des premiers retables aux feuilles d’or soit les figures d’ une moire changeante Continuer la lecture#L8 Giorgione le vénitien _ les statues

#L8 Miroir

L’amour est amertume, voilà ce que m’apprennent les hommes de siècles en siècles. On se trouve, on se quitte, on se blesse, on s’écarte, on se rapproche. On souffre du trop ou pas assez (des deux parfois) : on enfante, on cajole, on câline, on repousse, on est repoussé, on donne tout, on sature, on s’épuise. On veut de la Continuer la lecture#L8 Miroir

#L8 Cette autre arrivée quelque part

Il a dû se dire qu’il était arrivé, ou qu’il était rentré peut-être à l’instant où il est entré dans la rue au volant de sa voiture, en quittant l’une des avenues principales, puis en tournant pour s’engager sous l’immeuble qui fait porche mais peut-être la sensation de l’arrivée est-elle devenue physique, comme la concentration qui se desserre enfin, comme Continuer la lecture#L8 Cette autre arrivée quelque part

#L8 Partir

Parti presque nu à bord de la barque ressentant sur la peau la fraîcheur du vent, nuages rouges au soleil levant, rouge tendre de l’hésitation d’enfant devant la maîtresse lui demandant de conjuguer partir au passé simple, rouge pastel déposé en baiser par le rouge à lèvre de la mère pressée de partir, le rouge flamboyant du toréador étant celui Continuer la lecture#L8 Partir