#L8 – Retenir

Il est des heures où j’aurai beau avoir faim, m’écoutant réclamer, les grondements orageux dans le ventre, les éclairs contre les pores de l’estomac, il m’est impossible d’avaler quoi que ce soit. Un thé peut-être, pour l’allant qu’il confère pendant les heures de déambulation dans les couloirs, recouvrant les épaules dénudées d’une veste tombée à terre, replaçant une couverture, un Continuer la lecture#L8 – Retenir

L#8 suivie de P#9 Le buffet en teck suivi de L’homme du portrait dans le livret de famille

Les débarrasseurs trouveront aisément acquéreur pour le buffet en teck. L’ont chargé à bord du camion – lui, le buffet de style épuré, la table et ses chaises, et le meuble valant pour cloison dite de séparation ; le traversaient pourtant librement de part et d’autre et de part en part les regards, le traversaient sans jamais bousculer la tête Continuer la lectureL#8 suivie de P#9 Le buffet en teck suivi de L’homme du portrait dans le livret de famille

#L8 écrire en mouvement, en respirant une seule fois

Elle avance sur des mondes qui se superposent, c’est tout ce qu’elle connait, elle marche sur un sol palimpseste, elle marche sur un sol aux mille feuilles, aux mots rayés, soulignés, elle marche sur un sol aux feuilles chiffonnées, à tâtons, elle avance et peut affleurer d’autres réalités, des mondes qui émergent, sous d’autres, des mondes comme des plaques sismiques, Continuer la lecture#L8 écrire en mouvement, en respirant une seule fois

#L8 le début de la rue

il traverse juste la rue – seulement – il avance, dans la vingtaine d’enveloppes des centaines de questionnaires, dans le sac sur le dos sur l’épaule il avance passe devant l’arabe qui clope – l’arabe, l’arabe, tout de suite des a priori des jugements des présupposés à l’emporte pièce – harki kabyle berbère première génération, sur le pas de sa Continuer la lecture#L8 le début de la rue

# L8 En suspension

La rampe d’escalier est poisseuse des sueurs déposées. Dans la grande salle que dessert le palier, elle esquisse un entrechat, elle virevolte, il s’élance, leurs pas s’emboitent comme s’ils se connaissaient, ils ne sont jamais vus, c’est la parade, la grande parade, celle du cirque ou du défilé, quand les cuivres sont en tête et que les tambours suivent, quand Continuer la lecture# L8 En suspension

#L8 – Pariétal

H Horaires d’hiver, de printemps et d’été  les saisons sont biffées au cutter et  le mur de l’abribus s’effrite. Il scrute le mur, la truelle a gâché sans lisser : pointes dures, cailloux amalgamés, sillons; mur qui se hérisse, se creuse, se troue et dans leur cadre les horaires jaunis : les chiffres déchirés à la lame — 08H45 le lundi Continuer la lecture#L8 – Pariétal

Reprendre

Reprendre ce que j’ai sous la main, en moi, à  disposition, préparer une trame, de septembre à juillet, une année d’école pour ceux qui n’y sont pas, organiser, m’organiser, trouver les gens, retenir les fondamentaux, ça remonte à loin, le préfabriqué, le petit bureau, l’arrivée en salle de réunion, les deux yeux noirs perçants, si tu es ici ce n’est Continuer la lectureReprendre

#L8 La magicienne

La place est chaude, je me cale dans l’empreinte faite par  ton corps, creusant le matelas, ton parfum enivre les draps, je glisse ma main sous ton oreiller, la fraîcheur que j’y trouve contraste avec la tiédeur dans laquelle je baigne, je ne veux pas me lever, je n’ ouvre pas  les yeux,  je devine la lumière du soleil à travers mes Continuer la lecture#L8 La magicienne