# L6 – Modes d’emploi

Je suis d´un autre pays que le vôtre, d´un autre quartier, d´une autre solitude. Léo Ferré – La solitude Marcher. Compter. Se vider des images du monde. Se vider de toute compassion, de toute empathie. Marcher. Compter. Numéroter les pas. Mesurer le temps écoulé à marcher. Deux-cent quatre-vingt-sept, deux-cent quatre-vingt-huit, deux-cent quatre-vingt-neuf… compter dans l’ordre et aussi dans le désordre. Continuer la lecture# L6 – Modes d’emploi

# L 6 Quoi Qui Rémi

Assis dans le fauteuil jambes repliées sous lui, Rémi lit son magazine. Il aurait bien aimé travailler auprès de chevaux. Il aurait aimé les brosser. Vous ne le savez pas mais il occupe un emploi de manutention. Il emballe toutes sortes d’objets fabriqués pour la coiffure et notamment des perruques. Les fils sont synthétiques et de bonne qualité, d’ailleurs ils Continuer la lecture# L 6 Quoi Qui Rémi

#L6 | Autre solitude, d’enfant

LA PETIOTE Pas de papa, pas de maman. Grand frère au voisinage et la renarde des landes pour veiller sur mes rêves. La vie est là, je crois bien. La vie court toute seule dans les ruelles pavées de pierre, dans les landes à genêt, dans les prés qui bordent la mer. Jour après jour s’invente un monde bien à Continuer la lecture#L6 | Autre solitude, d’enfant

#L6 | La dérision de vivre comme un mot entre parenthèses

L’homme Réveil difficile. Il s’est endormi de longue lutte, nuit agitée de rêves aux images insoutenables, d’une violence rare. Il se réveille en sursaut avec l’impression désagréable de s’être assoupi quelques minutes plus tôt, tendu, la nuque raide, les membres endoloris, des cernes sous les yeux. Une épreuve. Son bras glisse, hésitant, entre les draps tièdes, pour s’étirer et déplier Continuer la lecture#L6 | La dérision de vivre comme un mot entre parenthèses

#L6 Choses dont on se souvient

Il a organisé il y a deux ans un voyage, Ils est parti longtemps, seul. Il a d’abord longé les côtes d’Espagne Il a loué un Cesna il a survolé les îles. Un jour quelque chose le surprend en bas. Il reconnait la forme de cette presqu’île, il descend un peu et se place juste au-dessus d’un pic bien précisément Continuer la lecture#L6 Choses dont on se souvient

L6- Venicetill

 Seul il se remet à dessiner- écrire cet éveil plastique sur du papier blanc luminescent au sortir de rêveries en bordure de l’inconscient sortes de poussées laviques et sculpturales pulsions sournoises joueuses reflets au goût de menthe fraiche et râpeuse lui fait l’effet de longues coulées de larmes tièdes activées en son corps  défendant ondulé en mouvement et vivant traversé Continuer la lectureL6- Venicetill

#L6 | La solitude, ça n’existe pas, criait Gilbert Bécaud

Sur le pas de la porte, elle hésite. D’une maison proche, s’élève une chanson, elle la reconnaît, la fredonne : Elle me suit, pas à pas / Elle m’attend devant ma porte / Elle est revenue, elle est là / La solitude, la solitude…. Ses parents passaient en boucle le disque de Barbara.Elle rit de se voir devant cette porte, Continuer la lecture#L6 | La solitude, ça n’existe pas, criait Gilbert Bécaud

#L6 | Un dernier désir dans l’air bleui

La journée s’écoule. La journée s’écoule depuis des siècles. Le lieu-dit passe la journée, les siècles, à se percevoir. Et la journée, les siècles n’y suffisent pas. Il perçoit l’édicule, la fissure, la surface, la texture. La chaleur envahit le caniveau là, quand l’ombre ici, s’étale sur une place. L’infime variation des lumières, des températures. Il perçoit la terre meuble Continuer la lecture#L6 | Un dernier désir dans l’air bleui

#L6/ Semaine Kafka

Il ressasse. Il ne peut pas ne pas penser à elle. La fatigue mentale que ça représente, il l’ignore ou plutôt, en colère contre lui, il l’accepte. Il a d’abord voulu comprendre, trouver le moment faille. Cet instant où sa faillite à lui a commencé. Sa déroute. À rebours de tout ça, la quête du début de la fin. Il Continuer la lecture#L6/ Semaine Kafka