L’invisible jardin suspendu

Dominant la rue étroite, d’où montent parfois les regards des rares passants, le dôme d’un platane se déploie jusqu’aux toits des maisons qui bordent l’autre côté de la rue au dessus du mur que leurs yeux escaladent, mur roide et droit, comme fait de bric et de broc, à grands coups de pierres grossières encloses en épais mortier, avant, au Continuer la lecture L’invisible jardin suspendu

les bancs

Au milieu des espaces verts entre les immeubles carrés de trois étages, il y a deux bancs de ciment, face à face, éloignés de quelques mètres, à l’ombre du robinier et du prunus aux feuilles violettes, entourés d’arbustes et d’une courte haie sur le côté. La pelouse est desséchée.  Le va-et-vient des habitants de la résidence  y a dessiné  la Continuer la lecture les bancs

Fleurs de gouttière

Village étagé à flanc de montagne, couleur de terre et de pierre. Ocre. Minéral. Chemin poussiéreux presque à hauteur de toitures. Depuis un petit muret, debout, si l’on s’approche un peu : un bout de gouttière rampante en zinc de forme demi-ronde. A l’intérieur : quatre petites fleurs, toutes sèches, comme cuites sous le soleil de juillet dans cette jardinière improvisée que Continuer la lecture Fleurs de gouttière

Rack à vélos

Râtelier, râtelier comme le verre d’eau où trempe la nuit un sourire mordant alors que la vieille serre les mâchoires pour ne pas montrer ce qu’elle n’a plus. Râtelier comme dans l’étable  d’où les vaches tirent le foin tandis qu’on tire le lait de leur veau. Râtelier comme à fusils pour la chasse et quelquefois à l’homme comme  à outils ou à Continuer la lecture Rack à vélos

Habiter loin (suite de l’aventure)

Elle s’aperçoit qu’elle a commencé son enquête au petit bonheur la chance, sans définir ni le champ d’investigation ni le protocole. Elle a choisi la ligne 21 parce qu’elle passe près de chez elle et parce que c’est une ligne historique. Le tramway des OTL venait déjà de Pont-Mouton jusqu’à Champagne en 1898, il a été prolongé jusqu’à Limonest avant Continuer la lecture Habiter loin (suite de l’aventure)

#4 (Fil Berger) AFFINITÉ Version 2

Seuls les petits murets en pierre sèche m’intéressent en tant que pure minéralité extérieure : je peux les bâtir, je peux les consolider, je peux les aimer, je peux les utiliser, je peux y abimer mes mains, je peux y siéger. Ils intègrent le dehors quasi naturellement en en séparant, harmonieux, des parts de paysage logiques. Je ne pourrai, a contrario, Continuer la lecture #4 (Fil Berger) AFFINITÉ Version 2

Conque

Été 19 #04 Sylvie Serpette A peine au-dessus du sol, en flottaison, elles sont baquet, oiseau. Portées par quatre barres qui se rejoignent deux à deux au sommet de part et d’autre d’une poutre perpendiculaire, les berceaux se balancent langoureux sages ou énergiques au gré de l’enfant. Munis de deux assises en vis-à-vis, l’engin s’utilise en double ou en solitaire. Continuer la lecture Conque

Le fil d’étendage

LÀ derrière la fenêtre, de l’autre côté de la rue un petit jardin enserré entre deux murs parallèles couleur coquille d’œuf, ouvert au regard capté par le fil d’étendage blanc d’environ cinq mètres de long qui le traverse du mur gauche au mur droit, plus précisément tendu entre deux poteaux en bois gris fixés à chacun de ces murs. Les Continuer la lecture Le fil d’étendage

les murs ont la vie dure

Je n’y connais rien en murs. Si je devais en décrire un, je dirais c’est un mur. Voilà. Un mur en pierre, peut-être, ça je pourrais le dire. Ou un mur de briques si les briques étaient apparentes. Le problème, c’est qu’elles le sont rarement ou alors à Toulouse. Sinon, elles sont recouvertes d’un crépi. Alors, comment savoir à quel Continuer la lecture les murs ont la vie dure