#enfances #08.3 | Béquille Bécot

La place — Il est un peu surpris, à la fin. Comment ce bureau encombré, désordonné, juste assez d’espace pour taper, comment cet espace un peu juste a-t-il pu faire place nette à cette grande table de goudron et gravillons au pied d’une barre d’immeubles ? Une place vide, triangulaire, par temps clair. Un peu comme aujourd’hui, frais. Avec des petits Continuer la lecture#enfances #08.3 | Béquille Bécot

#enfances#09 | quelques chambres

Ce n’est pas un rectangle, pas un carré, pas un cercle, c’est un polygone, si l’on suit la plinthe celle-ci se brise en segments consécutifs, avec, à chaque changement de direction, des angles plus ou moins aigus ou obtus.Un grand lit, placé au milieu d’un mur car on ne pouvait pas le placer dans un coin, aucun coin convenable ne Continuer la lecture#enfances#09 | quelques chambres

#enfances #08 | la Moskowa

Mère-Grand Chaque dimanche sauf en cas de force majeure nous allions chez ma grand-mère dans le quartier de la Moskowa dix-huitième arrondissement de Paris, dans cet immeuble délabré aux marches dangereuses nous arrivions au premier étage dans un appartement surchauffé.  Le buffet accolé à la table de bois recouverte de toile cirée aux motifs illisibles quelques chaises coincées autour obstruaient Continuer la lecture#enfances #08 | la Moskowa

#enfances #08 | cuisine

jeux de carteslorsque les K. venaient pour le couscous, la table était mise pour quatre – ensuite ils joueraient au bridge – c’est un jeu où se trouve un mort – des cartes, cinquante-deux – le tapis de feutre vert et la table aux pieds rétractables, un bouton pression aide à la manœuvre (j’en ai retrouvé une dehors dans la Continuer la lecture#enfances #08 | cuisine

#enfances #07 | jeux

c’était arrivé et les années passaient – les prédictions plus ou moins malhabiles malheureuses mal informées ou simplement sans objet, je n’ai jamais su, des médecins s’étaient trouvées comme des inutiles augures, il vivait et les années passaient, il fallait se soigner et consulter, c’est vrai mais il vivait – et les enfants grandissaient, les anniversaires se passaient – comme Continuer la lecture#enfances #07 | jeux

#enfances #08.2 | Parc du pré

L’été, les vacances, le pré entre les deux rivières. Soleil | nuages | brise | ombre. Des haies d’arbres tout autour. Sur la couverture à carreaux étalée, un jeu de cartes pour une bataille | un Uno | 7 familles | 1 000 bornes. Une pièce à trou qui glissera le long d’un fil de main en main. Des osselets. Il Continuer la lecture#enfances #08.2 | Parc du pré

#enfances #08 | avec dominos, brochet et cache-nez

Briques petites en noir et blanc, posées devant, un mur et des intervalles. Il ne faut pas que les autres voient. Briques en deux parties, séparées par un trait noir. D’un côté des points comme sur le dos des coccinelles, de l’autre, encore des points ou bien un blanc. Des rectangles debout, on dirait des livres ouverts, avec des notes Continuer la lecture#enfances #08 | avec dominos, brochet et cache-nez

#enfances #08.1 | Bonhomme de feutre

C’était une des dernières fois au catéchisme. Pas un cours, un atelier de préparatifs de fête, dans un nouveau local à deux pas de l’église. Des tables en U sur lesquelles on aura dispersé ciseaux, cutters, crayons, stylos et marqueurs, règles et équerres, des boules de polystyrène, des plaques, des perles transparentes, brillantes, du fil, coton et nylon, de grosses Continuer la lecture#enfances #08.1 | Bonhomme de feutre

#enfances #08 | Eldorado

Qui a déjà joué à l’Eldorado ? Un jeu de capitaliste tombé dans le foyer d’un ouvrier communiste. On y jouait deux fois l’an, à l’Eldorado, à Noël et au Nouvel an. C’est un jeu pour adultes auquel les enfants aiment jouer. C’est un jeu de fin de repas. On y suit le cours de la bourse et des actions. Il Continuer la lecture#enfances #08 | Eldorado

#enfances #08 | Pas de disputes

La nuit disparaît de la fenêtre, un peu de jour arrive à travers le clair des persiennes. Petites filles, nous dormons ma sœur et moi dans le même lit. Un léger bruit me réveille, une porte s’ouvre, j’aperçois notre mère, elle transporte deux magnifiques couffins de poupée. Je ne bouge pas, je rêve peut-être. Un peu plus tard enfin je Continuer la lecture#enfances #08 | Pas de disputes