#enfances #08-01 | Ma mère au Rami

C’est à Poperinge(1) surtout, chez la mère de ma mère, en Flandres, que nous jouions à de nombreux jeux inconnus de nous. Cela se passait lors des grands rassemblements de Noël. Nous y jouions l’après-midi, dans la salle à manger où plusieurs tables couvertes de nappes blanches avaient été alignées perpendiculairement à la grande baie qui donnait sur le jardin. Continuer la lecture#enfances #08-01 | Ma mère au Rami

#enfances #09 | Chambre du boulevard Jamin

Le couloir moelleux mène tout droit à la pièce des enfants, en vacances là chacun leur tour. Un long tapis masque le plancher. Craquements effacés. En-dessous : la pharmacie. Dernière porte à gauche : la chambre du fond donne sur des arrière-cours en contre-bas, une grisaille douce, vue du premier étage. Le boulevard est à l’opposé, pas de bruit.  Lourd lit-bateau en Continuer la lecture#enfances #09 | Chambre du boulevard Jamin

#enfances #09 | Chambre passante

Depuis la porte d’accès de la chambre, les lits s’appuient le long d’une poutre brune sur la cloison de gauche. Les meubles tiennent à droite. Au centre, un tapis peut-être. La chambre, conçue pour deux enfants, est passée à l’étage et se dédouble. Deux lits bateaux, lits jumeaux. Deux armoires qui enserrent un secrétaire. Sous les lits, les tiroirs aux Continuer la lecture#enfances #09 | Chambre passante

#enfances #09 | … d’enfance

Oubliée la couleur des murs. Oublié le petit paravent; le renfoncement avec le lavabo. Oubliées la suspension à franges et sa lueur jaune; l’ombre en piste de cirque et le cheval à bascule; oubliées la chaise à hauteur d’enfant, la poupée sans yeux. La cour sombre en fond de fenêtre. 3m50/4m50. Cette fenêtre. Une porte. Le lit superposé je le Continuer la lecture#enfances #09 | … d’enfance

#enfances #09 | chambre pour deux enfants

On y entre par une porte qui sonne creux à battre le châssis et qui, mal ajustée, laisse passer un filet de lumière en haut et en bas, bruit et rais bien reconnaissables et rassurants, mais on ignore à quel moment la chambre a commencé à exister dans la configuration dont on a gardé mémoire ni quel âge avaient alors Continuer la lecture#enfances #09 | chambre pour deux enfants

#enfances #07 | Babar

Couronné de jaune, habillé de vert vif, chemise à col boutonnée de noir, Babar est l’éléphant roi de son enfance. Plus efficace à mâchonner que des oreilles de lapin, qu’un lange brodé accroché au bout d’une chaîne en plastique, sa trompe grise s’est progressivement déchirée. Pas un Babar donc, mais des Babar, la même peluche rachetée, fiévreusement recherchée quand elle Continuer la lecture#enfances #07 | Babar

#enfances #09 | Chambré

La banquette a l’oreille collée à la porte du couloir où se font parfois de mystérieuses sorties. Elle est à l’opposé de la porte donnant sur la salle à manger, celle qui écoute la télé des années soixante, qui la fait vibrer un peu parfois. Rien à voir avec les vibrations des contre-vents plaqués aux vitre de la grande fenêtre, Continuer la lecture#enfances #09 | Chambré

#enfances # 09 | piaules et studio

Deux lits jumeaux en bois blancs dans un face à face décalé, sous la fenêtre la commode cubique en bois doré à boutons d’acier supporte une lampe en cuivre, dont le pied fut chandelier d’église. Et dans un coin la grande malle en osier où l’on enferme les jouets, des petites étagères en grilles de métal noir pour quelques livres Continuer la lecture#enfances # 09 | piaules et studio

#enfances #09 | maison de la Norvège

À la cité internationale, à la maison de la Norvège, on faisait ma chambre. Lit étroit, petit bureau, style scandinave, vue sur le périphérique et le stade Charléty, mais quand je rentrais, chaque jour ma chambre était faite, cendriers et poubelle vidés, lit refait, livres, cahiers, crayons rangés, luxe inouï. Je croisais parfois la dame qui faisait tout cela et Continuer la lecture#enfances #09 | maison de la Norvège

#enfances #06 | D’entrailles et d’outre-temps

Les voix d’avant devaient être plus denses et pâteuses. Plus homogènes, on imagine. Le temps qui ne presse pas, rien que le cours des choses à mettre en mot quand c’est utile. Avant la radio, avant la télé, avant l’internet. On se faisait un vocabulaire pour toujours, un petit réservoir de blague à sortir à l’occasion et les nouvelles pas Continuer la lecture#enfances #06 | D’entrailles et d’outre-temps