#enfances #00 | noirs

Il pleut. Quelques gouttes sous les pins. Là-haut le ciel est bleu. La terre est molle. Dans les sandales entre les orteils des boudins noirs se forment : comme des vers. Les ongles qui ont raclé la terre sont noirs, avec une petite pelle elle fouille le sol, gratte et creuse ; l’air fait danser les feuilles et briller les gouttes comme des Continuer la lecture#enfances #00 | noirs

#enfances #00 | Ne pas se retourner

Une forêt, un chemin, une enfant, trois ans ou cinq peut-être, marche entre ses parents. Le jeu que l’enfant aime que l’enfant réclame que l’enfant redemande inlassablement, le jeu du saut. Elle sent chacune de ses mains fermement serrée dans une main plus grande. Entourée rassurée soutenue. Il faut compter, elle sait compter au moins à trois, il faut compter Continuer la lecture#enfances #00 | Ne pas se retourner

#enfances #00 | l’escale

Elle a en charge leurs quatre enfants, ce jour-là est celui de la rupture. Trente-trois ans dans ce pays, trente-quatre en novembre, on est en juillet, vers la fin, l’aîné a onze ans, les deux suivantes dix, et le dernier vient d’en avoir sept. Partir. Tout quitter. Un voyage en avion, une espèce d’hippocampe qui aurait des ailes dessiné en Continuer la lecture#enfances #00 | l’escale

#enfances #00 | Perdu à tout jamais

Le Poséidon du Cap Sounion a été affiché au mur de la chambre pour de nouveaux repères, pour rassurer, pour inspirer, pour rêver, entre les exercices de maths et les traductions de l’Anabase. Mais voilà, il faut la retrouver, la chambre ! Elle est trop loin du collège maintenant que le déménagement s’est fait… il a fallu prendre ce satané bus Continuer la lecture#enfances #00 | Perdu à tout jamais

#enfances #00 | chèvre folle

Jouer à être une enfant perdue, et parfois une petite bande d’enfants perdus, perdue et trouvée, car rester perdue c’est l’abandon, cachée oui, perdue pourquoi pas, mais être perdue pour être trouvée, sans être grondée, et peut-être même consolée. Pour l’instant perdue à la sortie du car, perdue  au coeur de la station, à grimper lentement la cavité de pierraille, Continuer la lecture#enfances #00 | chèvre folle

Protégé : #enfances #00 | La tête endormie

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#enfances #00 | la chambre d’hôtel

Le sentier qui aboutit au bord de la falaise, la chambre d’hôtel, une nuit en plein champ ou au milieu de la mer, une route dans le brouillard. L’angoisse de l’impasse, d’un espace sans repères, la peur qui monte, les larmes, la certitude qu’il ne faut pas bouger, se recroqueviller et attendre. C’est cela être perdu. Qu’est-ce que je fais Continuer la lecture#enfances #00 | la chambre d’hôtel

#enfances #00 | au Prisunic de la rue Vaugirard

L’enfant suit la jambe de l’homme devant lui. Il y a plein de jambes autour. Il suit celle de son père. Il y a foule. La jambe devant s’arrête. L’enfant lève la tête. Au-dessus de la jambe, se tient un inconnu qui tend les bras vers un pot de moutarde. L’enfant regarde autour de lui les corps au-dessus des jambes. Continuer la lecture#enfances #00 | au Prisunic de la rue Vaugirard

#enfances #00 | La confiture

Il ne s’était perdu qu’une fois, enfin pas tout à fait, et cette errance il l’a sûrement déjà raconté, il va radoter, redire ce qui déjà a été dit, gratter la croûte, refaire sortir le sang, mais à cette époque un peu de mercure au chrome suffisait à asséché la petite plaie. Il va raconter son enfance, il va rejouer Continuer la lecture#enfances #00 | La confiture