#enfances #00 | pierre blanche

Du portail, tout droit à une centaine de pas dans le calme et sous le ciel excessifs, sur le bord de l’allée, on devine quelques mots gravés sur la tranche pas de prénoms, pas de dates comme il y en a souvent pour attester la véracité du souvenir. Il y a longtemps c’était une pierre horizontale ou une dalle de Continuer la lecture#enfances #00 | pierre blanche

#enfances #00 | Meaulnes

J’ai lâché ta main. J’ai percuté un corps. La foule ne s’est pas arrêtée. J’ai bien essayé de l’éviter, mon pied a trébuché. Je n’ai pas pu l’éviter. La foule m’a percuté. J’ai lâché ta main. Où es-tu ? Voilà ce qu’il aurait fallu que je me dise. J’ai trébuché et la foule m’a fait lâcher le petit avion rouge avec Continuer la lecture#enfances #00 | Meaulnes

#enfances #00 | le manège

Sur la place, le métro, le manège, il la tient par la main, une main ferme, celle d’un père qui rassure. Le plateau du manège s’immobilise il la hisse, frêle silhouette sur le grand cheval de bois peint. Lui glisse dans la main des tickets qu’elle tient de ses doigts serrés. Ses yeux le remercient fièrement. Lentement ça se met Continuer la lecture#enfances #00 | le manège

#enfances #00 |Des mots pour se perdre

Se perdre dans les méandres des mots reçus, savoir au fond de soi que ces mots ne mèneront nulle part, que tel n’est pas le chemin qui permet de trouver une issue. Et pourtant vouloir les croire. Des mots qui perdent. Chercher, regarder partout, le cœur battant, espérer un phare pour se repérer. Se recroqueviller, c’est dans la tête qu’on Continuer la lecture#enfances #00 |Des mots pour se perdre

#enfances #00 | Labyrinthe artificiel

La petite lève la tête vers des panneaux pleins de chiffres et les photos de hamburgers. La grande regarde les jouets du moment dans la vitrine, plastique moulé couleur feutre – ceux avec les bulles blanches autour, qui salissent les doigts d’un marron délavé, à force ; « Deux menus enfants et deux menus adultes s’il-vous plait » demande le papa au Continuer la lecture#enfances #00 | Labyrinthe artificiel

#enfances #00 | La main

Elle va dans un grand magasin avec Maman. Elle tient fermement sa main car il y a beaucoup de monde. Elle regarde autour d’elle, à hauteur de ses yeux, elle voit les manteaux des autres gens, c’est l’hiver. En bas des manteaux, elle voit les chaussures. Maman a mis ses jolies chaussures noires qui brillent et font du bruit et Continuer la lecture#enfances #00 | La main

#enfances #00 | Sur le divan

un coeur bat très fort un centre irradie la terre a un coeur interne le noyau des kilomètres et des kilomètres de profondeur au centre de la terre et un coeur externe le soleil sur cette immense plage où tout se confond où il est impossible de repérer le parasol où le moindre signe le moindre élément le lieu la Continuer la lecture#enfances #00 | Sur le divan

#enfances #00 | Immobile, perdu.

Au croisement des allées, assis sur une souche, odeur douceâtre, décomposition, humus. Attendre le retour du père parti avec le chien, depuis combien de temps ? Forêt encore feuillue, a changé de couleur, dense, impénétrable hors des chemins ; la lumière se déplace, comme jouant, tremblante, dansante, dévoile, dissimule, tours, détours, tourbillons du vent, automne. Ne pas pleurer, impératif. Les raisons s’alignent Continuer la lecture#enfances #00 | Immobile, perdu.

#enfances #00 | Le Centre commercial

Grandir, c’est naze. Parcourir le chemin aride de la vie, et nous avançons, nous nous asséchons, et dans ce chemin, il y a des gens indifférents. L’enfant, qui ne sait pas faire, qui ne saura jamais vraiment faire, peine à avancer seul. Il ne peut rien y changer, il est seul, condamné à le rester. Abandonné de tous. Perdu. Le Continuer la lecture#enfances #00 | Le Centre commercial