#enfances #00 | Les volutes bleues

avec ce personnage qui voudrait écrire, encore une fois, sur cet enfant perdu au moment du réveil en pleine nuit, qui voudrait relire ce qu’il a déjà écrit, mais il ne retrouve pas le texte, et il réfléchit, et il recherche dans son esprit, dans sa machine, en tapant quelques mots-clefs, rien ne sort, et on serait là avec lui, Continuer la lecture#enfances #00 | Les volutes bleues

#enfances #00 | le dédale

On est à Saint-Lary-Soulan, dans un de ces immeubles des années 70 qui forme un grand quadrilatère. Dehors, il y a de la neige à perte de vue et des sapins enneigés qui façonnent un paysage quand on regarde par les fenêtres du grand quadrilatère. Il y a une famille parmi toutes ces familles qui ont investi les appartements de Continuer la lecture#enfances #00 | le dédale

#enfances #00 | se perdre pour qu’on la trouve

Léa ne rentre pas chez elle ce soir. Sur le chemin du retour, elle fait le tour du lac avec son vélo. C’est le début de l’automne, elle rentre des cours, l’année scolaire est entamée. Elle fend l’air humide et frais. Le trop plein qu’elle cache dans son cœur dissipe sa tension à la cadence des coups de pédale.    Continuer la lecture#enfances #00 | se perdre pour qu’on la trouve

#enfances #00 | Murs de nuit

Dans le noir de chaque nuit, ne pas s’endormir et attendre. Surtout ne pas s’endormir et attendre qu’ils soient tous couchés. Attendre puis se relever, se relever dans la nuit et vérifier. Se relever et se glisser vers eux dans le noir et vérifier, comme les autres nuits, qu’ils sont toujours bien là. Pas possible de dormir sans ça, pas Continuer la lecture#enfances #00 | Murs de nuit

#enfances #00 | Le Saldo

Derrière la tête du lit surgit le renard. C’est la marionnette d’une émission de télévision pour la jeunesse. Il a de grands yeux ronds qui ne clignent pas. Des yeux qui brillent. Sa bouche est sombre et sans aucune dent. Devant son écran, l’enfant attend qu’il ouvre la gueule. Il attend de voir la langue de tissus rouge collée au Continuer la lecture#enfances #00 | Le Saldo

#enfances #00 | des pertes comme prologue

Les saisons arrivent, les saisons s’en vont, les saisons reviennent, elles reviennent à peu près semblables les unes les autres d’une année à la suivante.  Cette régularité du temps, ce rythme sur quoi s’appuie le travail de la terre, des champs, l’enfant l’apprend par corps, par coeur, par sensations. On peut il le sait humer dans l’air l’arrivée de l’automne, Continuer la lecture#enfances #00 | des pertes comme prologue

# enfances #00 | quelque part

Égarée,  à côté . Absorbée par un au-delà sans contour. Ensevelie sous des couches d’ouate. Perdue entre les lignes des livres où se tenir. Traversant une géologie et une cartographie à moi seule destinées. Errant dans les strates d’un monde qui n’appartenaient qu’à moi, dont je ne parlais pas. Et je ne parlais presque pas. Je venais d’une famille de taiseux. Continuer la lecture# enfances #00 | quelque part

#enfances #00 | Nénuphar

Elle demande à tenir la laisse. La tante lui glisse la poignée autour de la main. Le petit chien la tire brusquement. Elle marche derrière lui, le laissant aller ou le retenant, criant Nénuphar. Le chien jappe, s’arrête, repart, renifle, passe et repasse entre ses jambes. Elle tient le petit chien de la tante par la laisse comme si c’était Continuer la lecture#enfances #00 | Nénuphar

#enfances #00 | Gibier

La case en bois de la grand-mère est sombre même en plein midi coincée entre la grande maison en béton du frère ainé d’un côté, séparée par un mince couloir en ciment, et de l’autre un terrain vague qui donne sur la rue dont elle se protège en fermant portes et fenêtres. Les murs sont couverts de carapaces de tortues Continuer la lecture#enfances #00 | Gibier

#enfances #00 (2) | Meaulnes

Tu m’embrasses. Une seconde m’échappe. Et tu n’es plus là. Flotte encore ton parfum. À peine quelques notes de tête. Respirations rassurantes des bruits connus : la porte entrebâillée grince. Grince aussi la marche de l’escalier de bois. Puis plus rien. Le silence.Je suis allongée dans les draps bordés de froid. Ne reste que l’empreinte chaude de tes lèvres sur Continuer la lecture#enfances #00 (2) | Meaulnes