#enfances #00 ⎮Le noir

Tout autour d’elle les objets familiers enveloppés dans le sombre de la nuit, les murs la chaise le bureau à la place représentée les yeux fermés, les tables de nuit de part et d’autre du deuxième lit. Il n’est pas tout à fait pareil vide obscur inanimé inhabité lorsqu’elle tourne les yeux vers le plat, elle croit deviner le repli Continuer la lecture#enfances #00 ⎮Le noir

#enfances #01 | Portraits à hauteur d’enfance

Les Gassion En semaine l’enfant est déposé chez les concierges. Tout le monde entre, il n’y a pas beaucoup de place dans l’ascenseur. il y a une odeur de graisse et d’encaustique. La porte se referme doucement, lentement il faut attendre, être patient . Puis il y a un clic, signe que tout est paré à la descente et la Continuer la lecture#enfances #01 | Portraits à hauteur d’enfance

#enfances #01 | Têtes à corps

On y venait à pied, il n’y avait pas d’autre possibilité, personne n’avait le permis de conduire. J’entrais à la suite de mes grands-parents et madame Piou nous accueillait, elle quittait son comptoir et venait vers nous dans sa robe noire au dos voûté, en haut de ce petit corps plié en deux pour l’éternité, apparaissait deux grands yeux bleus Continuer la lecture#enfances #01 | Têtes à corps

#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu

« Profession du père : Néant » J’avoue que j’attendais cet instant, à chaque rentrée des classes. Chaque année, j’essayais d’améliorer le mouvement. Vers les 11 ou 12 ans, je m’arrangeais pour ne pas regarder autour de moi, pour feinter et faire comme si j’écrivais « docteur » ou « manutentionnaire », bref comme si je n’écrivais pas néant. Je ne me souviens pas de la première Continuer la lecture#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu

#enfances #00 | Dans le mur

Là. Toujours petite au pied du haut mur de la grange dont l’éboulement se poursuit. Là mais où exactement ? Tout a changé : l’écroulement progressif de la fière grange théoriquement classée se poursuit inexorablement, sous l’œil du public que l’on prévient à coups de panneaux et de grilles qu’il y a risque d’effondrement.  Interdit de s’approcher. Spectacle d’une lente agonie offert Continuer la lecture#enfances #00 | Dans le mur

#enfances #00 | Prologue Meaulnes.

Perdue dans ce grand parc, pas trop encore, je les entends en bas et je monte la pente jusqu’à la lisière des arbres touffus où tout est calme et ordonné, pourtant une sourde angoisse la prend par surprise, là où elle trouvait du bonheur à marcher, elle se fige le silence devient trop lourd, elle ne reconnaît rien, juste elle Continuer la lecture#enfances #00 | Prologue Meaulnes.

#enfances #00 | le soir où elle s’est crue perdue

Elle est perdue dans ce monde étrange, étranger à son quotidien. Perdue dans l’immense salle à manger du château, devant la magnificence de la table, couverts d’argent et porcelaine fine. Perdue face à cette famille. Cueillie à froid par la prière du bénédicité. La mère vouvoie ses enfants. Les quatre enfants si respectueux sous son regard perçant font bataille de Continuer la lecture#enfances #00 | le soir où elle s’est crue perdue

#enfances #00 | La mer, tout près.

L’enfance connaît la douce ivresse des choses rares. Celles qui n’arrivent qu’une fois. Par semaine. Par mois. Par an. Que l’on goûte avec son moi tout entier. Que l’on laisse fondre sur la langue pour qu’elles durent plus longtemps. Sur lesquelles on laisse courir une main curieuse. Que l’on capture dans des collections improbables. Jusqu’à la prochaine fois. L’enfant a Continuer la lecture#enfances #00 | La mer, tout près.

#enfances #00 | blanche à demi

Blanche, il ne lui semble pas qu’enfant elle se soit jamais perdue. Elle n’en n’a pas le moindre souvenir. Ce qui est étrange. Elle n’aura jamais longtemps lâché la main de ses parents ou des yeux l’adulte responsable. Toujours, elle s’en sera remise à l’autre pour son orientation. Il y avait un confort à cela, une douceur. Elle ignorait qu’elle Continuer la lecture#enfances #00 | blanche à demi

#enfances #00

elle dit maison à moi maison des grenouilles elle grimpe sur son tricycle les sandalettes en cuir appuient sur les pédales ça bouge elle rit pédale pédale sur l’allée bétonnée qui longe le canal au revoir maison pédale longe le canal où chantent les grenouilles hop galope petit poney bouche ouverte au vent joues gonflées cheveux aplatis comme les saules Continuer la lecture#enfances #00