#enfances #01 | Flashes

Un cours que je redoute… mes doigts sont maladroits… celui de couture… une pièce encombrée de paniers débordant d’étoffes.. sur les tables des ciseaux, des épingles, des rubans… dans mes mains un tissu blanc, je dois tirer des fils pour faire des jours… ça résiste… Derrière moi, Sœur Séraphia, une ombre noire et blanche, pesante, voix sèche, méchante… et me Continuer la lecture#enfances #01 | Flashes

#enfances #01 | Les adultes

Pauline a une nounou. Elle a un prénom tout doux, quelque chose comme Dorothée. Elle vient chercher Pauline à l’école, elle l’amène au parc, où l’on arrache des boutons d’or et où on grimpe sur le toboggan, et la ramène à la maison. Elle n’a pas besoin de crier pour que Pauline vienne à elle. Elle semble toujours l’attendre et Continuer la lecture#enfances #01 | Les adultes

#enfances #01 | Docteur A. et mères Machin

notes sur l’établissage du texte La mère Fissou — Je devais avoir une vingtaine d’années quand elle est morte. Elle approchait le siècle. Les derniers temps, elle restait alitée et dégoisait, va savoir quoi quand ça la prenait, dans un charabia ponctué de grands gestes tremblants. Lulu s’occupait d’elle. Elle la levait, la mettait sur le pot, lui donnait à Continuer la lecture#enfances #01 | Docteur A. et mères Machin

#enfances #01 | Tête de Titus, M. Deguin, les vieux.

Titus était le nom du chien. Son propriétaire, je ne m’en souviens pas. Il devait être plombier ou électricien (enseigne Butagaz, ours bleu souriant). Il valait mieux ne pas croiser Titus. Il se disait des choses. Jamais attaché, il circulait dans le village et s’en prenait aux autres chiens. Titus aurait mordu le chien de X, bousculé Mme Y. Je Continuer la lecture#enfances #01 | Tête de Titus, M. Deguin, les vieux.

#enfances #01 | Les vieilles

Il y a ces dimanches à Sainte-Foye-La-Grande, deux ou trois fois après la mort du grand-père, où tante Laure soulève la clenche de la porte du Montet et s’efface pour inviter les petits cousins de la ville à partager le repas dominical dans la salle de la ferme. Nappe damassée, assiettes Arcopal fleuries, couverts en argent, serviettes blanches soigneusement reprisée, Continuer la lecture#enfances #01 | Les vieilles

#enfances #00 | La baïne

Ciel blanc, pins alignés, jour monochrome. Point de couleurs dans la forêt de Gascogne. Elle cherche, ne les trouve pas, trouve ça étrange, imagine qu’il y a forcément du vert quelque part, du vert pour camoufler les branches, un coin de ciel bleu aussi, même délavé, du bleu en toile de fond pour les nuages. Et du jaune, boudant l’ocre, Continuer la lecture#enfances #00 | La baïne

#enfances #01 | petits morceaux

La lame du couteau brillante du premier frère américain, celui qui était beau avec des cheveux de poussière et une bouche pour embrasser. Les lunettes de la maitresse blonde qui pleurait, avec en arrière-plan un peu flouté, celui qui la faisait pleurer. La trace des grand pieds mouillés du père de l’ami d’enfance, au bord de la piscine un jour Continuer la lecture#enfances #01 | petits morceaux

#enfances #01 | Ivresse. Fièvre. Malaise.

Peaux de lapins, sont les mots que depuis son vélo il lançait dans l’air des cours de fermes. C’est par ces pauvres appels que mon père, enfant, le connaît, c’est le nom sous lequel il circule, Piau-de-lapin. Cela le poursuit jusqu’à cet âge avancé. Nous sommes côte à côte, assis au-dessus du préau de cette cour d’école que Continuer la lecture#enfances #01 | Ivresse. Fièvre. Malaise.

#enfances #01 | drôles d’adultes

C’est un long manteau à chevrons une grosse écharpe à carreaux et un béret en laine et entre les deux un nez rougi qui nous pique le froid du dehors sur les joues. Un petit essoufflement accompagne. Il vient de monter nos trois étages quatre à quatre, le vieil homme. Il se plante au milieu du salon, son béret tourne Continuer la lecture#enfances #01 | drôles d’adultes