# enfances #02 | propos décousus

J’ai une boîte à boutons, j’ai toujours eu une boîte à boutons, je n’imagine pas une maison sans une boîte à boutons et serais bien étonnée que chaque foyer n’aie pas la sienne, indispensable. Les jours de pluie sont associés à la boîte à boutons, les jours d’ennui aussi. L’objet lui-même je ne le revoie plus précisément, diverses images se Continuer la lecture# enfances #02 | propos décousus

#enfances #02 | Le grand départ

Là, il y a un petit berceau, à l’ancienne avec du tulle blanc, très blanc, la petite jette des fleurs dans le berceau, des fleurs séchées, devant la fenêtre, et elle, à contrejour, toute petite devant cette fenêtre, les fleurs séchées sont là par terre, elle les jette une par une dans le landau, c’est un rituel, comme elle est Continuer la lecture#enfances #02 | Le grand départ

#enfances #02 | Grizzly Man

Ne pas se pencher sur son passé, ne pas vouloir retourner en arrière, ne protège pas toujours. Je n’ouvre pas les tiroirs, ni les armoires, encore moins les albums photos, mais ça peut me rattraper quand même. C’est peut-être le plus dur d’être attrapé par hasard par les souvenirs. Difficile d’expliquer le peu d’envie que j’ai de me replonger dans Continuer la lecture#enfances #02 | Grizzly Man

#enfances #02 | comme des jouets

À condition de tout remettre en ordre, L. avait la permission de sortir de leurs petits tiroirs les objets du grand-père rangés avec un soin maniaque. Le meuble de rangement, à défaut d’avoir trouvé une place plus propice, occupait un coin de la salle de bain à côté du placard dans lequel se trouvaient des cannes à pêche en bambou Continuer la lecture#enfances #02 | comme des jouets

#enfances #01 | Dans mon regard, des lieux, des femmes

Peyriac-de-mer, C’était chez Marraine. Celle de ma mère. Mais nous aussi on l’appelait Marraine. Deux à trois fois par an, on allait y manger un repas qui durait tout l’après-midi. En été comme en hiver. L’été c’était la chaleur écrasante sur le parvis de graviers bordé de pins à pignons donnant sur des champs de sel, c’étaient les mouches et Continuer la lecture#enfances #01 | Dans mon regard, des lieux, des femmes

#enfances #01 | Sarraute et Mr Bilit.

L’oncle. Les jeudis après-midi cousins et cousines jouent sur la terrasse entre la maison et le muret du jardin, je viens de lancer le ballon à Andrée et j’entends d’abord la cavalcade, mon oncle préféré descend les escaliers à toute vitesse, en haut j’aperçois deux silhouettes dans l’ombre, mais lui déboule, les cheveux, qu’il a blond en bataille, d’habitude soigneusement Continuer la lecture#enfances #01 | Sarraute et Mr Bilit.

#enfances #01 | stigmates familiers 

Elle boite. Elle se déplace avec une canne qu’on dit anglaise. Le corps ployé semble à la fois en appui sur l’avant-bras et suspendu à un sourire. Plus bas, au niveau du pied qu’elle traine d’où vient la gêne et la claudication, une chaussure noire paraît la clouer au sol. C’est contre elle qu’elle se bat quand elle avance. Le Continuer la lecture#enfances #01 | stigmates familiers 

#enfances #01 | Serge et Abré (portraits 2/3)

Serge Autour de la grande table dressée dans le jardin, il ne parle pas beaucoup, il préfère laisser les autres occuper l’espace, rire parler amuser fort. C’est l’été. Les parents ont invité des amis à manger. Regard et sourire doux. Serge est là. C’est du coton. Douceur et présence enveloppante dans sa façon de rire aux bêtises de ses potes Continuer la lecture#enfances #01 | Serge et Abré (portraits 2/3)

#enfance #01 | la rue tranquille

La rue, elle faisait des tours, des boucles. Elle bordait et contenait un petit quartier. C’était la dernière maison, le bout. Il habitait là et on le rencontrait, montant ou descendant de sa voiture, satisfait. Une laide voiture en forme de poire. Son ventre était énorme au regard du reste de son corps, loin de l’obésité. Sa courbe, sa fonction Continuer la lecture#enfance #01 | la rue tranquille

#enfance #01 | Trois surgissants

Mademoiselle Ricin, propriétaire de l’immeuble à deux étages, de la rue de la Verrerie Haute à Montpellier, du vieil appartement du premier étage que ma famille occupait. Grand échalas au visage émacié qui me fait peur, inquisition d’un œil toujours aux aguets, sécheresse et stridence de la voix, coups de talons dans l’escalier de pierre, éviter alors de sortir, attendre Continuer la lecture#enfance #01 | Trois surgissants