#enfances #2 | l’armoire à senteurs

La grand-mère fait les courses, le grand-père travaille dans les vignes, un espace de liberté s’ouvre pour emporter un tabouret de bois et le placer devant la Grande Armoire à senteurs, meuble central du vestibule de la maison vigneronne éclairé par un plafond vitré. Se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre la clé plus large que la main, Continuer la lecture#enfances #2 | l’armoire à senteurs

#enfances #01 | Madeleine, Yvonne, Éva

Madeleine, longue, ses cheveux gris coupés au carré, la couleur uniforme de ses vêtements. Sa silhouette frileuse sur le perron de La Pergola, c’est le nom de la maison où elle abrite sa grande famille. Ses petits-enfants l’appellent Bonne Maman et je suis jalouse qu’ils aient une grand-mère à nommer, et de ce petit nom qui m’évoque la Comtesse de Ségur. À Continuer la lecture#enfances #01 | Madeleine, Yvonne, Éva

#enfances #2 | la boîte à déguisement

Il faut entrer dans la salle de jeux au bout de l’escalier en bois qui fait un coude au milieu dans une obscurité de plus en plus sombre. Quand on entre dans la pièce, on est pris par l’odeur des murs, une odeur boisée de papier et de moquette poussiéreuse. Au milieu de la pièce, un tas d’objets. Des objets Continuer la lecture#enfances #2 | la boîte à déguisement

#enfances #01 | éclats d’enfance, hommage en cut-up – dans vos textes j’ai trouvé…

Grâce à un commentaire reçu qui parlait d’éclats, de petits bouts d’enfance que l’on a en commun, je me suis mise à arpenter les textes des autres à la recherche de ces petits bouts et je n’ai pas su m’arrêter. Je crois que c’est dans cette récolte, trouver dans le texte des autres mon regard d’enfant en isolant un petit Continuer la lecture#enfances #01 | éclats d’enfance, hommage en cut-up – dans vos textes j’ai trouvé…

#enfance #2|2 | la boite à foulards et le miroir Brot

La boîte en carton dans le tiroir de la grande armoire ; sa boîte à foulards au parfum d’arpège : soie, mousseline et crêpe … arabesques et volutes de l’armoire monumentale dans le paysage ivoire de la chambre : tu l’entrebâilles, un parfum s’évapore – A r p è g e c’est le nom écrit sur le flacon elle te l’a Continuer la lecture#enfance #2|2 | la boite à foulards et le miroir Brot

Enfances # 02|Walter Benjamin, boîtes et armoires

La commode du salon. La télévision est posée dessus. Toujours éteinte. La tapisserie aux larges fleurs de laurier a été choisie par C. il y a si longtemps. Les fleurs roses éparpillent leurs pétales sur le mur tout autour. Un bouton de laiton manque sur le premier tiroir de la commode. Celui qui est tout en haut. C. fait une Continuer la lectureEnfances # 02|Walter Benjamin, boîtes et armoires

#enfances #2 | décédée le à

Placards, tiroirs, étagères, que cherche la petite fouilleuse à toujours les ouvrir, à déplacer les petits riens, déplier des papiers, vider des enveloppes de ses mains rapides, des yeux au bout des doigts à reconnaître les matières, décider de la préciosité, deviner les usages et l’utilité de la chose à son enquête sans objet. Un secret est un entrelac, un Continuer la lecture#enfances #2 | décédée le à

#enfances #02 | la salle à manger

La salle à manger de ma mère était mon terrain de jeu les jours de pluie. Du chêne lourd, lisse, qui sentait la cire deux fois par an pendant une semaine. Aujourd’hui encore, cette odeur m’écœure et me rappelle les rares journées où les meubles m’étaient interdits. Nous n’étions pas riches. L’ensemble de bois noble était revendiqué comme un témoin Continuer la lecture#enfances #02 | la salle à manger

#01 Enfances# | Portraits d’enfance

Le père TonyÀ la campagne, le père Tony vit dans une vieille maison en pierre avec des volets en bois. En face de chez lui, il y a la maison de son fils, une maison moderne avec des volets blancs construite sur un talus. Derrière il y a un grand champ de maïs.Deux fois par jour, le père Tony traverse Continuer la lecture#01 Enfances# | Portraits d’enfance

enfances #01 | Tante Paula et les deux anonymes

Tante Paula J’ai toujours eu l’impression que Tante Paula ne sortait pas de chez elle, ne bougeait pas de son fauteuil. Donna Corleone de la famille, la sœur de mon grand-père contrôlait le monde de son intérieur d’un simple regard. Je ne l’ai jamais vu sourire. Quand on passait lui souhaiter la bonne année, elle donnait des étrennes minutieusement équitables Continuer la lectureenfances #01 | Tante Paula et les deux anonymes