#enfances #04 | Bains

Point de départ la porte d’entrée, remontée en courant, après avoir couru, le produit tout rouge fera mieux son effet ? ou alors prendre le mal par surprise, le surprendre alors qu’il ne s’y attend le moins et dans le rouge, tu as compris, tu es surpris -demain aller à l’école, j’ai surpris la rougeole, devenue toute rouge, se lever dans Continuer la lecture#enfances #04 | Bains

#enfances #04 |  garder le lit

Se lover comme un fœtus dans le creux de l’oreille à écouter la vie entendre le glouglou utérin comme un rêve lointain le regard amniotique la lumière balayant un brouillard fiévreux mériter l’inconscience à toute épreuve de l’école obligatoire avec pour seule obligation garder le lit, de ses lèvres maternelles prononcer la sentence un gros trente-neuf thermométrer pour vérification énoncer Continuer la lecture#enfances #04 |  garder le lit

#enfances #04 | l’oreille

Un bonjour tonitruant dans le couloir, les retours de classe, les pas dans le couloir vers les chambres d’enfants. Tourner avec précaution la tête, appuyer joue gauche sur le drap, faire face à la porte, le bec de cane remue. Entrouvrir paupières, juste une fente, regard filtré par les cils, bouche un peu ouverte comme quand on dort. Une tête, Continuer la lecture#enfances #04 | l’oreille

#enfances #03 | épinglée

Epinglée, chassée, voilà ce que l’on fait aux souillons. L’index dressé de la toute puissance a tranché, choisi le châtiment. Mademoiselle m’attrape par le col pour accrocher avec une épingle anglaise le cahier où l’irréparable a été commis. Épinglée, chassée, condamnée à toquer aux différentes classes pour montrer la tâche, le trou, ce qu’il faut surtout ne jamais faire. Pourtant Continuer la lecture#enfances #03 | épinglée

#enfances #04 | confiance

Tenir l’enfant dans les bras. Avec tout l’abandon que lui donne une forte fièvre venue dont ne sait où. Sa fragilité ainsi offerte. Ne pas pouvoir poser l’enfant nulle part. Respirer son souffle. Le guetter avec angoisse. Espérer un mieux.. Toucher le front à intervalles réguliers. Sursauter à chaque quinte de toux épuisante. Vouloir soulager. Être inefficace. Sentir l’enfant rechercher Continuer la lecture#enfances #04 | confiance

#enfances #04 | Pas de chambre

En ce temps-là, pas de chambre dans la maison où me rapatriaient rougeole, oreillons, rubéole ou maladies plus banales. Pour se tenir au chaud, la cuisine et sa cuisinière à charbon. Tout, dans la cuisine ! Le petit fauteuil en rotin juste à ma taille, et aussi possible de s’y mettre debout aussi pour faire l’agent de la circulation. Les livres Continuer la lecture#enfances #04 | Pas de chambre

#enfances #04 | la distance de l’infinitif pour le corps écrivant

La chambre de l’enfant où il ne règne pas, c’est un domaine où il ne pénètre pas, c’est le territoire de la mère. Lui, passe devant la porte, encadre son corps dans l’ouverture. Le tablier blanc qui s’arrête à mi-cuisse du pantalon, avec son col en V. La chemise par-dessous, avec le col qui dépasse. Tout est en place. Tout Continuer la lecture#enfances #04 | la distance de l’infinitif pour le corps écrivant

#enfances #04 | respire

Lorsqu’on a acheté des lits aux garçons (ils étaient tous les deux dans la même chambre) pour remplacer ceux qui venaient de là-bas (qui étaient venus avec le cadre et le reste des meubles) ils n’ont rien trouvé de mieux que de se jeter dessus du haut de l’armoire – c’est ainsi qu’ils en ont cassé un – après le Continuer la lecture#enfances #04 | respire

#enfances #04 | coqueluche

Les contours d’un état. Celui qui laisse à l’intérieur une forme de coquille, un mot. De quoi rappeler tout le reste. Être malade ou avoir la maladie. Il faudrait savoir. Celle dont on parle en chuchotant. La dangereuse. Être là, à retourner dans tous les sens le mot qui vient de remonter en forant lentement un tunnel étroit. Ils l’ont Continuer la lecture#enfances #04 | coqueluche

#enfances #04 | Le lit bateau

Les paupières se soulèvent, elle se redresse sur les coudes et retombe sur l’oreiller. Le ciel s’est voilé. Elle est malade. Attendre que le souffle s’apaise pour appeler sa mère. Elle n’ira pas à l’école. Pas une rémission mais une démission, elle aime tant apprendre. Elle voudrait tout savoir. La maladie est un retrait, un refuge ou bien un piège. Continuer la lecture#enfances #04 | Le lit bateau