#enfances #04 | Sauvée

Un gros édredon, une brique chaude, surtout ne pas avoir froid, aujourd’hui rester au lit. Prendre la température deux fois par jour, le matin et le soir. Avoir beaucoup de fièvre, délirer, ne plus savoir où on est, ouvrir les yeux bouillants et rouges, être à la diète, ce soir peut-être un bouillon de tapioca, 38 c’est encore trop pour Continuer la lecture#enfances #04 | Sauvée

#enfances #03 | Grandir

Pourquoi grandir presque perdue, elle ne veut pas grandir même perdue en rester là dans son enfance, respirer, admirer, s’étonner, chanter tous les possibles inexplorés. Eux ils ont fini de grandir, ils n’ont pas compris ce qu’elle veut, continuer à jouer, ne pas abandonner ses poupées, ils n’ont pas compris non plus ce qu’elle ne veut pas rentrer dans la Continuer la lecture#enfances #03 | Grandir

#enfances #02 | Ne pas y toucher

Je pousse une lourde porte en bois, elle s’ouvre sur un long corridor à l’horizon duquel une autre porte est à jamais fermée. Tout de suite à gauche de l’entrée un miroir est accroché au mur au-dessus d’une fontaine alimentée par l’eau pompée au puits à l’extérieur. Mon grand-père se rasait là ! Et puis il y a cette porte de Continuer la lecture#enfances #02 | Ne pas y toucher

#enfances #01 |En apparence

Dans sa grande robe noire, sur la route tellement plus grande que les autoroutes, elle est immense, s’arrête, parle à ma grand-mère ponctuant ses propos de « oh lala, delala ma chère dame ». Ainsi elle est restée dans ma mémoire cette grande femme habillée d’une grande robe noire, baptisée « oh lala, delala ma chère dame » sur cette grande route plus grande Continuer la lecture#enfances #01 |En apparence

#enfances #04 I Grasse mat’

Ne pas bouger, rester au fond du lit. Il est tard, et alors ? Rester et ne pas bouger. Ne rien faire. Ne voir ni mur, ni armoire, ni lumière vacillante qui passe sous, perce à travers les persiennes, à travers les couches de tissus qui font pelures d’oignon, couche sur couche en superposition. Ne pas ouvrir les yeux. Au pire Continuer la lecture#enfances #04 I Grasse mat’

#enfances #00 | Ambivalences

Au milieu des collines, des arbres, des ruisseaux, elle explore le poche intérieure de son blouson, parfait elle ne l’a pas oubliée, elle est rassurée, si elle se perd elle n’a pas de cloche pour signaler sa présence et on ne la retrouvera pas, et c’est ce qu’elle veut se perdre, s’éloigner, prendre son envol, la laisser loin la maison, Continuer la lecture#enfances #00 | Ambivalences

#01_border les petits

un nuage de bruit sur les souvenirs existent        pour les bordés du soir                et les effractés de nuit tant pis                             les corps rassurés deviennent légersune odeur d’Orient sous payé dépensent en manège le sourire des gardes d’enfants                       un pingouin dans le sable enterré                           capture la liberté et des sauts basculent sous métro                    attention dit le Continuer la lecture#01_border les petits

#00, prologue_fraise des bois

Une bouche de fraise s’égare sans conscience au bois engloutit                 quenottes blanches sur cris d’effraie une robe tachée de rouge petite fille repue                        les poils doux du chien bleu transpercent les parents d’inédit        ça luit                   n’oublie pas pourtant rien que la substance des mots qui racontent ce qui n’existe plus

#04 #enfances | un voilier de papier

On ne savait pas trop ce qu’elle avait comme maladie. Le diagnostic n’est pas tombé de suite. Il a fallu ausculter cette enfant de quatre ans et demi avec beaucoup de minutie. Elle n’a pas beaucoup de fièvre, un petit 37.7 et sa mère s’inquiète. Pas de ganglions, juste quelques petits boutons rosés sur le torse. Juste quelques petits boutons Continuer la lecture#04 #enfances | un voilier de papier

#enfances #04 I Walter Benjamin, un petit 38

Ouvrir la fenêtre au vent chargé d’embruns, résidu de tempête arrivant de l’ouest mêlé à la vague d’air froid en provenance du nord. Il prend de plein fouet le bâtiment posé en travers de sa route, s’engouffre dans la chambre, fait chuter les températures. Se déshabiller devant la fenêtre et commencer à grelotter. L’air glacé saisit le corps, le raidit, Continuer la lecture#enfances #04 I Walter Benjamin, un petit 38