#enfances #04 | La truffe de l’ours

La truffe de l’ours, le goût de sa truffe, l’ours n’a qu’un œil évidemment, je veux dire comme tous les ours il n’a qu’un œil, comme tous les ours en peluche, il lui manque un œil, il lui manquera un bras, son ventre se déchirera et je verrai ce qui le remplit, la mousse, les morceaux de mousse jaune qui Continuer la lecture#enfances #04 | La truffe de l’ours

#enfances #04 | angine blanche (la peur de rater)

Elle n’était pratiquement jamais malade jusqu’à ce qu’elle trouve comment faire grimper la température du thermomètre. Il s’agissait alors de thermomètres à mercure. Elle ne sait absolument plus comment elle l’a découvert, le truc, pour faire monter la température. Ça marchait avec les boissons chaudes. Elle se souvient du mouvement du tissu qu’elle frottait sur le bout plus fin du thermomètre, contenant le mercure. Il fallait faire attention à ne pas le casser. Continuer la lecture#enfances #04 | angine blanche (la peur de rater)

#enfances #03 | L’autre côté

Traverser d’un pas. Je vois l’autre côté. L’impact fissurant mon monde. Je ne les vois plus. La faille grandissant. La perte définitive. J’apprends. Explorer. Se perdre dans les souterrains les sous-sols les bas-fonds derrière les mots. Ils ont disparu. Elle n’ose pas regarder autour, peur d’imaginer dans l’ombre des arbres, ils y sont cachés. Sortez ! elle dit. Se perdre. Consolider. Continuer la lecture#enfances #03 | L’autre côté

#enfances #04 | la pince guillotine

Retourner à la maison, entourée de la chaleur des bras de son père de la douceur des mains de sa mère sur son visage, percevoir encore ce flot de sang couler de la bouche, du fond de la gorge en feu, voir briller la pince guillotine maniée par un homme masqué, subir le maintien en force de son corps d’enfant Continuer la lecture#enfances #04 | la pince guillotine

#enfances #04 | Lit-vaisseau

notes sur l’établissage du texte Je crois qu’il venait de la mer, lui aussi. Il rentrait par un sentier au milieu des pins. Routin | routeau | roteau, l’accent lui échappait. Un petit chemin tracé dans une terre de sable au milieu des pins par le passage répété des baigneurs, des promeneurs. Et sûrement quelques animaux, oui. Il suivait un Continuer la lecture#enfances #04 | Lit-vaisseau

#enfances #04 | Sauvée

Un gros édredon, une brique chaude, surtout ne pas avoir froid, aujourd’hui rester au lit. Prendre la température deux fois par jour, le matin et le soir. Avoir beaucoup de fièvre, délirer, ne plus savoir où on est, ouvrir les yeux bouillants et rouges, être à la diète, ce soir peut-être un bouillon de tapioca, 38 c’est encore trop pour Continuer la lecture#enfances #04 | Sauvée

#enfances #03 | Grandir

Pourquoi grandir presque perdue, elle ne veut pas grandir même perdue en rester là dans son enfance, respirer, admirer, s’étonner, chanter tous les possibles inexplorés. Eux ils ont fini de grandir, ils n’ont pas compris ce qu’elle veut, continuer à jouer, ne pas abandonner ses poupées, ils n’ont pas compris non plus ce qu’elle ne veut pas rentrer dans la Continuer la lecture#enfances #03 | Grandir

#enfances #02 | Ne pas y toucher

Je pousse une lourde porte en bois, elle s’ouvre sur un long corridor à l’horizon duquel une autre porte est à jamais fermée. Tout de suite à gauche de l’entrée un miroir est accroché au mur au-dessus d’une fontaine alimentée par l’eau pompée au puits à l’extérieur. Mon grand-père se rasait là ! Et puis il y a cette porte de Continuer la lecture#enfances #02 | Ne pas y toucher

#enfances #01 |En apparence

Dans sa grande robe noire, sur la route tellement plus grande que les autoroutes, elle est immense, s’arrête, parle à ma grand-mère ponctuant ses propos de « oh lala, delala ma chère dame ». Ainsi elle est restée dans ma mémoire cette grande femme habillée d’une grande robe noire, baptisée « oh lala, delala ma chère dame » sur cette grande route plus grande Continuer la lecture#enfances #01 |En apparence

#enfances #04 I Grasse mat’

Ne pas bouger, rester au fond du lit. Il est tard, et alors ? Rester et ne pas bouger. Ne rien faire. Ne voir ni mur, ni armoire, ni lumière vacillante qui passe sous, perce à travers les persiennes, à travers les couches de tissus qui font pelures d’oignon, couche sur couche en superposition. Ne pas ouvrir les yeux. Au pire Continuer la lecture#enfances #04 I Grasse mat’