#enfances #05 | Ce qui était merveilleux

Le contact de la truffe chaude et humide sur la main, le coup de langue inopiné, et enfouir la main dans le pelage. L’odeur du rouge à lèvre de ma mère quand elle m’embrasse. Marcher sur la pointe des pieds, comme une danseuse. Sentir le vent dans les cheveux en faisant de la balançoire, et se dire c’est comme dans Continuer la lecture#enfances #05 | Ce qui était merveilleux

#enfances #05 | Merveilles

Le ventre nacré de la truite fariot qui frémit sous les doigts de mon père. Les moirures des ailes de papillon, leurs ocelles. Les illustrations au pastel brumeux des Contes chinois des éditions Gründ. Une montagne, une pivoine palpitent. La première fois qu’on distingue la structure d’un flocon de neige. C’est de la géométrie. Le brasier lumineux qui s’empare des Continuer la lecture#enfances #05 | Merveilles

#enfances #05 | le déroulé tel quel

Dans cette petite paume, l’eau scintillante du lac d’Armainvilliers Descendre les marches immergées  Nervures de la feuille de magnolia quand la chair est partie : squelette de dentelle Seule avec le rêve qu’on ne raconte pas Toutes les voix autour de la table chaude et le biscuit rose trempé dans la mousse du champagne Les pommes de terre cuites dans la Continuer la lecture#enfances #05 | le déroulé tel quel

#enfances #05 | finalement se perdre

très peu de souvenirs, très peu de souvenir tout court et très peu de souvenir d’émerveillement. j’ai beau me creuser la tête. l’enfance est tout du long blanche. à la foire, certains manèges où ça transporte fort, les lumières, les couleurs, les cris.les spectacles de rue. les fanfares, les majorettes, les paillettes. le cirque. le ballet. ces instants de déploiements Continuer la lecture#enfances #05 | finalement se perdre

#enfances #05 | toute la vie

Attends il faut que je me souviennec’est loin tout ça, c’est loin de moi tellement loinil y avait la dauphine garée sur la route, le soleil, le café tiède et Mamales ombres des eucalyptus leur odeur quand leurs feuilles prenaient la chaleurça n’avait rien d’exceptionnel sinon cette lumière(ce ne serait pas d’elle mais dis, quand reviendras-tu ?)la quatre-chevaux grise contre Continuer la lecture#enfances #05 | toute la vie

#enfances #05 | vous étiez si beaux

j’enlève les petites roues tu vois tu ne tombes pas l’odeur entêtante des troènes attire les gros hannetons qui ronronnent en volant les raisins roulent sur le trottoir, échappés du cabas de la vieille dame qui est tombée d’un coup et que tu ne reverras plus. en surplomb du lac aux bateaux bleus, le sourire du couple si beau, ton Continuer la lecture#enfances #05 | vous étiez si beaux

#enfances #05 | choses qui ont suscité émerveillements

La première girelle mâle, récent ou non, décrochée de la palangrotte et tenue au creux de la main et ses couleurs si belles qu’on la garde un peu sans la poser dans le seau. L’eau qui s’écoule dans la rigole quand à l’heure prescrite on soulève la petite plaque de métal pour arroser une parcelle. L’entêtement d’une fourmi à contourner Continuer la lecture#enfances #05 | choses qui ont suscité émerveillements

#enfances #05 | émerveillance

Ne plus compter sur ses doigts pour aller au delà de dix La rencontre sensuelle avec le chat qui vient frotter son museau sur mes joues La chienne bergère qui me laisse tirer sa queue et accepte d’être mon cheval L’ours Popov qui me laisse gagner chacune de nos bagarres et s’endort toujours avec moi sans rancune  Une étroite et Continuer la lecture#enfances #05 | émerveillance