#enfances #05 | marines

la mer forte | la vague me saute au ventre, m’emporte | dans l’écume je crie de plaisir, voudrais m’y noyer la mer | le rugissement de la mer, il reste en tête même la nuit la mer monte et descend | dans les petites mares les algues étalées comme en attente | filant d’une cachette à l’autre, de minuscules crabes Continuer la lecture#enfances #05 | marines

#enfances #05 | Tesselles

Des tesselles du passé dénicher une collection de grains de vie sur une carte d’intensités, le tout recousu de fils dorés. Oscillation du petit tamis, en mouvements vifs et horizontaux, pour séparer les gros grains des petits, puis les doigts sur ce front de sable doux, et plus tard le nommer geste d’ange. Vers l’amont, vers l’aval de la rivière Continuer la lecture#enfances #05 | Tesselles

#enfances #05 | Choses que l’on croit avoir rêvées qui ont peut-être vraiment existé

Le grand réfectoire de vingt tables de douze couverts en deux rangées, un bruit comme je n’en ai plus jamais réentendu de chariots roulants, de conversations, de couverts, de verres, de louches dans le plat collectif ; 240 gamines à table ! Jeanne en bergère, en plâtre blanc moulé, qui regarde ailleurs pendant que j’attends qu’on vienne me chercher le samedi. Parents Continuer la lecture#enfances #05 | Choses que l’on croit avoir rêvées qui ont peut-être vraiment existé

#enfances #05 | Bouquet d’émerveillements

Les feuilles flamboyantes de la vigne vierge, tapis éphémère sous mes pas. Un couple de tourterelles sur un fil électrique Le Pic vert qui tambourine, qui picasse sur les branches du noisetier La surprise d’une feuille de chêne séchée devenue marque-page d’un livre oublié et retrouvé Le bonheur d’ouvrir la boite aux lettres et d’y trouver un courrier inespéré Le Continuer la lecture#enfances #05 | Bouquet d’émerveillements

#enfances #04 | Le temps du lait chaud et du gâteau de semoule fait maison

Dans le regard de ma mère passait un éclair d’inquiétude qu’elle enfouissait rapidement au fond d’elle-même. Dans ces moments-là, elle se pinçait les lèvres sans s’en rendre compte. Elle ne disait rien, elle questionnait à peine. Elle s’approchait armée de son thermomètre au mercure et si nécessaire devenait « la reine du suppositoire1 ». Elle s’asseyait, gardait le dos droit contre le Continuer la lecture#enfances #04 | Le temps du lait chaud et du gâteau de semoule fait maison

#enfances #05 | Ce qui était merveilleux

Le contact de la truffe chaude et humide sur la main, le coup de langue inopiné, et enfouir la main dans le pelage. L’odeur du rouge à lèvre de ma mère quand elle m’embrasse. Marcher sur la pointe des pieds, comme une danseuse. Sentir le vent dans les cheveux en faisant de la balançoire, et se dire c’est comme dans Continuer la lecture#enfances #05 | Ce qui était merveilleux

#enfances #05 | Merveilles

Le ventre nacré de la truite fariot qui frémit sous les doigts de mon père. Les moirures des ailes de papillon, leurs ocelles. Les illustrations au pastel brumeux des Contes chinois des éditions Gründ. Une montagne, une pivoine palpitent. La première fois qu’on distingue la structure d’un flocon de neige. C’est de la géométrie. Le brasier lumineux qui s’empare des Continuer la lecture#enfances #05 | Merveilles

#enfances #05 | le déroulé tel quel

Dans cette petite paume, l’eau scintillante du lac d’Armainvilliers Descendre les marches immergées  Nervures de la feuille de magnolia quand la chair est partie : squelette de dentelle Seule avec le rêve qu’on ne raconte pas Toutes les voix autour de la table chaude et le biscuit rose trempé dans la mousse du champagne Les pommes de terre cuites dans la Continuer la lecture#enfances #05 | le déroulé tel quel

#enfances #05 | finalement se perdre

très peu de souvenirs, très peu de souvenir tout court et très peu de souvenir d’émerveillement. j’ai beau me creuser la tête. l’enfance est tout du long blanche. à la foire, certains manèges où ça transporte fort, les lumières, les couleurs, les cris.les spectacles de rue. les fanfares, les majorettes, les paillettes. le cirque. le ballet. ces instants de déploiements Continuer la lecture#enfances #05 | finalement se perdre

#enfances #05 | toute la vie

Attends il faut que je me souviennec’est loin tout ça, c’est loin de moi tellement loinil y avait la dauphine garée sur la route, le soleil, le café tiède et Mamales ombres des eucalyptus leur odeur quand leurs feuilles prenaient la chaleurça n’avait rien d’exceptionnel sinon cette lumière(ce ne serait pas d’elle mais dis, quand reviendras-tu ?)la quatre-chevaux grise contre Continuer la lecture#enfances #05 | toute la vie