#enfances #07 | Piti-clop

C’était un petit chien en bois articulé, avec 4 roues, sa tête attachée à un ressort tenait au corps en remuant, les roues étaient jaune-paille, un peu disproportionnées par rapport au corps. Le bois clair, le museau humide, tout respire chez lui la bonne santé. Cet objet en bois dormait toute la journée dans une caisse comme tout bon toutou. Continuer la lecture#enfances #07 | Piti-clop

#enfances #06 | La voix

La voix comme la musique commencerait -elle avec le silence, je me demandais il y a un instant, laissant planer ce silence dans la maison endormie, après tout, ces traces dans la mémoire si ténues si lointaine, comment les entendre de nouveau sinon dans le silence. C’est peut-être comme ça que j’aurai une chance de l’entendre encore une fois cette Continuer la lecture#enfances #06 | La voix

#enfances #07 | pich rad

L’armée augmentait. Il pinçait chaque fois que la grand-mère haïtienne l’accueillait. Les cavaliers et leurs montures vivaient cachées dans une boîte à chaussures elle même cachée sous un meuble dans le couloir mal éclairé. Il pinçait tellement que la grand-mère s’inquiétait de ses ‌pich rad disparues. Elle cria même, un jour. C’était aprés la grande bataille, avec les cadavres, les animaux démembrés, Continuer la lecture#enfances #07 | pich rad

#enfances #06 | voix-tu?

Ma mère, les yeux dilatés par le silence, coud dans le coin. Elle ne parle jamais, ma mère. Ou elle hurle, ou elle se tait Goliarda Sapienza – L’art de la joie   La voix qui mène à la mère. Ondes transportées. Vibrations auto-excitées. La voix sans les paroles. Le souvenir s’accroche à la mélodie. On peut l’imiter, la faire Continuer la lecture#enfances #06 | voix-tu?

#enfances #04 | Walter Benjamin, un petit 38

Industrieux versus industriel Un décompte de Noël Ne pas aimer Noël. Ne rien attendre de. Un salon, marocain. A l’époque, surtout un salon à refaire, à refaire, à refaire. Comme si les tissus eux-mêmes ne voulaient pas être là. Toujours enlever les coussins, décaler les banquettes, tendre les tissus, remettre les coussins. Un instant plus tard, recommencer, toujours. Enlever les Continuer la lecture#enfances #04 | Walter Benjamin, un petit 38

#enfances #05 | piouspes et taraillette

Le pétale de coquelicot vibre sous le souffle d’air, chatouille les lèvres, enivre les narines Dans le sac en toile, tintent les billes. En terre, en verre, en porcelaine. Parmi elles, les piouspes. Un indien avec son arc orange, un soldat gris, agenouillé, fusil à la main. Doigts serrés, paumes collées forment cette minuscule vasque. Y retenir un peu d’eau. Continuer la lecture#enfances #05 | piouspes et taraillette

#enfances #07 | chambres à air

Avant que je n’oublie son nom de la même façon que j’ai oublié son visage, sa voix, sa corpulence, son odeur, et, pour en arriver à lui ou à elle, à cet objet fascinant tant il recèle encore de potentiel pour fabriquer toujours, au sein de l’ennui, une diversion, cet objet si insignifiant pour mon entourage à cette période de Continuer la lecture#enfances #07 | chambres à air

#enfances #06 | voix d’enfance

Samedi, fin de journée – Je suis exaspérée– Ce n’est alors pas le jour– Non, en effet, mais c’est le dernier– Dernière minute Je cherche la voix de mon père, je le vois. Je me souviens de sa voix. Quelque chose de sa voix est là, fragile, nécessitant une attention extrême, une tension. Qui ouvre un point particulier de l’espace, Continuer la lecture#enfances #06 | voix d’enfance

#enfances #06 | Voix de canule (et autres Silenzio !)

notes sur l’établissage du texte L’expression consacrée veut que les paroles s’envolent et les écrits restent. Mais les voix ? Quand les souvenirs passent, que les visages s’effacent, du temps où la parole ne connaissait presque rien de son pouvoir et de l’écriture, ou si peu, car tout restait à apprendre ? Tout, et aujourd’hui encore, lui semblait-il. Mais les voix… Elles Continuer la lecture#enfances #06 | Voix de canule (et autres Silenzio !)