#enfances #07 | avaleur

Rectangulaire, mais arrondi aux angles pour éviter de blesser, c’est l’objet le plus voyant de la pièce, so seventies. Tellement insolite, limite on dirait un ovni sauf que ce n’est pas une soucoupe, et qu’il n’est pas volant. Il semble taillé brut dans son plastique rouge. Ou est-ce orangé. Facilement transportable grâce à sa poignée, et d’une largeur adaptée, celle Continuer la lecture#enfances #07 | avaleur

#enfances #06 | toutes les voix d’elle

Sa voix à peine. Sa voix me revient par à-coups, disparaît, se tait, revient. Floue. Éphémère, de forme incertaine. Mon oreille peine à en déterminer les contours, la tessiture. Plutôt aiguë au naturel, elle l’était un peu plus dans la joie ; ténue dans l’intime discussion ; basse et grondante, sourde dans la réprimande ou la colère. Elle se faisait alors métallique, Continuer la lecture#enfances #06 | toutes les voix d’elle

enfances #05 | Seî Shonagon, émerveillements

marvel (n.) c. 1300, merivelle, « a miracle; a thing, act, or event which causes astonishment, » also « wonderful story or legend, » from Old French merveille « a wonder, surprise, miracle, » from Vulgar Latin *miribilia (source also of Spanish maravilla, Portuguese maravilha, Italian maraviglia), altered from Latin mirabilia « wonderful things, » from noun use of neuter plural of mirabilis « wonderful, marvelous, extraordinary; strange, singular, » Continuer la lectureenfances #05 | Seî Shonagon, émerveillements

#enfances #07 | lambeau

Informe : chiffon pilou jaune duveteux tacheté ouaté. Informe carré d’étoffe sauvé in extremis : élu, choisi. Informe tiré de la panière. Arraché aux rebuts : chute ourlée, ruban galon safran avec pliure aux angles ( en triangle comme au dos d’une enveloppe) et là le fil a cédé libérant un passage. Informe avec ce petit trou dans l’angle où Continuer la lecture#enfances #07 | lambeau

#enfances #05 | les sens en éveil

Marcher pieds nus dans l’herbe fraîche mouillée de la rosée du matin Admirer les fleurs jaunes d’un forsythia qui éclosent chaque année au même coin de la rue et annoncent le printemps en ville Sentir l’orage qui menace, pèse sur la ville, éclate en force, les façades blanchies par les éclairs renvoient les bruits du tonnerre, on danse sous la Continuer la lecture#enfances #05 | les sens en éveil

#enfances #07 | Piti-clop

C’était un petit chien en bois articulé, avec 4 roues, sa tête attachée à un ressort tenait au corps en remuant, les roues étaient jaune-paille, un peu disproportionnées par rapport au corps. Le bois clair, le museau humide, tout respire chez lui la bonne santé. Cet objet en bois dormait toute la journée dans une caisse comme tout bon toutou. Continuer la lecture#enfances #07 | Piti-clop

#enfances #06 | La voix

La voix comme la musique commencerait -elle avec le silence, je me demandais il y a un instant, laissant planer ce silence dans la maison endormie, après tout, ces traces dans la mémoire si ténues si lointaine, comment les entendre de nouveau sinon dans le silence. C’est peut-être comme ça que j’aurai une chance de l’entendre encore une fois cette Continuer la lecture#enfances #06 | La voix

#enfances #07 | pich rad

L’armée augmentait. Il pinçait chaque fois que la grand-mère haïtienne l’accueillait. Les cavaliers et leurs montures vivaient cachées dans une boîte à chaussures elle même cachée sous un meuble dans le couloir mal éclairé. Il pinçait tellement que la grand-mère s’inquiétait de ses ‌pich rad disparues. Elle cria même, un jour. C’était aprés la grande bataille, avec les cadavres, les animaux démembrés, Continuer la lecture#enfances #07 | pich rad

#enfances #06 | voix-tu?

Ma mère, les yeux dilatés par le silence, coud dans le coin. Elle ne parle jamais, ma mère. Ou elle hurle, ou elle se tait Goliarda Sapienza – L’art de la joie   La voix qui mène à la mère. Ondes transportées. Vibrations auto-excitées. La voix sans les paroles. Le souvenir s’accroche à la mélodie. On peut l’imiter, la faire Continuer la lecture#enfances #06 | voix-tu?

#enfances #04 | Walter Benjamin, un petit 38

Industrieux versus industriel Un décompte de Noël Ne pas aimer Noël. Ne rien attendre de. Un salon, marocain. A l’époque, surtout un salon à refaire, à refaire, à refaire. Comme si les tissus eux-mêmes ne voulaient pas être là. Toujours enlever les coussins, décaler les banquettes, tendre les tissus, remettre les coussins. Un instant plus tard, recommencer, toujours. Enlever les Continuer la lecture#enfances #04 | Walter Benjamin, un petit 38