#enfances #04 | coqueluche

Les contours d’un état. Celui qui laisse à l’intérieur une forme de coquille, un mot. De quoi rappeler tout le reste. Être malade ou avoir la maladie. Il faudrait savoir. Celle dont on parle en chuchotant. La dangereuse. Être là, à retourner dans tous les sens le mot qui vient de remonter en forant lentement un tunnel étroit. Ils l’ont Continuer la lecture#enfances #04 | coqueluche

#enfances #04 | Le lit bateau

Les paupières se soulèvent, elle se redresse sur les coudes et retombe sur l’oreiller. Le ciel s’est voilé. Elle est malade. Attendre que le souffle s’apaise pour appeler sa mère. Elle n’ira pas à l’école. Pas une rémission mais une démission, elle aime tant apprendre. Elle voudrait tout savoir. La maladie est un retrait, un refuge ou bien un piège. Continuer la lecture#enfances #04 | Le lit bateau

#enfances #04 | singulier

Ce matin, le père est parti, pas n’importe où : il est parti à la guerre qu’on n’appelle pas une guerre mais eux semblent savoir que c’en est une, ils se sont regardés, parlé bas, frôlés, évités, embrassés et il est parti. Pas une heure après, l’enfant est pris de quintes de toux bizarres, son front est chaud, de la Continuer la lecture#enfances #04 | singulier

#enfances #04 | Le corps étranger

Ne pas rester au lit quand on est malade, c’est plutôt ça l’expérience de l’enfance. Ne pas rester au chaud, ne pas avoir de pantoufles, ne pas porter de robe de chambre. Marcher pieds nus sur le carrelage. Ne pas s’enrhumer par les pieds, ne pas attraper froid, ne pas laisser la chaleur s’échapper par la tête. Ça n’existe pas. Continuer la lecture#enfances #04 | Le corps étranger

#enfances #04 | Le chien-loup

Un matin comme les autres. Son lot de rêves, leurs images persistantes ; moiteur, mollesse, bourdon d’oreilles. Passage, porte ouverte, le père, au-revoir, recommandations… l’école… debout ! Le froid, soudain, cette bouffée de sueur, le dos glacé, frissons comme une houle, des genoux au menton ; image du chien-loup sur le mur, au-dessus du radiateur, instable, oscillante. Appel de la mère « Tu vas Continuer la lecture#enfances #04 | Le chien-loup

#enfances #04 | mâcher

Malade, c’était être mieux. Et mieux loti d’abord parce que déplacé, transporté, confié aux grands-parents qui abandonnaient leur chambre pour l’enfant fiévreux. Avoir un espace à soi, pour soi, pour n’y rien faire d’autre qu’être là, étonné et attentif aux lumières du matin, aux bruits de la rue, à l’odeur d’un lait chaud sucré de miel. Recevoir à la fin Continuer la lecture#enfances #04 | mâcher

#enfances #04 | Bave d’escargot

La maladie d’enfance, celle qui se fait compagne de quelques jours spéciaux, le diagnostic, le thermomètre – le pénible tribu à lui payer pour qu’il rende son verdict -, la restriction de boisson, la diète, l’interdiction implicite de bouger, l’obligation à rester confinée, allongée, rien de grave ou de très grave, parfois jusqu’à l’inconscience des médecins et des parents et Continuer la lecture#enfances #04 | Bave d’escargot

#enfances #04 | Terrassé par la fièvre

Le mot «terrassé» provient certainement d’un de ces livres de contes dont j’étais extrêmement friand entre 7 et 9 neufs ans. Le héros s’y retrouve toujours terrassé par les épreuves. Et quand j’essaie de me figurer ce mot c’est un espace plat recouvert de pierres plates, de planches, tout à fait comme on peut se figurer une véritable terrasse. Chose Continuer la lecture#enfances #04 | Terrassé par la fièvre

#enfances #04 | Le pacha

L’envie de dormir, espérer grâce au sommeil restant en lui, rêver à ces quelques jours à la maison. La tête dans la ouate, les yeux pleins de croûtes, le nez bouché, le front chaud et une légère toux presque toujours en renfort, rêver les jours sans école, mais le premier matin, celui du possible, attendre le verdict du thermomètre avec Continuer la lecture#enfances #04 | Le pacha

#enfances #04 | il y aura une fin

Je n’ai pas souvent été malade. Je jouis d’une bonne santé comme on dit. Pourtant j’aime ces jours où ce que j’appelle grippe, angine, gros rhume me cloue au lit juste assez malade pour me prescrire le repos absolu et me laisser assez de santé pour lire tout mon saoul. Le repos s’impose, nécessité, excuse, répit pour ne rien faire, Continuer la lecture#enfances #04 | il y aura une fin