#enfances #01 | Sarraute et Mr Bilit.

L’oncle. Les jeudis après-midi cousins et cousines jouent sur la terrasse entre la maison et le muret du jardin, je viens de lancer le ballon à Andrée et j’entends d’abord la cavalcade, mon oncle préféré descend les escaliers à toute vitesse, en haut j’aperçois deux silhouettes dans l’ombre, mais lui déboule, les cheveux, qu’il a blond en bataille, d’habitude soigneusement Continuer la lecture#enfances #01 | Sarraute et Mr Bilit.

#enfances #01 | stigmates familiers 

Elle boite. Elle se déplace avec une canne qu’on dit anglaise. Le corps ployé semble à la fois en appui sur l’avant-bras et suspendu à un sourire. Plus bas, au niveau du pied qu’elle traine d’où vient la gêne et la claudication, une chaussure noire paraît la clouer au sol. C’est contre elle qu’elle se bat quand elle avance. Le Continuer la lecture#enfances #01 | stigmates familiers 

#enfances #01 | Serge et Abré (portraits 2/3)

Serge Autour de la grande table dressée dans le jardin, il ne parle pas beaucoup, il préfère laisser les autres occuper l’espace, rire parler amuser fort. C’est l’été. Les parents ont invité des amis à manger. Regard et sourire doux. Serge est là. C’est du coton. Douceur et présence enveloppante dans sa façon de rire aux bêtises de ses potes Continuer la lecture#enfances #01 | Serge et Abré (portraits 2/3)

#enfance #01 | la rue tranquille

La rue, elle faisait des tours, des boucles. Elle bordait et contenait un petit quartier. C’était la dernière maison, le bout. Il habitait là et on le rencontrait, montant ou descendant de sa voiture, satisfait. Une laide voiture en forme de poire. Son ventre était énorme au regard du reste de son corps, loin de l’obésité. Sa courbe, sa fonction Continuer la lecture#enfance #01 | la rue tranquille

#enfance #01 | Trois surgissants

Mademoiselle Ricin, propriétaire de l’immeuble à deux étages, de la rue de la Verrerie Haute à Montpellier, du vieil appartement du premier étage que ma famille occupait. Grand échalas au visage émacié qui me fait peur, inquisition d’un œil toujours aux aguets, sécheresse et stridence de la voix, coups de talons dans l’escalier de pierre, éviter alors de sortir, attendre Continuer la lecture#enfance #01 | Trois surgissants

#enfances #01 | Flashes

Un cours que je redoute… mes doigts sont maladroits… celui de couture… une pièce encombrée de paniers débordant d’étoffes.. sur les tables des ciseaux, des épingles, des rubans… dans mes mains un tissu blanc, je dois tirer des fils pour faire des jours… ça résiste… Derrière moi, Sœur Séraphia, une ombre noire et blanche, pesante, voix sèche, méchante… et me Continuer la lecture#enfances #01 | Flashes

#enfances #01 | Les adultes

Pauline a une nounou. Elle a un prénom tout doux, quelque chose comme Dorothée. Elle vient chercher Pauline à l’école, elle l’amène au parc, où l’on arrache des boutons d’or et où on grimpe sur le toboggan, et la ramène à la maison. Elle n’a pas besoin de crier pour que Pauline vienne à elle. Elle semble toujours l’attendre et Continuer la lecture#enfances #01 | Les adultes

#enfances #01 | Docteur A. et mères Machin

notes sur l’établissage du texte La mère Fissou — Je devais avoir une vingtaine d’années quand elle est morte. Elle approchait le siècle. Les derniers temps, elle restait alitée et dégoisait, va savoir quoi quand ça la prenait, dans un charabia ponctué de grands gestes tremblants. Lulu s’occupait d’elle. Elle la levait, la mettait sur le pot, lui donnait à Continuer la lecture#enfances #01 | Docteur A. et mères Machin

#enfances #01 | Tête de Titus, M. Deguin, les vieux.

Titus était le nom du chien. Son propriétaire, je ne m’en souviens pas. Il devait être plombier ou électricien (enseigne Butagaz, ours bleu souriant). Il valait mieux ne pas croiser Titus. Il se disait des choses. Jamais attaché, il circulait dans le village et s’en prenait aux autres chiens. Titus aurait mordu le chien de X, bousculé Mme Y. Je Continuer la lecture#enfances #01 | Tête de Titus, M. Deguin, les vieux.