Vers un écrire/film #08 Chris Marker

Mansour le metteur en scène n’aurait pas aimé que j’écrive des oiseaux nocturnes il aurait plutôt aimé que je parle du cri des corneilles très tôt le matin dès l’aube printanière comme dans ce film de Chris Marker Sans Soleil un film que Mansour avait beaucoup aimé et qu’il lui avait fait découvrir un jour alors qu’il lui avait aussi Continuer la lectureVers un écrire/film #08 Chris Marker

Vers un écrire/film #08 Gastéropodes

1Si j’étais cueilleuse, je chercherais des bigorneaux. Ils vivent en colonies parmi les patelles, les algues, les moules, les balanes. Ils s’abritent de la houle et s’accrochent de toute leur force au rocher. Ils se font noirs dans l’eau luisante, gris bleu ou gris vert au sec. Il en existe des brun clair. Déroutant de les nommer sans se tromper : Continuer la lectureVers un écrire/film #08 Gastéropodes

Vers un écrire-film #07 | Tout en faisant trotter ses petites bottines

Au premier étageC’est le temps très lointain de la petite enfance, un temps de souvenir presque inconscient et pourtant très précis. Il restait dans la ville de Caen un seul cheval et la carriole qu’il tirait. Longtemps avant qu’il entre dans la rue, on reconnaissait de loin le son unique des sabots sur le pavé, le choc de l’ongle sur Continuer la lectureVers un écrire-film #07 | Tout en faisant trotter ses petites bottines

vers un écrire-film #06 | du ralenti en littérature

Je peux faire courir deux fois plus vite mes doigts sur le clavier, rien ne me donnera prise sur la vitesse à laquelle ces lignes seront lues : à la différence de la projection d’un film, je ne peux contrôler le nombre de mots par seconde qui passera devant l’œil du lecteur. Je peux au contraire ralentir mon rythme d’écriture Continuer la lecturevers un écrire-film #06 | du ralenti en littérature

LE HUM

Au début, au fond, une couche de hum — certains ne l’entendent pas de cette oreille — juste au dessus, plus aigu, un glissement de circulation automobile, intense rive droite, assourdie rive gauche, surajoutés — en relief ronde-bosse — une sirène d’ambulance, une moto automatique — comme à Marseille — un chien jappe, une pie craille, un merle siffle, une Continuer la lectureLE HUM

#08 couchers de soleil. L’amour

L’amour 1/ Si j’étais cinéaste, je filmerai l’amour. Je me promènerai dans les rues des villes caméra à l’épaule, je filmerai des couples, des mains, des regards, des têtes appuyées sur des épaules, des danseurs de bal, de discothèque. Je filmerai, les caresses faites aux animaux, les mots qui leur sont donnés. Je filmerai l’amour des mères, des pères, des Continuer la lecture#08 couchers de soleil. L’amour

Vers un Ecrire/Film #07 Qu’on se sauve

A peine surgi, on est sonnés. Ca monte, venant des Enfers, pour se stabiliser, souffle puissant, et déjà, ça écrase, ça arrase, rien que lui, ce son insupportable. Ce n’est pas un avertissement, on y est :  terreur, paralysie de la pensée,  ruine, extinction, incendies, glaciations, L’attaque ? du ciel. Remède ? Les tréfonds de la terre. Enfoncée en soi, Continuer la lectureVers un Ecrire/Film #07 Qu’on se sauve

vers un écrire/film #07 | sous la glace

il n’y a pas de bruit dans le territoire où je navigue ces temps-ci, l’air y est trop froid et le paysage est recouvert de neige, une neige qui devient glace une fois tombée et fabrique des carapaces permanentes à toutes les choses | toutes les choses donc figées pétrifiées | du moins il me semble qu’il n’y a pas Continuer la lecturevers un écrire/film #07 | sous la glace

vers un écrire-film #7 les sons d’un souvenir

le bruit infime de sa pipe qui tombe de ses lèvres endormies sur la toile de son pantalon et roule sonner sur les tomettes le caramel brun de sa voix aux mots rares dans le concert murmuré des timbres de femmes et de filles que transpercent par moment des cris ou crispations aigus le choc assourdi d’un sac à voiles Continuer la lecturevers un écrire-film #7 les sons d’un souvenir