hors-série #impératif | le repas du tigre

Murmure, odeur sucrée, à l’ultime battement d’aile de la nuit et du papillon mordoré, comme le soupir du fauve ensommeillé. C’est le début de la tempête et de la journée. Et la mer, tout au loin, charrie ses nuages de poussières. Et les anges, ivres de vin, se perdent dans le labyrinthe des villes. Et les dieux, abattus d’ennui, dorment Continuer la lecturehors-série #impératif | le repas du tigre

hors-série #impératif | impuissance

Prends silence. Entre en dehors et ligature ton impuissance. Écoute.Tes tourments ne sont rien : ils sont. Creuse ton silence où bruit la terre. Prends silence. Recueille. Acte comme verser l’eau et la farine dans le plat d’un destin. Acte comme ouvrir ton silence à cette voix qui ne te connait, ni ne te cherche et dans sa nuit t’appelle; de Continuer la lecturehors-série #impératif | impuissance

hors-série #impératif | rompez nuages

rompez nuages rompez le poids de l’air d’averses tièdes. rompez les bombes. rompez le fer l’acier le sang. rompez. aveuglez-moi. videz la nuit. traversez le miroir. hantez-moi de douceur. venez venez. venez voir. sortez de dessous les pierres. riez incrédules. riez les morts. riez avec nous, rions amers, ensemble. rompez. rendez-vous les morts. pointez vos cœurs ouvrez les mains donnez-nous Continuer la lecturehors-série #impératif | rompez nuages

hors-série #impératif | dis-la cette douleur

accepte ça, dis la cette douleur que tu imagines dans la tête dans le cœur de celle que le plus fort veut asservir. souvenir de ce que tu n’as jamais connu : cow boy, marchand d’esclave, conquistador. vous revoici guerres coloniales qui en veut à mon insouciance ? pourtant le Rwanda ah mais c’était si loin, pourtant la Bosnie ah mais Continuer la lecturehors-série #impératif | dis-la cette douleur

hors-série #impératif | lavez nos âmes

Lavez ô pluies nos pensées inutiles, futiles, dangereuses, qui encombrent nos esprits et nos coeurs torturés. Lavez nos doutes, nos déraisons, nos égarements qui nous mènent loin de nous mêmes. Lavez nos peaux, nos peurs, notre sueur. Lavez nos heures perdues, nos vies sans but, nos rêves non achevés. Lavez ô pluies le poids que nous portons, le poids du Continuer la lecturehors-série #impératif | lavez nos âmes

hors-série #impératif | La caresse du lapin

Comment prendre de la distance, je suis comme un lapin ébloui par les phares d’une voiture, j’hésite, je vais à droite? À gauche? Je ne sais pas. Comment ils font les lapins? « L’acier hurle sa rage, la table est mise, il va se bâfrer. Le monde terrorisé entend le cri strident. Rêvez petits hommes, demains incarnés, chantez la parole comme Continuer la lecturehors-série #impératif | La caresse du lapin

hors-série #impératif | Réflexifs

Réveille-moi, Oksana, de ce jour funeste quand pleuvent les bombes, quand fleurissent les tombes. Réveille-moi lorsqu’en haut de ma montagne, je te devine au loin rejoindre la marche des réfugiés qui saignent la folie. La marche des migrants que notre indignité qualifie comme elle nous arrange. Réveille-toi, Oksana, je ne vois plus rien derrière tes yeux humides. Assomme-moi, Volodymyr, tu Continuer la lecturehors-série #impératif | Réflexifs

hors-série #impératif | «si toi aussi tu m’abandonnes»

« Excusez de ne connaître de l’Ukraine que le grand escalier d’Odessa et la centrale de Tchernobyl, excusez de chercher sur la carte la Crimée, le Dombass et la mer d’Azov. Excusez de découvrir des villes inconnues de nous comme Marioupol ou Kharkiv, excusez de mesurer nos distances aux ogives nucléaires, excusez de tout ignorer de vos voisins la Moldavie, la Continuer la lecturehors-série #impératif | «si toi aussi tu m’abandonnes»

vers un écrire/film #01 | le tunnel

Par petites gorgées, le café dilué descend dans la poitrine, circule en dedans, substance qui visite, aide à accueillir un jour nouveau. Il serre le verre de cantine, assis face à la fenêtre qui donne sur la rue vide. Il attend. Il s’est sans doute levé trop tôt, ou trop tard peut-être, le réveil n’est plus un principe d’arrache-pied comme Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | le tunnel

vers un écrire-film #03 | une petite journée

je ne crois pas que la lumière soit si belle, elle est belle car vulnérable, que lorsqu’elle traverse les trous des volets que l’on déroule, le matin petit, les volets s’enroulent et la lumière est gouttes sur le mur, elle m’émeut, me fait sourire, la douce amère du café que l’on boit les heures se comptent en écrans, les yeux Continuer la lecturevers un écrire-film #03 | une petite journée