#écopoétique | Un été en Rockhopper

Les articles sur les vélos dans la presse spécialisée actuelle me font souvent sourire, doutant parfois d’un vrai rapport entre le texte et l’expérience : vélo nerveux, confortable, véloce, etc… d’autant que l’on sait maintenant grâce à Pogacar qu’en matière de performance il s’agit surtout de manger varié, avec du porridge le matin.Mais avant de sourire, mieux vaut se confronter à Continuer la lecture#écopoétique | Un été en Rockhopper

#écopoétique #08 | se perdre dans le monde

Jusqu’au bout du chemin, je rejoins le fond du val ce matin. Je dis que je suis prête à me perdre, à m’en remettre aux forces vives de la nature, à me livrer au monde. Je voudrais glisser dans la mue du vivant, gagner l’au-delà des crêtes, me fondre dans la géométrie infaillible de la montagne qui me fera toujours Continuer la lecture#écopoétique #08 | se perdre dans le monde

#ecopoétique #08 | souvenir d’une disparition à venir

Au bout du quai, le silence est épais. Les herbes sèches restent immobiles, et le gravier glisse sous les pieds. L’eau autrefois passait ici, creusant des sillons d’argile et de rouille, élevant de petites buttes le long des berges. Plus tard, je plongerai une main dans cette terre fendue, pour retrouver ce qui persiste — une trace humide, une marque Continuer la lecture#ecopoétique #08 | souvenir d’une disparition à venir

#écopoétique #08 | D’amont en aval

Le regard humain oscille entre le haut et le bas, entre la rivière et le ciel où sont les vautours. Ils planent et de leur altitude ne doit se voir qu’un trait sinueux ponctué de taches vertes, des points se déplaçant, circulant sur la route qui borde l’eau vive, tranquille d’avant période de crue. C’est de ce côté-ci du bassin Continuer la lecture#écopoétique #08 | D’amont en aval

#écopoétique #08 | Adduction

Il a soif. Descend dans la cuisine. Sa main n’a pas encore touché la robinetterie qu’un long gargouillis sourd sort de l’évier. La plomberie de la maison vibre, chante. C’est incompréhensible. Il fait couler l’eau. Referme le robinet. Le bruit persiste, continu, sans fin. Il n’a jamais entendu ça avant. Il cherche le robinet d’arrêt. Il l’ouvre, le ferme. Rien Continuer la lecture#écopoétique #08 | Adduction

#écopoétique #07 |  Ni, ni, n’arrêteront

Ni de me coucher sur la Terre, ni l’eau que tu mets dans ton vin, ni les oiseaux tombés du nid, ni les fenêtres fermées, ni le bruit des bombes, ni la couleur de ta peau, ni les frontières de barbelés, ni les murs à tomber, ni les arbres malades de pesticides, ni les usines désaffectées, n’arrêteront la frénésie du Continuer la lecture#écopoétique #07 |  Ni, ni, n’arrêteront

#écopoétique #08 | Delta

Tu n’écriras pas depuis le milieu de la Meuse comme si tu y nageais, tu ne plongeras pas ton corps dans cette eau-là, polluée et pourtant potable, le seul des trois à l’être apprenait-on à l’école, tu ne te laisseras pas glisser dans son gris sali par les hauts fourneaux de la rive droite quand redresser le corps allongé dans Continuer la lecture#écopoétique #08 | Delta

#écopoétique #08 | le fil de l’eau

 Cent soixante quatre kilomètres deux mille trois cent mètres de dénivelé au fil des temps je roule mes vagues venues d’éboulement d’un delta lointain des mes origines du Gothard moi le fil de la rivière mémoire sans parole ici le fil qui se tend s’étire comme une corde sur le point de se rompre en équilibre sur le bord du Continuer la lecture#écopoétique #08 | le fil de l’eau

#écopoétique #05 | Chez Dada il y a…

Il y avait un sentier. On passait entre les murs du fenil et de la vieille grange abandonnée, qui commençait à tomber en ruines, et y avait plus qu’à suivre dans l’herbe, parfois haute, la petite ligne noire. Ça y menait directement. Souvent, on rencontrait un petit garçon ou une petite fille, ou les deux, en train de jouer sur Continuer la lecture#écopoétique #05 | Chez Dada il y a…

#écopoétique #08 | soixante-dix-huit

Tu sais quoi ? Je vois ça de ma fenêtre. Ici. D’ici. C’est une époque dont je ne me souviens que mal – ou peu – il y avait déjà eu des deuils – nombreux – trop nombreux, toujours – c’est loin et lui ne fait pas partie du paysage. Depuis quatre ou cinq ans, on vivait à Paris. Ce n’était Continuer la lecture#écopoétique #08 | soixante-dix-huit