#écopoétique #09 / Cœur de liège

Le liège mâle ouvre des vallées profondes à versants doux où l’on peut croiser coccinelles et pyrrhocoris, tâches en rouge et noir sur une patine claire. Un tapis de quart de feuille d’arbousier pour y glisser à bonne vitesse, laissant le temps d’apprécier les arrondis en bourrelets et les fissurations en lignes brisées. L’arrivée au liège femelle est dure. C’est Continuer la lecture#écopoétique #09 / Cœur de liège

#écopoétique | Hors

La profondeur du jardin se montre une dernière fois quand on ferme la porte. Une partie de la fenêtre, à l’issue de l’enfilade des couloirs et des pièces, demeure visible. Un carré-témoin de ce qu’on laisse derrière soi, de ce que l’on quitte dès l’instant où le vélo est sorti de l’abri couleur d’orage et pourquoi ? Les framboisiers qui Continuer la lecture#écopoétique | Hors

#écopoétique #09 | tomber

Tomber comme dans un rêve. Tomber comme elle s’endort dans l’espace de l’abandon et s’imaginer être un morceau de tissu qui tournoie avec les jambes et les bras qui entrent dans une danse inconsidérée rattrapés par ce corps à la fois si dense et si léger. Tomber comme elle chute et sentir l’air venant d’en bas la caresser et la Continuer la lecture#écopoétique #09 | tomber

#écopoétique #09 | les premiers jours de Mai

Les premiers jours de Mai (dimanche soir) Quelque chose qui lui était promis – un honneur et une grâce, une charge et une ânée peut-être, des émoluments en tout cas (une forme de rémunération pour des services honorifiques peut-être mais rendus – il aurait eu soixante deux ans, respectable – des frais de représentation, un tailleur, un coiffeur une manucure Continuer la lecture#écopoétique #09 | les premiers jours de Mai

écopoétique #08 | Pierre Patrolin, ce que l’eau voit de la ville? Rien.

« Du pays d’où je viens, on respecte les gens comme moi, ceux qui ont peur de l’eau. On dit qu’ils connaissent son pouvoir. » Un petit mensonge. Parce que je ne connais rien du pays d’où je viens. Pour expliquer ma peur de l’eau, à la mer, en bord de fleuve, en bord de rivière, à la piscine, dans le bain, Continuer la lectureécopoétique #08 | Pierre Patrolin, ce que l’eau voit de la ville? Rien.

#écopoétique #09 | remembrance

La cage noire d’un théâtre fut longtemps mon centre du monde, abri atomique de carton-pâte ou navire immobile. En Région Centre, longtemps. On y parlait encore en francs, un français sans accent – si vous le dites . Bonjour – c’est à Bourges fin des années quatre-vingt, le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombera, aujourd’hui c’est le 7 Continuer la lecture#écopoétique #09 | remembrance

#écopoétique #08 | Muddy Water

Un air de saxophone s’étire de la passerelle. Sous l’un des piliers du pont, un tronc d’arbre en barrage a formé une nasse où s’entassent brindilles, branches, bouteilles en plastique, palette de chantier. Des herbes aquatiques lèchent le contrefort du mur. Des arbres ont retroussés leurs troncs après la décrue. Le clocher à l’envers visse sans fin la surface plane Continuer la lecture#écopoétique #08 | Muddy Water

#écopoétique #09 | aux portes de l’enfer

Je serai bien descendue jusqu’au miocène comme me l’avait proposé le président du service des eaux.J’ai préféré descendre dans l’abri d’Amir Tibon*« une seconde, deux secondes, trois secondes. Nous avons atteint l’abri et refermé sa lourde porte en fer. »Le bunker n’est pas en sous-sol mais à la surface. C’est là que ses filles dorment fenêtre ouverte. Habituellement.Ils ont refermé la plaque Continuer la lecture#écopoétique #09 | aux portes de l’enfer

#écopoétique #09 | le fond de la nature humaine

Ce matin dans le parc une femme se dissimulait derrière un troncpour vomirjeune, élégante, longs cheveux blondsramassés dans sa mainpour les protéger J’ai ralenti en essayant de rester discrèteElle s’est assise sur un banca fouillé dans son sacà la recherche d’un mouchoir peut-êtreIl était dix heures trente à peu près un malaise vagal, une grossesse,une anorexiquej’avais besoin d’en parlerj’ai admiré Continuer la lecture#écopoétique #09 | le fond de la nature humaine

écopoétique #09 l Centre et autour l Natacha Devie

Et le centre étant partout (car il l’est), qu’en est-il de l’autour du centre ?Dans cet inconcevable enchevêtrement du centre et de l’autour, des centres et des autours, l’espace cesse d’être tout en se démultipliant.Et moi j’éprouve un grand soulagement à me dire que je suis le centre de l’autour tout en étant l’autour du centre. (Dans ce contexte, creuser jusqu’au Continuer la lectureécopoétique #09 l Centre et autour l Natacha Devie