#écopoétique #04 | Gorges du Toulourenc

A vue d’œil, il n’y avait qu’une chaussure par ci, un vieux tee-shirt par là, un peu comme tant de cours d’eau, autres gorges, autres voies terrestres ou aqueuses, et toujours les mêmes objets abandonnés, toujours les mêmes détritus. Lacets, sacs ou bouteilles plastiques, canettes de soda et de bière. Sans compter les déchets invisibles, excréments humains et canins, produits Continuer la lecture#écopoétique #04 | Gorges du Toulourenc

#écopoétique #04 | griot

Sur la grille devant la véranda, le lierre meurt. Il y a quelques mois, un gaillard bien intentionné a trafiqué par là, Jeanne lui a dit Ne coupez surtout pas les branches que je palisse depuis des années. Oui, oui, bien sûr ! et voilà : le lierre meurt. Jeanne, dès qu’on lui parle de quelque chose qui cloche au Continuer la lecture#écopoétique #04 | griot

#eco-poétique #04 | Intempestive effluve

Quelque chose d’implacable qui saute aux narines puanteur réhaussée par les vents du sud une fragance récurrente par intermittence une nuisance olfactive connue depuis l’enfance pas n’importe où c’est juste à l’entrée du village les touristes questionnent on leur rit au nez discrètement les gens sont habitués la commune est viticole et il faut bien gagner sa vie une cinquantaine Continuer la lecture#eco-poétique #04 | Intempestive effluve

#écopoétique #04 | Plage interdite

Armée de son seau en plastique rouge, de sa pelle jaune elle trottine sur la plage. Bien protégée des UV par son maillot de bain à manches longues, sa peau encore exposée au soleil est tartinée de crème solaire protection totale, indice 50 garantie sans aluminium. La plage est déserte, le beau temps est revenu depuis le matin. Elle patientait Continuer la lecture#écopoétique #04 | Plage interdite

#ecopoetique #04 | Au détour d’un chemin

Je suis partie à pied. Prendre le temps de respirer au rythme du son de ses pas.  Descendre une longue rue, passer à travers des routes de campagne. Regarder les longères. Ardoises et tuffeau qui se tiennent la main. Toujours un petit escalier sur le côté, recouvert du bleu des mines de Trélazé aujourd’hui fermées. Petit escalier, promesse de sorties Continuer la lecture#ecopoetique #04 | Au détour d’un chemin

#écopoétique #04 | une mer désespérée

Une famille de dauphin est venue s’échouer sur une plage de l’ île de Ré Ce n ‘est pas la première fois que les cétacées désorientés se font piéger par la marrée Une brigade de sauveteurs bénévoles s’est précipitée pour les recouvrir de couvertures mouillées Puis, la mer est venue les rechercher pour les libérer de cette visite ensablée Vraiment Continuer la lecture#écopoétique #04 | une mer désespérée

#ecopoetique #3 | roses trémières

À vrai dire, je n’y suis entrée que deux fois, peut-être même une seule. Quand elle était morte, quand on a vidé la maison, soulevé la couverture du lit. Quoi dessous? Une bosse terrifiante. Un rat croyait-elle. Je me souviens de sa peur. Qu’elle avait d’emblée pensé à un rat. Que c’est Françoise qui a soulevé la couverture, sans peur, sans hésitation. Et mis à jour la poupée. La poupée que l’abuela avait laissée dans le lit, la poupée avec laquelle elle dormait, comme moi avec mes peluches.  Continuer la lecture#ecopoetique #3 | roses trémières

 #écopoétique #03 | le figuier

Mais avant tout sans doute, il y a le figuier au coin de ce jardin le long du chemin. Il a poussé quelque temps avant d’être aperçu, d’être reconnu. Ses racines s’épaississent, percent à travers les jointures du mur de pierre, peut-être réussiront-elles à le repousser lentement, une pierre par ci, un caillou par là. Est-ce que le mur disparaîtra Continuer la lecture #écopoétique #03 | le figuier

#écopoétique #03 | les géraniums

mais avant tout sans doute le jardin qui fait le tour de la maison, le jardin visible de la route en arc de cercle parce que la maison est à l’angle de la rue, alors le jardin est visible de toute la longueur du coude que fait la rue du romarin, le jardin sans haie entre le jardin et la Continuer la lecture#écopoétique #03 | les géraniums