#écopoétique #04 / Lubrizol 90’

Le rituel était immuable. Chaque matin, c’était caler les mousses orange de ses écouteurs par-dessus le bonnet, appuyer sur la touche Play du baladeur cassette, le glisser dans la poche. La musique crachait un punk-rock sauvage, ou sa version moderne grunge. Qu’importe, il fallait que ça crève les tympans. Il ne restait plus qu’à ouvrir la lourde et se mettre Continuer la lecture#écopoétique #04 / Lubrizol 90’

#écopoétique #04 | Eau ? Oh !

L’eau s’écoule goutte à goutte du filtre dans la gourde. Doucement, tout doucement, trop doucement pour ta soif qui entend le ruisseau galoper sur les pierres et rire à chaque cascade, à chaque saut dans le grand vide d’une vasque plus profonde que les autres, les tout petits trous d’eau dans le lit du ruisseau. Trop doucement pour ta soif Continuer la lecture#écopoétique #04 | Eau ? Oh !

#ecopoétique #02 | le rat, les épluchures, le ciste

Pour voir, je lance l’enregistrement au moment du repas, voir ce qui se passe de l’assiette à la poubelle ? Vraiment, je vais finir par demander à manger à la cuisine, loin de la télé, comme quand j’étais petit… CrFfffcrrCfff Ou alors je vais dérégler les canaux 2 et 1 de la télé, ceux qui crachent des déchets d’infos à l’heure Continuer la lecture#ecopoétique #02 | le rat, les épluchures, le ciste

#écopoétique #04 | Refuges

Quand on ne se bat plus contre la falaise qui recule les glaciers qui fondent et les montagnes qui s’effondrent Contre la mer qui fait remonter les égouts contre la chaleur qui devient insupportable contre la pollution qui est partout et les déchets qui s’accumulent contre le bruit, les surtouristes, les embouteillages, les radiations et la laideur la guerre aussi Continuer la lecture#écopoétique #04 | Refuges

#écopoétique #03 | tout simple

Le jardin n’était pas très compliqué : un rectangle de 300 M2 coupé au presque centre par une petite allée bitumée qui menait au perron. Des murs en pierre, de la pelouse, enfin de l’herbe dont pas mal de trèfles et pissenlits qu’il taillait avec une tondeuse sans moteur en râlant d’abondance. Et puis des poiriers. L’église était tout près, Continuer la lecture#écopoétique #03 | tout simple

#écopoétique #02 | Pierres gravées

Traces, un hommage aux pierres gravées en vallée d’Aure. On ne voit que ce que l’on connaît. On ne voit pas les gravures sur les pierres alors que presque partout, dans les villages de haute montagne, sur les chemins des estives, on trouve des gravures. La plupart de ces signes nous semble sans valeur parce que le sens échappe à Continuer la lecture#écopoétique #02 | Pierres gravées

#écopoétique #04 | Pfas et métolachore

On ne voit rien, ça ne sent pas et c’est imprononçable C’est ça qui est bien; n’empêche qy’il y en a partout « On creusera jusqu’au miocène, mais ça coûte cher » m’a dit le Président du syndicat des eaux Dans des sédiments déposés entre 5 millions et 23 millions d’années, ça fait drôlement profond pour échapper au poison lent « On trouvera Continuer la lecture#écopoétique #04 | Pfas et métolachore

#écopoétique #03 | Perpétuel

Quand Odette passe devant le jardin, elle marque toujours un temps d’arrêt. Façon de souffler, de faire une petite pause dans sa promenade à elle, appuyée sur le vieux bâton de ski rose dont elle se sert comme canne. Devant le jardin, elle s’arrête, fait un effort pour redresser son dos tellement courbé, elle regarde. Son œil est tout plein Continuer la lecture#écopoétique #03 | Perpétuel

#écopoétique #03 | un jardin sur le néant

Jardin potager de la Ferme du bonheur Les jardins improbables – nés en terrain hostile ils ont réussi à surmonter d’innombrables obstacles pour être là, avec parfois quelques buddléias, ronces, chardons, quelques vergerettes du Canada, des graminées… Parfois une simple pousse de pissenlits coincée dans la fente entre le mur vertical d’un bâtiment et le commencement du trottoir, avec l’écoulement Continuer la lecture#écopoétique #03 | un jardin sur le néant

#écopoétique #03 | jardins

Deux Araignées vivent dans le jardin-qui-n’en-est pas un, légèrement dressées sur leurs longues pattes filiformes.L’une vient le matin, l’autre à la nuit. Rarement elles se rencontrent.Pourtant ce soir, à ma fenêtre obstruée d’ombre et feuilles de Plantes, tendis que j’abreuvais toutes ces vives, vertes, ondulantes précieuses amies sauvagement emprisonnées dans de grands pots bien solidement amarrés se chevauchant l’un l’autre Continuer la lecture#écopoétique #03 | jardins