#écopoétique #09  | Pierre Patrolin  | au cœur…

Sortir des draps froissés du tant aimer à demi de sommeil une évaporation une suspension avant de glisser un pied puis l’autre et déjà le froid du ciment de la chambre grimpe le long des jambes, juste ce béton la brutalité de la matière qui ancre le corps dans l’immédiateté sans fard, l’étau du rêve se desserre et les paupières Continuer la lecture#écopoétique #09  | Pierre Patrolin  | au cœur…

#écopoétique #09 | Je reste iCi

Potier, si tu es perspicace, garde-toi de meurtrir la glaise dont fut pétri Adam ! Omar al-Khayyem, La corde de la sagesse Ne n’inquiète pas, Gamin, je reste ici. Pour l’instant, je n’ai aucune envie de creuser à l’aveugle dans la matière qui gargouille et menace de s’effondrer sous mes pieds. D’autres le feront sans doute. D’autres l’ont fait et le Continuer la lecture#écopoétique #09 | Je reste iCi

#écopoétique #09 | Au milieu de la lande avec Mercier et Camier

Le voyage de Mercier et Camier, je peux le raconter si je veux, car j’étais avec eux tout le temps. Je peux raconter la fin du voyage à travers la lande d’Irlande, la disparition dans la branche droite de l’arbre pour Camier, la disparition dans la branche gauche de l’arbre pour Mercier. Pourtant ils n’avaient pas envisagé cette issue un Continuer la lecture#écopoétique #09 | Au milieu de la lande avec Mercier et Camier

#écopoétique #09 |  À mains nues

À mains nues je creuse, ça ne sert à rien, mais je creuse. Ils ont dit il faut creuser, vous ne pouvez pas rester là sans rien faire, il faut creuser. Avant je ne savais pas creuser la terre je ne savais même pas qu’elle existait et je ne savais pas que j’existais pour la creuser. Puis ils ont dit Continuer la lecture#écopoétique #09 |  À mains nues

#écopoétique #09 | Ce qui se dérobe.

Il suffirait de suivre l’odeur. On avancerait le corps comme chien pisteur à petits coups d’inspirations furtives par les narines et il nous faudrait descendre. Marche après marche depuis là-haut. Pivoter le buste après la première volée d’escaliers, le regard à peine distrait par la fenêtre étroite tout en face avec son fin voilage froncé comme pour protéger la mariée Continuer la lecture#écopoétique #09 | Ce qui se dérobe.

#écopoétique #09 / Cœur de liège

Le liège mâle ouvre des vallées profondes à versants doux où l’on peut croiser coccinelles et pyrrhocoris, tâches en rouge et noir sur une patine claire. Un tapis de quart de feuille d’arbousier pour y glisser à bonne vitesse, laissant le temps d’apprécier les arrondis en bourrelets et les fissurations en lignes brisées. L’arrivée au liège femelle est dure. C’est Continuer la lecture#écopoétique #09 / Cœur de liège

#écopoétique | Hors

La profondeur du jardin se montre une dernière fois quand on ferme la porte. Une partie de la fenêtre, à l’issue de l’enfilade des couloirs et des pièces, demeure visible. Un carré-témoin de ce qu’on laisse derrière soi, de ce que l’on quitte dès l’instant où le vélo est sorti de l’abri couleur d’orage et pourquoi ? Les framboisiers qui Continuer la lecture#écopoétique | Hors

#écopoétique #09 | tomber

Tomber comme dans un rêve. Tomber comme elle s’endort dans l’espace de l’abandon et s’imaginer être un morceau de tissu qui tournoie avec les jambes et les bras qui entrent dans une danse inconsidérée rattrapés par ce corps à la fois si dense et si léger. Tomber comme elle chute et sentir l’air venant d’en bas la caresser et la Continuer la lecture#écopoétique #09 | tomber

#écopoétique #09 | les premiers jours de Mai

Les premiers jours de Mai (dimanche soir) Quelque chose qui lui était promis – un honneur et une grâce, une charge et une ânée peut-être, des émoluments en tout cas (une forme de rémunération pour des services honorifiques peut-être mais rendus – il aurait eu soixante deux ans, respectable – des frais de représentation, un tailleur, un coiffeur une manucure Continuer la lecture#écopoétique #09 | les premiers jours de Mai

#écopoétique #09 | remembrance

La cage noire d’un théâtre fut longtemps mon centre du monde, abri atomique de carton-pâte ou navire immobile. En Région Centre, longtemps. On y parlait encore en francs, un français sans accent – si vous le dites . Bonjour – c’est à Bourges fin des années quatre-vingt, le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombera, aujourd’hui c’est le 7 Continuer la lecture#écopoétique #09 | remembrance