Autobiographie #15 De dièse en dièse !

Moi, le cerisier de Dièse 6, ça fait une éternité que j’observe la maison et les gens. Je m’arrange pour ne contrarier personne, m’abattre signifierait me taire, alors je résiste. Chaque année, je leur donne des cerises, ils sont contents.Au premier étage un homme cherche quelque chose, il est exactement dans la chambre de Suzanne, il remue des papiers, ouvre Continuer la lectureAutobiographie #15 De dièse en dièse !

autobiographies #12 | ay, there’s the rub

Une quinzaine de cartons dans le garage. Le reste, dans le jardin. Le lit démonté. Des planches de bois. Dans les cartons, la vie triée. Les cartons pour la cuisine. Vaisselle, bouilloire, couverts, des pots de verre vides, pour contenir demain : haricots rouge, avoine, farine, lentilles corail, lentilles vertes, sucre. Une dizaine de pots d’épices. Des cartons plutôt sur le Continuer la lectureautobiographies #12 | ay, there’s the rub

autobiographies #11 | méticuleux Diogène

La première brique, posée en bas à droite du mur, dans le coin, a contenu du lait et laisse apercevoir la silhouette d’une vache, grossièrement dessinée sur la surface cartonnée que recouvre une membrane plastifiée. DLC. Date limite de consommation. La brique se périme le 7 mars 1982. La brique a été ouverte et bue précisément trois mois et cinquante-cinq Continuer la lectureautobiographies #11 | méticuleux Diogène

autobiographies #11 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

Pas coche. Pas picotin. Pas mangeoire. Pas croupe. Pas dos. Pas taille. Pas torse biais. Pas poing. Pas épaule par une ou par deux. Pas toile. Pas fil. Pas bouilli. Pas réticulé. Pas coulant. Pas biens. Pas rien. Pas ruban. Pas bande. Pas cordé. Pas roulotté. Pas lointains. Pas nuit. Pas compartiments. Pas course. Pas guerre. Pas carne. Pas pain. Continuer la lectureautobiographies #11 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographies #14 | tenir debout

monter des marches, beaucoup de marches, monter jusqu’en haut d’un clocher gothique à Vienne ou d’un dôme cuivré à Berlin ou d’une tour à peine finie de la Sagrada Familia pour déguster la vue, éblouie par le monde d’en bas mini-autos, mini-personnes, fourmis dans les ruelles et l’horizon à portée de main monter sur une montagne, sur la cime, fatiguée Continuer la lectureautobiographies #14 | tenir debout

autobiographies #15 | chambres alvéoles

Je ne comprends pas tout à fait qui elle est mais je sais qu’elle se déplace dans cette maison de poupées avec agilité, chambres pareilles aux alvéoles d’un fruit, bien visibles en coupe verticale ou par le dessus. Il y a des personnages en cire installés dans des fauteuils miniatures, des drôles de meubles qui ressemblent à des vrais, des Continuer la lectureautobiographies #15 | chambres alvéoles

autobiographies #10 | l’autre langue

Elle a passé la frontière. Elle fume. Elle a séduit l’officier. Elle n’a pas ricané. Elle a eu l’aplomb. Elle a toujours : l’aplomb. Elle a une longue natte qui tombe aussi, comme du plomb. Dans la tête aussi elle a du plomb : des idées, des concepts. Et dans l’aile parfois. Ce jour-là, elle a du plomb : dans l’aile. Elle Continuer la lectureautobiographies #10 | l’autre langue

autobiographies #15 | Lucien J.

Il a garé sa voiture devant la maison aux trois fenêtres de façade donnant sur le quai. Une maison étroite, par étage une seule grande pièce, une pièce sombre donnant sur une cour et l’importante cage d’escaliers qui relie les pièces à vivre les unes aux autres. Dans cette maison, il s’en souvient, on passe son temps à descendre et Continuer la lectureautobiographies #15 | Lucien J.

autobiographies #14 fragments-images

Toutes les images disparaîtront le bruit des sabots du cheval qui entre au galop sur la scène de la cour d’honneur du palais des papes dans le spectacle hamlet mis en scène par partice cherreau et joué entre autres par gérard desarthe, marthe keller, robin renucci, wladimir yordanoff, bernard ballet, le décor en bois est signé richard peduzzi lundi midi, Continuer la lectureautobiographies #14 fragments-images

autobiographies #15 | Un couloir et des portes

Table aux écritures, face à la haute fenêtre d’où l’on voit la rue. La chaise inconfortable sur laquelle repose un coussin pour le dos. Espace pour traduire uniquement, pour se perdre et s’enfouir dans les langues de ces peuples qui avaient l’art de chasser les peurs. Il écrit: De l’eau debout ? — La canne à sucre. La haute fenêtre de Continuer la lectureautobiographies #15 | Un couloir et des portes