autobiographies #02 | les personnes

Côté SAPINS La dame du catéchisme est une grosse fermière rougeaude qui sent la vache. Elle est riche comme son nom et possède une maison qu’elle n’habite pas du nom trop chic de Villa Marie-Louise. Un jardin à l’abandon avec une clôture faite seulement d’un gros chêne, d’églantiers emmêlés et de deux colonnes rectangulaires qui bornent l’entrée sont autant d’appels Continuer la lectureautobiographies #02 | les personnes

autobiographies #01 | images intérieures

La peau du sel qui brule, journée se terminant et la peur des dessous profonds de l’eau. Masse noir ou verte qui ne peux s’affronter, plus qu’à plonger, à plonger Nuit tout autour et parfois là-bas plus clair au loin des bateaux et les adultes tous là sur le bord de l’eau. Repas pris, enfants en serviette séchés qui retournent Continuer la lectureautobiographies #01 | images intérieures

autobiographies #02 | aux passages

Ses vêtements sont gris, ses cheveux hirsutes, ses mains dodues et huileuses. Comme tous les matins, il a posé sur le rebord de la fenêtre un petit poste de radio, une pile de dossiers, de classeurs, un épais agenda annoté qu’il feuillette ad libitum avec un peu plus de vigueur lorsqu’un passant le croise. Circulez, cet homme travaille, il ne Continuer la lectureautobiographies #02 | aux passages

autobiographie #01 | Papier de verre

Le vent. Le paysage en larges bandes, liserés de sable, d’eau et de ciel. Le contact mouillé des pierres lisses, tranchantes, parfois ourlées d’algues molles. Le pied glisse, se rattrape, échoue dans le sable vaseux. C’est marée basse. Le picotement du sel. Lentement grignote et corrode. Sel, vent, sable. Paysage papier de verre. Le temps n’existe pas. Ce qui flue Continuer la lectureautobiographie #01 | Papier de verre

autobiographie #02 | au moins, personne ne sait

1. Noir, toujours en noir ! Comme Johnny ! Comme son break Opel qu’il lave tous les deux jours. Au moins. Cinq fois qu’il l’a vu le Johnny en concert. Au moins. Ah mon dieu que c’était grand! qu’il assène trois fois d’affilée en rangeant dans son atelier la chaudière sortie du véhicule. Quarante-cinq ans comme chauffagiste.  Au moins.  Et jamais voyagé, toujours Continuer la lectureautobiographie #02 | au moins, personne ne sait

autobiographies #02 | instants d’eux

Il penche toujours son oreille au creux de la vitre, le nez quasi collé au Plexiglas entre lui et les autres, à l’écoute. Puis, un silence se fait en lui, comme pour mieux digérer les mots prononcés, la demande qui lui est adressée, le bon train à prendre, l’horaire à respecter, le ticket à acheter. Et penchant légèrement la tête Continuer la lectureautobiographies #02 | instants d’eux

autobiographie comme fiction #02 | trois portraits

 Année 65, les garçons s’appellent Michel, Jean, Patrick, Bernard, Philippe, Christian, Jean-Pierre ou Jean-Marc… lui, c’est Grégoire, Grégoire comme Gringoire – Gringoire, les paquets de biscottes – au choix, les paquets de biscottes ou le nom d’un pape ; l’appeler Greg, c’est trop tôt, l’idée ne vient à personne, et puis, dans les couloirs, dans la cour ou sur le Continuer la lectureautobiographie comme fiction #02 | trois portraits

autobiographies #02 | fenêtres sur rue

Sur le seuil de l’appartement B du premier étage, elle apparaît. Elle avance à petits pas de vieille. Elle sent la cuisine réchauffée, parfois c’est plus âcre encore. Elle cache son corps épais dans des blouses blanches qui ont viré au gris depuis longtemps, ses cheveux aussi se sont dénaturés, couleur indéfinissable. Elle ne sourit jamais, personne ne lui a Continuer la lectureautobiographies #02 | fenêtres sur rue

autobiographies #02 | quatre souvenirs

4 souvenirs Il avançait vers nous, nous retournions au lycée, lui il allait vers Bastille. Je n’ai pas pu le quitter des yeux, il m’a fallu un temps pour comprendre pourquoi. Il était à cinquante mètres, et je ne voyais que lui. Il s’est approché, on a échangé un regard puis on a avancé prudemment, il nous a croisé sans Continuer la lectureautobiographies #02 | quatre souvenirs

autobiographies #01 | espaces le long de la nationale

Allée de graviers bordant les herbes plus ou moins rases. Des fleurs de trèfle à la lisière. Là, deux terrains de foot, côte à côte sans limites, trop grands pour une poignée d’enfants. Lignes à peine marquées sur le pourtour, cages écaillées sans filet à chaque extrémité, une seule utilisée. L’étendue trop vaste. Poursuivre la passe manquée sur toute la Continuer la lectureautobiographies #01 | espaces le long de la nationale