autobiographies #02 | en passant

Luc Luc exposait dans l’auditorium de la médiathèque, lieu feutré. Il s’était habillé avec soin, artistiquement. Il y avait un monde fou venu voir l’expo et le rencontrer. L’installation vue-débattue, les invités, les officiels, Luc nous dirigions vers le buffet. Quelques cacahuètes et c’était tout. Luc alors, monta sur une table, retourna ses poches et théâtralement claironna « pas d’argent, pas Continuer la lectureautobiographies #02 | en passant

autobiographies #01 | pas plus

1956. AlgerIl y a une enfant assise sur le carrelage qui joue. Des mains la soulèvent brutalement, des bras l’emmènent sur le balcon où on lui montre les oiseaux dans le ciel. Dedans, ça sent le gaz. Regarde le ciel, regarde l’oiseau. Il y a une cage accrochée aux persiennes avec des canaris, elle croit. Elle se sent toute chose. Continuer la lectureautobiographies #01 | pas plus

autobiographies #04 | itinéraire bistre

Il n’y aurait que la nuit pour tisser un tel chemin… En sus, où l’introuvable Biscomte, même en écartant les ronces d’aujourd’hui et en essayant de déchiffrer la boite aux lettres rouillée, En sus qui porte comme une hauteur de noblesse. Eylie, qu’on atteindrait d’un jet de hillet, à condition de savoir où se tourner, Eylie d’en haut, Eylie d’en Continuer la lectureautobiographies #04 | itinéraire bistre

autobiographies #03 | Vous pouvez crever !

Maintenant qu’ils ont peur, ils prêtent attention à tout le non-humain, à cet autre d’eux qui survivra encore quand ils auront fini de tout ruiner. Ainsi de nous, les arbres, auxquels ils s’attachent désormais avec des liens trop tardifs pour être honnêtes. Le geste sincère d’un jeune humain qui enlace l’un de nous comme s’il trouvait enfin refuge au contact Continuer la lectureautobiographies #03 | Vous pouvez crever !

autobiographies #01 | images intérieures

Au cœur de la grande ville. Elle. Petite, courte, droite, descendant vers la mer, comme l’eau du caniveau Microcosme du vaste monde Elle Le Sud tout entier Va et vient de la vie, jouer, fuir, aimer, y vivre tout simplement Elle Issue de secours des misérables choses vivant derrière ses murs. Terrain vague, échappé de l’urbanisation, cerné par le béton, Continuer la lectureautobiographies #01 | images intérieures

autobiographies #03 | d’arbres sans fin

            il y a le freluquet d’en haut. petit chêne ne s’est jamais résolu à grandir. s’est arrêté un peu plus haut qu’une taille d’homme ou bien c’est la lame du souvenir. Toujours les feuilles sont rares maladives et rousses ça se voit d’autant à contre-jour du bleu, tordu entre bleu et vert plutôt, le trait noir du tronc malingre Continuer la lectureautobiographies #03 | d’arbres sans fin

autobiographies #04 | ouverture au bridge.

–        Calenzana , Picciu café, juillet 198*. Une nuit d’été, une nuit bleue, une place, un café, les clients en terrasse rient, crient, les personnes qui sont à l’intérieur accoudé au comptoir sourient, parlent, mais on ne les entend pas, des garçons en tee-shirt, des filles en robe, ils sont beaux, elles sont belles, il fait chaud. Le ciel est illuminé Continuer la lectureautobiographies #04 | ouverture au bridge.

autobiographies #03 | nous les arbres

Nous les arbres, nous les pins secs ombrons le sol sablonneux, nos aiguilles s’épandent en champs tièdes et immobiles sous l’air menaçant, l’éclat brut du jour perfore nos cimes, se pose en taches claires à nos pieds, illumine en dansant le piétement métallique d’une table de camping, un terrain de pétanque improvisé, le front d’une fillette alignant les pelotes de Continuer la lectureautobiographies #03 | nous les arbres

autobiographies #03 | le patriarche

Les plus jeunes, les plus fins rameaux, ceux qui ploient sous les olives presque mures cueillent l’odeur de la brise de mer qui court sur la petite plaine, la survole vers la colline et vient les secouer doucement sur la terrasse d’où l’arbre, le patriarche, domine le paysage. De la souche énorme s’évasent quatre ou cinq troncs tourmentés portant sur Continuer la lectureautobiographies #03 | le patriarche

autobiographies #04 | mille et une rêveries

Partir, séance tenante et tout lâcher. Des mots et une poignée de rêves. Partir, battre les cartes, ouvrir le carnet, retrouver les lieux, comme un havre, un abri. C’était la rue Richarme, à Rive de Gier, l’appartement du quatrième étage. Le Marais, plus tard, dans les faubourgs de Saint-Etienne. L’immeuble au dessus des fonderies. Les clameurs, les soirs de match, Continuer la lectureautobiographies #04 | mille et une rêveries