autobiographies #14 | images en litanies

l’une est extraite du corps de l’autre, mais s’y attache: mains agrippées au genou, nez mouché dans son cou, pieds et poings liés, cheveux enmêlés, intensément pétries l’une de l’autre s’entraîner à mourir, comme on s’est entraîné à embrasser, à écouter ou à pleurer au bon moment, lady di est tuée alors que je m’endors au volant déménager en laissant Continuer la lectureautobiographies #14 | images en litanies

autobiographies #15 | ses yeux se referment

ses yeux se referment, elle s’est rendormie ; le mobile descend ; sur cette autre petite scène du théâtre miniature, elle, l’artiste au visage de madone qui répond au nom de famille de Cage, bouge étrangement c’est parce qu’elle fait partie du groupe de 12 percussionnistes réunissant alors en 1943  à New York terre de réfugiés d’une Europe lacérée 125 instruments dont Continuer la lectureautobiographies #15 | ses yeux se referment

autobiographies #14 | dans un des livres anciens

dans l’un deux – elle s’était encore réveillée – n’avait-elle pas trouver un jour en vrai il y a quelques années une carte postale en noir et blanc dont l’image représentait un bateau malmené par une mer agitée sous un ciel pommelé une photographie (sorte de bateau-tableau) au dos de laquelle une phrase lacunaire était écrite et disait : chère petite Continuer la lectureautobiographies #14 | dans un des livres anciens

autobiographies #15 | bascule

Porte 101, petit bois, petite lumière du jour, couloir entrebâillée, voir la raie de lumière entre deux, faire vaciller la lueur, se tenir là les bras le long du corps, faire un pas, entrouvrir, la lumière devant les yeux, douce, mais éblouissante, le lendemain, derrière la vitre, un soleil de décembre alors que les ombres des mélèzes s’arrangent le territoire Continuer la lectureautobiographies #15 | bascule

autobiographies #15 | compartiments

Entre les deux wagons le bruit est assourdissant il ne faut avancer que deux mètres pourtant mais à chaque fois c’est comme crever. Crever les tympans, crever de froid et se tenir aux parois qui ne font que  glisser. Marcher droit alors que tout autour est comme plissé. Appuyer – bruit de décompression Le jeune homme penché à peine décontenancé Continuer la lectureautobiographies #15 | compartiments

autobiographies #13 | Elle s’était ainsi dirigée

elle s’était ainsi dirigée vers ce petit théâtre miniature semblait-il dès le second ou troisième village traversé soit vers ces présences sculptures en ronde bosse récurrentes prenant forme sur la porte du train à partir des voix du compartiment couloir de son wagon qui maintenant la faisaient se déplacer au son d’un spectacle au-dessus duquel flottait le mobile légèrement fluctuant Continuer la lectureautobiographies #13 | Elle s’était ainsi dirigée

autobiographies #15 | de l’autre côté du pont

Un filet de lumière se faufile entre les planches de bois qui condamnent la fenêtre. Une vieille table et une banquette défraichie sont poussées contre le mur opposé. Sur la table, une pile de vieilles bandes dessinées. Un cochon blanc, un cheval et un kangourou vert galopent à travers l’univers. Le jardin baigne dans une lumière pâle. Quelques feuilles sont Continuer la lectureautobiographies #15 | de l’autre côté du pont

autobiographies #15 | fou des slangs

Longtemps je me suis parlé de bonheur. J’ai cru pouvoir le traquer dans l’aller-retour entre les traces du crime et les étagères à biscuits et à confitures. J’ai cru qu’il était possible de remonter jusqu’à l’accrochage de la corde à aller décrocher l’horizon. J’ai cru que reviendrait ainsi dans la bouche le goût de la gibelotte en même temps que Continuer la lectureautobiographies #15 | fou des slangs

autobiographies #13 | révolutions

Le do majeur, le souffle, chant du rock, une voix rock, une voix basse, avec des tonalités cuivrées , résonance du blues, mais une voix venue dans le train, ou chez elle, arrivée, dans un autre lieu, silhouette, sans voix, sa voix et les accords de la guitare   basse, commence à détailler le ciel, passe , le ciel, résonance du Continuer la lectureautobiographies #13 | révolutions

autobiographies #11 | la plaque électrique

On l’installe toujours sur le bord de l’évier, une planche surélevée, ou encore trouvée dehors, une énorme ardoise à cause de toujours la crainte du feu, on la pose sur le lave-linge quand l’espace en prête un peu, mais on a rarement de lave-linge, alors c’est au-dessus du frigo. Franchement neuve, elle fait craindre l’explosion soudaine de la prise multiple, Continuer la lectureautobiographies #11 | la plaque électrique