autobiographies #03 | les arbres de monsieur Joint

Monsieur joint n’était pas un fumeur d’herbe, de chichon, ni de tabac. Il appréciait le mauvais vin, la viande avariée, le café Top-Budget. Monsieur Joint n’était pas un personnage de roman. Ou alors de très bons romans. Mais aucun Olivier de Vitton fauché n’avait pris le taureau par les cornes, et le monsieur en gris vaquait à sa fanfaronnade révulsante Continuer la lectureautobiographies #03 | les arbres de monsieur Joint

autobiographies #03 | le saule pleureur

La maison, rue du Peyrard, portait en haut de ses murs, un petit jardin en terrasse, un carré de pelouse. En son centre, un saule pleurait. Combien de larmes ? Son ombre formait un cercle, ses branches un abri, peut-être. Je ne sais pas qui l’a planté. Qui a voulu lui donner cette place étriquée et inconfortable, le contenir dans Continuer la lectureautobiographies #03 | le saule pleureur

autobiographies #03 | deux arbres

Deux piliers d’une plateforme (la vie) qui attendrait son troisième. Le saule pleureur d’abord. Longues tresses glissent avec le souffle et s’accaparent la rambarde du balcon entre les barreaux duquel il ne faut pas passer la tête. Plus tard l’ombre diffuse entre les feuilles protège (moins du soleil que de tout le reste). Plus tard encore le point de rendez-vous pour Continuer la lectureautobiographies #03 | deux arbres

autobiographies #03 | ce catalpa

On aurait dit qu’Il attendait là en plein soleil dans la cour. Ils disent une cour, mais une cour c’est un carré froid de ciment, à l’ombre toujours, triste, entre quatre immeubles. Là, c’était plus exactement un corps de ferme : autour de la maison à gauche le chemin bordé d’une haie puis en face un érable et un tilleul Continuer la lectureautobiographies #03 | ce catalpa

autobiographies #04 | le cahier d’Aimé

Il est mort Aimé. Cirrhose. Il était maçon-peintre-plombier. Il était généreux avec la clientèle, pudique avec sa famille. Pour faire sérieux, il laissait dépasser de sa poche arrière, un cahier d’écolier enroulé et tassé sur lui-même. Aucun livre ou journal chez lui. Il notait phonétiquement, comme il pouvait, les noms des clients, dessinait des sortes de schémas représentant quelques travaux Continuer la lectureautobiographies #04 | le cahier d’Aimé

autobiographies #01 et #02| autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

… la première fois que, et ne vais pas aimer ma voix, ce qu’il en restera, bruits de moteur de soufflerie du chauffage de grincements plastique contre plastique et le sifflet continu air vif vitre entrouverte, toujours, entrouverte – les portraits de l’intérieur et des boucles périodiques, j’ai connu quelqu’un qui c’est comme vu, au matin de ce jour, vu, Continuer la lectureautobiographies #01 et #02| autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographie #03 | frondaisons

Au milieu du parc, en bordure du sentier, il est un grand hêtre roux au tronc large et massif. Sous les frondaisons, s’enlacent les couples, musardent les étudiants, lisent et rêvent les promeneurs, debout, assis, étendus sur le sol sec et dépourvu d’herbe. L’ombre y est large est fraîche l’été. L’hiver l’air y est dense et le tronc dégage des Continuer la lectureautobiographie #03 | frondaisons

autobiographies #03 | Strange Fruit

Quand il est parti j’ai connu un arbre et je l’ai aimé. Dans mes bras qui n’en menaient pas large, j’ai serré le vieil arbre;  sa peau contre ma joue, et son odeur je l’ai connue. Cet arbre qui se dressait au carrefour de la forêt où je marchais chaque jour, il était là qui ne demandait rien. Comme poser Continuer la lectureautobiographies #03 | Strange Fruit

autobiographies #01 | trois paysages intérieurs

À l’ombre. Enfants esseulés dans l’immensité du parc tandis que les hommes terminent leur verre autour de la table dévastée, que s’échappent de la cuisine ouverte sur la cour les chocs de la vaisselle sale avec les éclats de voix des femmes, des rires. Ennui repu d’un dimanche à la campagne écrasée de chaleur. Dans la maison on va servir Continuer la lectureautobiographies #01 | trois paysages intérieurs

Autobiographies # 04 entrée sous conditions

Tous les matins, c’est le même rituel…descendre deux stations avant, continuer à pied en prenant bien soin de regarder autour de soi en toute discrétion, de traverser le boulevard puis prendre la rue des Tourelles et revenir sur ses pas en observant sans rien laisser paraître. Le boulevard Mortier est à l’angle de la rue. Je coupe mon téléphone, retire Continuer la lectureAutobiographies # 04 entrée sous conditions