autobiographies #05 | negundo revisité

Un arbre. Celui puissant vu récemment arbre pas arbre portrait d’arbre repère modèle référence le chêne de Courbet occupe tout le cadre immense du tableau regarder l’arbre plein cadre lui donner son espace propre accepter son espace grand comme l’espace de tous ces arbres croisés depuis compagnons d’errance ou de marche forcée compagnons non plus décor cela appris chez Courbet. Continuer la lectureautobiographies #05 | negundo revisité

autobiographies #06 | voyage à Sumatra

ça cahote, ça ébranle les reins, route si mauvaise qu’on doit s’agripper au bord de sièges comme on peut – dormir pas question –, heure après heure ça percute contre les os, ça entame le courage, les sièges en bois recouverts d’une maigre mousse enveloppée de moleskine souvent déchirée, voire éventrée, le véhicule à bout d’usage au moteur cependant increvable Continuer la lectureautobiographies #06 | voyage à Sumatra

autobiographies #06 | à bord du temps

Il fait chaud dans ce compartiment, on est enfin partis mais il fait chaud, il pleuvait à la gare de Lyon et c’est comme si cette pluie s’était infiltrée dans le compartiment bien rempli, toutes les couchettes seront occupées, visiblement, dans ce petit espace se tenir debout pour commencer, le temps de reconnaître sa place, de s’occuper de la valise, d’enlever Continuer la lectureautobiographies #06 | à bord du temps

autobiographies #03 | Pefko

Essence de lumière, un pin sur une île grecque. Jamais le même – jamais la même. Une légère vibration rayonne à travers le corps calé à la jointure du tronc écailleux et des racines découvertes, avant leur plongée dans le sable. Les branches oscillent sous le souffle du Meltemi et diffractent les rayons du soleil. Quelques épines se décrochent, hésitent, Continuer la lectureautobiographies #03 | Pefko

autobiographies #06 | la plus longue phrase de ma vie

J’ai claqué mes derniers pesos, Victor Hugo est retourné sur son siège, Santiago continue à dégueuler ses banlieues, ses bidonvilles, ses campamentos, par instants on les dirait parqués dans des poulaillers, à d’autres moments fantômes malpropres, mais bon, moi, je me barre, j’ai déjà les chaussettes qui puent, je n’arriverai pas à dormir, il faut que je choisisse une destination ; Continuer la lectureautobiographies #06 | la plus longue phrase de ma vie

autobiographies #04 | au 3-4 rue de Marne à Maisons-Alfort (94)

SOUVENT CE SONT LES ORGASMES qui nous réveillent la nuit. De très grands orgasmes. Avec Rosette c’est comme ça.On est fatigués de la journée et les cris des orgasmes très grands de Rosette la nuit nous réveillent tard dans la nuit. Parfois très tard.C’est pas comme ça toutes les nuits. Non. Mais quand il vient l’orgasme très grand alors là Continuer la lectureautobiographies #04 | au 3-4 rue de Marne à Maisons-Alfort (94)

autobiographies #03 | chétif et solitaire

C’est pas de la tristesse, mais juste de l’émotion. À repenser à lui si frêle sur le bord du chemin. Si perdu dans ce paysage de rochers, de prairies, de cailloux, de mousses, de lichens. Si fragile dans cette courbe du chemin. À l’écart du passage des troupeaux. Si peu de passants arpente ce sentier de pierrailles qui serpente jusqu’à Continuer la lectureautobiographies #03 | chétif et solitaire

autobiographies #06 Trains de 21h00 et des poussières

Paris Gare de Lyon, le soir, à 18 ans et 20 ans, voici 40 ans, à 21 h 00 passées ou 20 h 00 selon la saison, voies 17 et 19, ça dépend, vers Marseille et Modane, par Lyon, toujours, tous les jours aux quatre saisons, cohue du dimanche départ et retour, voyageurs du jour revenant de Lyon vers Paris Continuer la lectureautobiographies #06 Trains de 21h00 et des poussières

autobiographies #06 I 12 juillet 1998. 21h-minuit

Tous les dimanches soirs, c’était le rituel de fermeture de la maison : débarrasser la table et ranger la cuisine, couper l’eau, arrêter le chauffage (un réflexe, même en été), vérifier les volets, fermer le verrou de la porte sur le jardin, ouvrir le frigo et emporter ce qu’on pouvait emporter, jeter le reste, ficeler le sac poubelle, le lancer dans Continuer la lectureautobiographies #06 I 12 juillet 1998. 21h-minuit

autobiographies #06 | aire de nuit

C’est l’été, quand les nuits sont les plus courtes, le bus parti de la gare de Bordeaux bien après le coucher est comme un œuf, et il est surprenant ce monde en partance vers un lieu du Portugal jusque-là inconnu… un bus très haut non pas rempli de jeunes touristes comme d’abord imaginé, mais de femmes et d’hommes qui rentrent Continuer la lectureautobiographies #06 | aire de nuit