autobiographies 06 | vol intercontinental

Cet énervement du voyage, de la crainte mêlé à l’excitation, la volonté et l’impossibilité de dormir, dans le vol intercontinental pour Santiago, des heures enfermés dans une boîte de fer, avec l’angoisse de la proximité, avec une escale à Buenos Aires, descendre et remonter une heure après, suivre du doigt la courbe dessinée par l’avion sur l’écran, un trait horizontal Continuer la lectureautobiographies 06 | vol intercontinental

autobiographies #02 | elle, lui, et lui

Elle écoute, elle pense qu’elle écoute, agitée sans cesse, le repas à préparer, la vaisselle, ranger, répondre au téléphone, à son mari, à son fils, un mail urgent, et du fond de la cuisine rassure : oui je t’écoute et pour le prouver répète la dernière phrase entendue, entendue pas écoutée pour vous relancer, c’est qu’elle aime vous tirer les Continuer la lectureautobiographies #02 | elle, lui, et lui

autobiographies #06 | une nuit persane

En file indienne les aisselles chargées de sumac, de safran, de cumin s’agitent sous une valse d’étoffes ocres, brunes, kakis, noires, noires, noires, l’autocar tangue et s’affaisse, derrière leurs barbes les hommes encombrés de sacs plastiques débordent de roses sèches, de riz, de sourcils froncés, les yeux des femmes observent sans regarder, voient tout, celle-ci se plisse sur le large Continuer la lectureautobiographies #06 | une nuit persane

autobiographies #06 | d’Ivry à la Slovénie et Croatie

Il avait travaillé à Ivry, la banlieue rouge, dans les années 1960-1970 chez Schneider, pas l’armement (du Creusot) mais les composants électroniques radio-télévision ( j’étais une blouse blanche, un petit chef et très choqué de voir les femmes plus âgées que moi travailler à la chaîne les mains attachées -pour leur tirer les bras en arrière par sécurité -) aux Continuer la lectureautobiographies #06 | d’Ivry à la Slovénie et Croatie

autobiographies #06 | nuit marine

Golfe de Gascogne, cap sur Gijon, on a vu le soleil se coucher et la côte disparaître, et, parce que la mer est plate et que le voilier a trouvé sa bonne allure, on se prend à oublier l’eau et le nez en l’air à naviguer dans les étoiles, à en choisir une, puis une autre, à les nommer sans Continuer la lectureautobiographies #06 | nuit marine

autobiographies #03 | Cedrus

CEDRUS LIBANI est gravé en lettres qui ont été dorées sans doute au moment de la plantation de l’arbre le 18 octobre 1993 comme l’indique l’inscription sur la plaque de marbre dont les nervures d’un vert glauque, du même vert que les petites rosettes d’aiguilles piquantes qui tamisent le ciel, s’élèvent et s’entrelacent en flammes froides sur la surface verticale Continuer la lectureautobiographies #03 | Cedrus

autobiographies #02 | portraits

Extérieur nuit de la fenêtre du premier la rue déserte, un homme marche de long en large en déclamant, ça doit être une langue slave. Voix chaude qui enfle, véhémente, coupée de petits rires vite réprimés et de oh la la oh la la presque chantés, c’est cette voix qui a poussé a ouvrir la fenêtre. Le blanc du pantalon Continuer la lectureautobiographies #02 | portraits

autobiographies #01 | images animées

De chaque côté du remblai planté de maigres arbustes, les voitures roulent. La jeune femme s’est arrêtée près d’un arbre dans l’espoir vain de trouver un peu d’ombre. Ses cheveux sont collés par la sueur. Des cheveux pâles, très lisses, tirés en chignon sur la nuque, j’aurais dû mettre un chapeau, une casquette, n’importe quoi. De chaque côté en sens Continuer la lectureautobiographies #01 | images animées

autobiographies #02 | portraits en coupe

Il a les traits fins et doux d’une fillette, des cils longs, des doigts de pianiste, Antoine. Il travaille au Pôle bois à trente minutes de route de chez lui. Il y compte et transporte des rondins. Un boulot régulier, alimentaire, il s’y est fait des potes avec qui boire des bières le week-end autour du barbecue. Il ne boit Continuer la lectureautobiographies #02 | portraits en coupe

autobiographies #01 | quatre coins

Verre de vin coupé à l’eau, pour enfants. En rentrant, clapiers odorants, odeur familière des cours fermées qui retiennent, mêlées , les effluves de fumier, de foin et de farine, ces relents sourds et substantiels qui habitent la cour de ferme. Verre Arcopal® à numéro, renverser le verre pour se donner un âge, après avoir bu le vin coupé à l’eau, Continuer la lectureautobiographies #01 | quatre coins