autobiographies #06 | cœur d’acier version 2

Nous bougeons ce n’est pas le train voisin qui s’en va nous roulons la pression du départ les étreintes sur le quai ont vécu, le train quitte la gare s’ébranle lourd portes verrouillées et gueule ouverte dans la nuit qu’il transperce il y a une lettre manquante à l’entrée du compartiment, il n’y a pas de paysages encartés ni de Continuer la lectureautobiographies #06 | cœur d’acier version 2

autobiographies #03 | au clair de l’arbre

Je voulais savoir intégralement ce qui se passait sous l’arbre rond, alors j’y installais mon duvet des nuits entières et je laissais accompagner mon immobilité par tous les mouvements qui rayonnaient autour du grand-gros hêtre, ce qui commençait par une certaine agitation de ses branches les plus hautes, bruissant avec une voix de papier et cela dégringolait peu à peu Continuer la lectureautobiographies #03 | au clair de l’arbre

autobiographies #07 | l’album de mes portes

Je ne me souviens pas d’une porte première, originelle, majeure –, mais tout à coup des portes ont surgi dans ma vie. De toutes parts. Aujourd’hui, j’habite une maison où il n’y a pas de portes en dehors de celles qui donnent sur le dehors. toute petite, je ne la vois pas, parce qu’elle est cachée derrière le mur du Continuer la lectureautobiographies #07 | l’album de mes portes

autobiographies #07 | de porte en porte

Dans la cour de notre petit HLM, les bandes de gosses allaient et venaient. La vieille dame du rez-de-chaussée avec ses cages à serins laissait toujours sa porte ouverte. La porte grise était maculée de graines séchées et de mie de pain laiteuse. C’était l’attraction des gosses, la porte de la vieille. Un jour, elle a fini par la refermer. Continuer la lectureautobiographies #07 | de porte en porte

autobiographies #06 | tac-tac, tac-tac et pas tchou-tchou

Paris Gare de Lyon, monter dans le train, un mardi en fin d’après midi, il est dix sept heures cinquante trois, le départ est prévu à dix huit heures dix, tout va bien, c’est l’hiver la nuit est déjà noire, le train s’ébranle à l’heure prévue, il commence sa longue route en direction du sud, vers l’Italie, je descendrai à Continuer la lectureautobiographies #06 | tac-tac, tac-tac et pas tchou-tchou

autobiographies #07 | en voilà

Il y a la lourde et imposante armoire de la grand-mère. Trois portes dont l’une, centrale, est dotée d’une glace où se voir. Derrière ces portes, des draps blancs empilés sur plusieurs étagères, un gros sac en toile de jute dont je ne sais la contenance. Hors portée de ma main, des chapeaux étranges portant des fleurs, des oiseaux, des Continuer la lectureautobiographies #07 | en voilà

autobiographies #06 | Roma Termini

… c’est à quai : suite d’aquariums en lueurs jaunes, numéros de voiture rouges ( ou blancs? ), marchepieds hauts — Rome terminus? c’est là, oui… l’appel dans la nuit d’il y a cinq jours (— Damien? — Si, é morto), qui ouvre la nuit: Paris/Rome/Roma/Parigi… c’est monter sans bagage, juste un sac de nylon (brosse à dent, à cheveux, un Continuer la lectureautobiographies #06 | Roma Termini

autobiographies #07 | Portes malheur

La porte de la chambre sourde dans laquelle, devenu le son, on n’entend plus que les battements de son coeur. Pièce massive de matériaux composites derrière laquelle on peut devenir fou si elle nous enferme—La porte imitation bois de la chambre du mari qu’elle conserve toujours entrouverte—La porte absente de la pièce commune a l’enfant et aux parents—La porte imbécile Continuer la lectureautobiographies #07 | Portes malheur

autobiographie #01 | des choses comme ça

Route large et déserte de terre battue. La foule qui s’avance au loin dans un grand mouvement balancé. Des chants religieux. Le début du cortège se rapproche. Arrêtons la voiture. La procession se scinde en deux aux abords du véhicule. Les nonnes ouvrent la marche comme en lévitation. Yeux révulsés. L’air béat. Quelques prêtres aussi emportés dans la transe collective. Continuer la lectureautobiographie #01 | des choses comme ça

autobiographies #06 | départ en vacances

Le compartiment me semblait bondé mais le grand blond dans le couloir avait raison : en faisant glisser la porte, je vois qu’il reste une place, au milieu de la banquette de gauche, cachée par un géant – du moins je le vois ainsi – ; sur le seuil, une main posée sur le montant, la tête avançant dans leur espace, Continuer la lectureautobiographies #06 | départ en vacances