autobiographies #07 | déporté au vestibule

Dans mon rêve, la mort m’avait placé là, au coude du vestibule, bon endroit finalement pour prendre en triple perspective l’ensemble des passages de la vieille maison. En glissant sur la droite, le passage est facile par la porte de la cuisine, toujours béante du plus loin de l’enfance mais toujours surmontée de ces carreaux encollés d’un plastique à facettes Continuer la lectureautobiographies #07 | déporté au vestibule

autobiographies #07 | aux portes

1. Porte en fer forgé, noire, froide, lourde ; on l’ouvre en tirant fort mais ça n’est pas assez : il faut pousser le portillon intérieur pour entrer dans la cabine du vieil ascenseur aux odeurs de bois vernis. Les deux vantaux de la petite porte battante rebondissent une fois. 2. Planches grisâtres qui se sont écartées avec le temps, ça moisit Continuer la lectureautobiographies #07 | aux portes

autobiographies #06 | Paris Vendée

Elle a pris le train de nuit au départ de Paris pour se rendre à La Rochelle, où une personne inconnue l’attendra pour la loger quelques jours (prélude à une destination dans la campagne vendéenne) son billet aller-simple rangé dans son sac de toile, le retour indéfini, suspendu à l’espoir d’un matin plus clair lorsque la guerre aura cessé de Continuer la lectureautobiographies #06 | Paris Vendée

autobiographies #04 | où aller

Dans la seconde salle d’attente qui ouvre sur le couloir des consultations de nuit, elle est sagement étendue sur le lit, attend immobile et silencieuse, les deux mains jointes sur le ventre. J’approche doucement, ne sachant si elle dort, si elle sommeille légèrement, si elle profite de la chaleur du lieu pour se détendre. Un craquement de ma jambe. Elle Continuer la lectureautobiographies #04 | où aller

autobiographies #02 | musiciens musette

Cela a duré jusqu’aux années 75, les années valdingue, les années délits de nuit, les départs caniculaires vers l’Espagne, le flamenco, beaucoup de flamenco, les années volages où les étudiants se marient à 22 ans et partent quand même sur les routes avec ou sans les mioches, laissés tout crus aux grands-parents, vaille que vaille où l’on n’avait pas de Continuer la lectureautobiographies #02 | musiciens musette

autobiographies #07 | six portes

Impossible d’atteindre sa longue poignée miroir, se contenter de caresser les petits carreaux bosselés de sa vitre encastrée, y déposer les lèvres, tracer des signes dans la buée soufflée tandis que juste derrière une silhouette traine ses savates sur le carrelage moucheté, remue les casseroles et coupe le pain, vouloir soudain du pain, se surélever encore, un peu. Jaune poussin Continuer la lectureautobiographies #07 | six portes

Autobiographie #07 – Quelques portes

Lorsque vous passiez le petit bac en pierre où coulait l’eau transparente et fraiche de la source, au milieu du mur en pierre sèche, il y’avait une porte étroite en bois qui avait été peinte en bleu et qu’il ne l’était plus ; aucune poignée ne permettait de l’ouvrir, il suffisait de la pousser, son bas vermoulu résistait un peu sur Continuer la lectureAutobiographie #07 – Quelques portes

autobiographies #01 | entre chien et loup

Marcher dans ce pré serait comme entrer dans un tableau, le déchirer de ses gestes. Alors, ne pas. Se tenir sur le chemin qui le surplombe si peu mais qui permet une vision élargie, presque aérienne de cette combe, cernée par des collines dans le lointain afin de bien clore le cadre. Ne pas dresser le cadastre des espaces, mais Continuer la lectureautobiographies #01 | entre chien et loup

autobiographies #08 | lieux

De la difficulté à y mettre des meubles ; à droite, la place pour une penderie ; blanche, en longueur, avec cintres et tiroirs ; en face, trois penderies blanches ; avec cintres et tiroirs ; tout en haut, vieux sacs posés ; qui touchent le plafond ; à gauche, la porte fenêtre ; en longueur et bois blanc ; Continuer la lectureautobiographies #08 | lieux

autobiographies #07 | portes à la volée

#07 PORTES A LA VOLEE nov 21 Respiration des Parisiens aisés : la maison de campagne à quelques kilomètres. Celle de mon grand-père maternel avait été plusieurs fois transformée, comme en témoignait le portail rouillé qui ne servait plus à rien, l’espace n’étant plus assez grand à l’intérieur pour y garer une voiture avec ce muret de pierres qui barrait l’accès Continuer la lectureautobiographies #07 | portes à la volée