autobiographies #03 | IL poussait, je grandissais

Il a été planté dès la construction du pavillon terminée. Entre la façade ouest en pierres meulières et le muret qui sépare le terrain du trottoir. Un espace peu large: cinq mètres. Seul arbre d’ornement du jardin. Du côté sud ,croissent des voisins qu’il ne voit pas : cassissiers, framboisiers, groseilliers, noisetiers. De l’autre côté du pavillon s’étend le domaine Continuer la lectureautobiographies #03 | IL poussait, je grandissais

autobiographies #07 | trop solide

La porte de l’ascenseur. Presque effacée. Rêves de luxe, poussée fluide, laque noire et brillante, poignées dorées. La cabine rutile. Dans l’immeuble la nuit, les sons qu’étouffe le tapis et la lueur secrète et tiède – tenace peut-être ? – de l’acier noir. Un carreau de verre grumeleux. Un jour, le verre éclate. A la place du carreau, une fine Continuer la lectureautobiographies #07 | trop solide

autobiographies #06 | reliques

Que restera-t’il de toi quand il fera complètement nuit, qu’ils auront mangé ta force et l’électricité ? Vos bouches iront aux sources de l’orage, dans les cratères fumants qui grondent sous les îles, vous ferez des provisions de lumière, fabriquant de petits paquets qui frottent dans les poches de la fibre de fer, nouveau feu interdit des grottes, niches creusées dans Continuer la lectureautobiographies #06 | reliques

autobiographies #02 | galeries d’effacés

Léonce lave les corps, les sols, respire les âmes. Elle lange change manipule. On dit qu’elle est travailleuse efficace. Ses mains habiles savent taire l’inquiétude des corps en décrépitude. Employeur, client, patient. Elle possède la voix qui calme.Active. Elle marche, épaules voûtées. Silhouette grise s’estompe dans le petit matin. Accourt aux besoins. Léonce qu’ils usent usent usent.Sa bonté s’efface. Trop. Continuer la lectureautobiographies #02 | galeries d’effacés

autobiographies #02 | deux temps

Etienne franchit chaque jour le portail de l’usine trente minutes avant l’heure d’embauche. Tôt le matin, sa femme Henriette le presse de débarrasser le plancher. Le temps d’aérer la chambre, de replier le canapé, d’installer les lits pliants et les parents des enfants sonneront à la porte, lui tendront un bébé en pyjama, mains agrippées à un biberon tiède. Dans Continuer la lectureautobiographies #02 | deux temps

autobiographies #01 | trajets

Du troisième étage, les marches usées de l’escalier de pierre dévalent la rampe froide au goût de fer rouillé. Odeur des poubelles pourtant ramassées très tôt chaque matin, haut mur de boites aux lettres en bois ciré, plaques de cuivre rivetées ou bouts de carton punaisés. Claquement de bois de la porte. La rue. Etroit couloir entre les immeubles sombres. Continuer la lectureautobiographies #01 | trajets

autobiographie #08 | la cave ; réminiscences

c’était une cave ; trois pièces en enfilade ; rectangulaires et hautes de plafond ; le plafond était en matière de paille collée de ciment gris ; les murs étaient en parpaings badigeonnés en blanc ; au début ils ne l’étaient pas ; le sol était en béton gris plus clair que le plafond ; les trois pièces ainsi alignées étaient ouvertes au centre par de larges Continuer la lectureautobiographie #08 | la cave ; réminiscences

autobiographies #04 | ce numéro n’est plus attribué…

Le carnet à la couverture noire avec un élastique distendu qui ne maintient plus vraiment les informations qu’il enserre. L’écriture penchée et ample ne laisse aucun doute sur son propriétaire. Ce n’est pas un carnet d’adresse par ordre alphabétique comme on trouvait autrefois, mais un carnet à tout faire, pour prendre des notes, à petits carreaux et assez épais, d’une Continuer la lectureautobiographies #04 | ce numéro n’est plus attribué…