autobiographies #08 | intérieurisés

le couloir sombre et immense ; la poubelle de jardin verte là fichée dans l’entrée ; et les fenêtres calfeutrées de cartons ; et parfois monsieur dort au salon ; et le petit chat qui fait des pirouette ;l’ enfant qui rit sans trop savoir comment ; et les griffes sur le tapis noir et blanc ; mes enfants, c’est tout pour moi ; les pièces grandes et Continuer la lectureautobiographies #08 | intérieurisés

autobiographies #08 | salon fin de race

Le salon endeuillé ; les rideaux tirés ; vue floutée sur l’immeuble en vis à vis ; en briques rouges ; réplique de celui-ci mais à la courbe inversée ; au même étage l’ami ; au premier l’espéré, au rez-de-chaussée le coiffeur-visagiste ; un iste en vaut bien un autre ; entre les deux immeubles le feu rouge ; bruits de freinage et de débrayage incessants ; l’habitude ; à Continuer la lectureautobiographies #08 | salon fin de race

autobiographies #07 | portes, foyers

Des portes bleues, portes de bois peintes en bleu, bleu sombre, bleu vieux ;  portes aux clés des lieux, milles petites clés collées ta patience aussi au seuil porte défoncée, porte brulée, porte enlevée , porte pas réparée, porte pas remise, portes taguées, portes nettoyées, puis réparées et remises sur pied porte à clé unique à présent  portes peintes de couleur différentes Continuer la lectureautobiographies #07 | portes, foyers

autobiographies #09 | voix de là

En effet, il n’y a pas eu plus d’effet que l’effet que ça peut faire habituellement. Laurent avait pris l’habitude d’aller se brosser les dents le soir avant d’aller se coucher, comme tout bon humain qui se respecte et qui respecte une bonne hygiène bucco-dentaire. Seulement, cette fois-ci, alors qu’il faisait couler une fois de plus l’eau pour laver ses Continuer la lectureautobiographies #09 | voix de là

autobiographies #07 | tristes portes

il y a les portes ouvertes qu’on enfonce à loisir et les portes fermées sur lesquelles on se casse le nez, les portes entrouvertes pour un maigre espoir et les portes verrouillées pour aller vous faire voir… Il y a cette porte blanche plate très plate sans moulures, à poignée en bec de cane, la typique porte basique des logements Continuer la lectureautobiographies #07 | tristes portes

autobiographies #08 | Salim nos pieds dans l’herbe gelée

Quand je vois Salim ; ses doigts couverts d’engelures ; je me dis j’ai tout à désapprendre ; je ne me souviens que ; sa peur ; coudes frottés contre les côtes ; le geste réitéré ; les mots linoléum ; dans le sourire tu sais Salim ça veut dire quoi, tu sais Salim ça veut dire sûr, ça veut dire en sécurité ; ça le fait rire d’avoir Continuer la lectureautobiographies #08 | Salim nos pieds dans l’herbe gelée

autobiographie #03 | le tilleul

Ne pas fusionner avec toi mais me rapprocher de toi, te toucher, te caresser, te humer, te respecter. Reconnaître ta singularité, mieux percevoir la mienne confrontée à la tienne. Au pied de l’escalier qui part du jardin et atteint le premier étage de la maison, tu veilles en gardien bienveillant du lieu. Tu es grand, majestueux en toutes saisons, ton Continuer la lectureautobiographie #03 | le tilleul

autobiographies #06 | Grimaldi Lines

Baleine blanche luisant aux dernières lueurs du soleil couchant qui déjà sombre derrière la courbure de l’horizon, le Cruise Roma glisse sur une mer d’huile suivi d’une traine nonchalante aux volutes gracieuses recrachée par une haute cheminée bleu nuit – qui bientôt se perdra dans les étoiles -, grand triangle posé sur le pont arrière arborant un G immense et Continuer la lectureautobiographies #06 | Grimaldi Lines

autobiographies #08 | maisons perdues

J’essaie de décrire une maison, ma maison, mais elle n’est plus. Une grande salle que ma mémoire a dégarnie de meubles ; quelques portraits aux murs, une porte donnant sur l’avant-jardin ; une autre sur la cuisine ; la cheminée, bouche béante engloutissant troncs d’arbres et hommes endormis ; le fantôme de ma grand-mère que j’ai décroché du mur pour le placer sur une chaise Continuer la lectureautobiographies #08 | maisons perdues

autobiographies #08 | tout près du Canigou

la table rectangulaire de bois lourd; plan disparu sous la toile cirée grise et rouge fleurs éternelles; pieds de bois sombre sculptés en arabesques; bouquet encadré au dessus de la fougère en plastique; un homme à pipe de Van Gogh tissé regarde la cheminée; plaid bouloché étalé en bout de table près de la fenêtre et de la seule chaise Continuer la lectureautobiographies #08 | tout près du Canigou