autobiographies #08 | bouts de bicoques

l’entrée on se faufile à l’intérieur ; ça pèle ; il faut vite refermer la porte pour ne plus sentir le froid de la rue ; une grosse couche de neige colle aux chaussures ; en tapant des pieds le plus gros va s’en aller sur le tapis épais ; après on peut quitter les souliers humides et les déposer Continuer la lectureautobiographies #08 | bouts de bicoques

autobiographies #08 | laqué noir (trois disparuEs)

… en savates usées déjà dans la cuisine ; sur le réchaud sali un cerne de cramé ; autour des quatre brûleurs à gaz allumés ; carrelage glissant jaune gras ou qui colle ; il attendait qu’on sonne nous les enfants conviés ; midi à la porte de bois en trompe l’œil ; frottant bien nos semelles au paillasson râpé ; sur la pointe des pieds tirant Continuer la lectureautobiographies #08 | laqué noir (trois disparuEs)

autobiographies #01 | Le sentier du lait

Autobiographies #01 / Le sentier du lait Elle avait pris le chemin qui la menait au lait autrefois. Elle se rappelait qu’elle allait chercher le lait à l’heure de l’Île aux enfants. Elle le faisait sous demande expresse de sa mère mais elle savait qu’elle perdait gros en allant chercher le lait, d’autant que le lait tombait sur ses godasses Continuer la lectureautobiographies #01 | Le sentier du lait

autobiographies #08 | trois lieux, trois moments

Face aux fenêtres du salon ; faisant un angle presque fermé avec le mur ; entre la porte vitrée sur le hall et la cheminée ; le canapé dur aux yeux et aux fesses ; reps rayé vert sombre et blanc cassé ; long rectangle étroit du dossier cerné d’acajou ; incliné légèrement pour qu’on puisse se renverser un peu ; toiser le vide et la Continuer la lectureautobiographies #08 | trois lieux, trois moments

autobiographies #09 | de temps en temps

Le soir, une fois éteintes toutes les lumières du bas, il faut grimper dans le noir jusqu’à la chambre à coucher en haut de l’escalier, heureusement muni d’une rampe à main gauche -car le vide de l’autre côté peut nous happer- puis chercher sans tarder et à tâtons l’interrupteur de la lampe de bois clair en se courbant légèrement pour Continuer la lectureautobiographies #09 | de temps en temps

autobiographies #09 | le couloir de l’amour

Les mots, les mots écrits, les mots écrits dans les carnets, les carnets reliés, les cahiers agrafés, les blocs à spirale, tous les mots inscrits dans ce fatras de papiers sont la clé. Le passe ouvrant à tous les personnages, tous les lieux, toutes les pièces. Un long couloir distribuant une infinité de chambres transformées en bureaux minimalistes. Une table, Continuer la lectureautobiographies #09 | le couloir de l’amour

autobiographies #08 | chambre(s) avec vue

La chambre au volets clos des arrières grands-parents; l’odeur des pommes abritées au sommet de l’armoire; l’interrupteur de cuivre; les fleurs sans couleur du papier peint qui ne voyait jamais la lumière; les deux lits identiques; la table de chevet de Marie contre le mur; la table de chevet où Maurice gardait ses cartouches, calibre 12; dans l’angle, le fusil Continuer la lectureautobiographies #08 | chambre(s) avec vue

autobiographies #08 | fragments

Ce sont deux marches en pierre à descendre ; la porte par une chaise en bois aux beaux jours ; avec un carillon carillonnant au souffle du vent ; au matin les effluves de lait bouilli ; la confiture des fruits d’été ; rires en haut de l’échelle ; une gazinière d’un autre âge ; où des bûches se consument ; des portes de Continuer la lectureautobiographies #08 | fragments

autobiographies #08 | surplomb

sur les petits écrans défilent sans fin des images ; toutes différentes ; alignement de visages masqués ; anonymes ; parfois reflet sur écran éteint ; dans la maison au bout du chemin ; juste avant la forêt ; Underhill Vermont ; 44.543663,-72.916839 ; les nuages courent vite vers le NW ; écran 10″ ; Zoom du lundi 8 novembre 2021 Continuer la lectureautobiographies #08 | surplomb

autobiographies #08 | intérieurisés

le couloir sombre et immense ; la poubelle de jardin verte là fichée dans l’entrée ; et les fenêtres calfeutrées de cartons ; et parfois monsieur dort au salon ; et le petit chat qui fait des pirouette ;l’ enfant qui rit sans trop savoir comment ; et les griffes sur le tapis noir et blanc ; mes enfants, c’est tout pour moi ; les pièces grandes et Continuer la lectureautobiographies #08 | intérieurisés