autobiographies #09 | dans le silence de la nuit

dans le silence de la nuit…elle dormait… …elle portait des perruques aux cheveux longs et son visage maquillé à outrance sur les tournages (en vrai, sa deuxième maison) dégageait une  odeur envoûtante de fard à la rose sucré faisait souvent ressortir ses yeux et sa bouche de tragédienne ou de sibylle dont les oracles auprès des dieux étaient fort prisés Continuer la lectureautobiographies #09 | dans le silence de la nuit

#autobiographies #10 | elle aime les jolies robes

Elle a quinze ans, elle aime les jolies robes. Elle n’a pas le sou. Elle a une maman concierge un papa cocher. Elle n’a pas de jolies robes. Elle entre chez Poiret comme apprentie. Elle ne sait pas coudre. Elle ne sait pas dessiner. Elle aime les jolies robes. Elle a des idées. Elle est placée à la vente. Elle Continuer la lecture#autobiographies #10 | elle aime les jolies robes

autobiographies #09 Une fleur à multiples pétales

Je passe la porte calée par une chaise en bois, le carillon carillonnant au souffle du vent, dévale les deux marches en pierre. Je te vois derrière les effluves de lait bouilli, la confiture d’été et les rires perchés en haut d’une chaise. Tu es près de la gazinière d’un autre âge, où des bûches se consument, assise en bout Continuer la lectureautobiographies #09 Une fleur à multiples pétales

autobiographies #08 | intérieurs cuisine

cuisine 1 c’était au bord de la route, un champ couvert d’herbes, un pré ; des cèdres bleus couchés en désordre près d’un fossé au loin ; quand il n’y avait pas encore de constructions, la campagne quoi ; fondations en 1950 et pose du toit pour qu’il existe un intérieur ; surtout la cuisine ; manger se chauffer tresser l’osier en hiver ; odeur du Continuer la lectureautobiographies #08 | intérieurs cuisine

autobiographies #08 | pointillisme

Vert pâle ; un peu gris-bleu ; entre tilleul et céladon ; comme cette porcelaine soyeux ; comme une peau ; une seule fleur par panneau ; longue tige s’élançant du sol ; d’un vert plus foncé que le fond peut-être un rien plus jaune ; les cinq pétales de forme triangulaire  nacrées ; autour du petit soleil  formé par la boule jaune pâle du pistil ;  d’où jaillissent les Continuer la lectureautobiographies #08 | pointillisme

#autobiographies #10 | à quoi ça tient ?

Elle répond au juge d’instruction. Elle est accusée d’avoir empoisonné Jean Galmot. Elle explique une fois encore. Elle a donné un bouillon à Monsieur Galmot souffrant. Elle voulait bien faire. Elle aimait son patron. Elle était fière de le servir. Elle a fait un bouillon. Elle l’a porté à l’hôpital. Elle n’a croisé personne. Elle l’a aidé à le boire. Continuer la lecture#autobiographies #10 | à quoi ça tient ?

autobiographies #07 | portes-mémoire

La porte de l’armoire impossible à fermer, toujours ouverte, la grosse clef juste à côté, tant de linge entassé, des draps des couvertures, des taies d’oreillers, du blanc trop de blanc, au fond un carton, dedans des ventouses, objets interdits à l’enfant. Par tous les ciels des quatre saisons, elle est refermée sur une petite cave très noire sans fenêtre, Continuer la lectureautobiographies #07 | portes-mémoire

autobiographies #03 | l’épicéa

Pour atteindre le territoire de l’épicéa, il faut traverser la prairie, braver la peur de marcher sur une vipère assoupie, les jambes se griffent aux herbes hautes, le froissement de la course éteint le son strident des sauterelles, une dernière enjambée et c’est la lisière, un ourlet de lande, une végétation éparse, désordonnée. Il convient de s’arrêter là, dans l’ombre Continuer la lectureautobiographies #03 | l’épicéa

autobiographies #09 | traversées

Eteindre le lustre et la réglette au dessus des plaques, rendre la cuisine à sa douce pénombre ocrée et franchir l’arcade vers la lumière qui, traversant les hautes portes-fenêtres, baigne la grande salle carrée, se diriger vers l’escalier de bois qui, faisant un coude le long des murs, mène à l’étage supérieur, avancer jusqu’au bout de la galerie en surplomb, Continuer la lectureautobiographies #09 | traversées

autobiographies #06 | train d’ennuis

Train de nuit Moscou-Saint-Petersbourg, départ en gare de Moscou avant la tombée de la nuit, départ en groupes, désignation des voisins de voyages pour des compartiments de quatre personnes ; entrée dans le train rouge qui est loin d’être express, entrée dans le compartiment aux étroites couchettes ; il fait encore jour, on s’embarque pour un long voyage et on voit les Continuer la lectureautobiographies #06 | train d’ennuis