autobiographies #09 – trajets

Son trajet depuis le bar sur le terrain vague comme piste de décollage. Le départ précipité, retour dans son appartement,  traverse des studios avec des décors de cinéma, se perd dans les décors d’une fête foraine, d’un appartement en ville des années 60, d’une tente au milieu du désert pour un film : « Sahara mon amour », film inconnu, d’une reconstitution d’un Continuer la lectureautobiographies #09 – trajets

autobiographies #09 | laisser ouvert

dans le jardin juste après la grille on avait installé une table pour jouer à dire les noms des cartes le valet de trèfle lancelot tu avais pris un verre d’eau dans la figure je ferme pas la porte A l’atelier de vannerie il n’avait jamais réussi à tresser le moindre panier mais le jour de la visite des parents Continuer la lectureautobiographies #09 | laisser ouvert

autobiographies #08 | Elle bave comme une petite mémé

Aller chez le docteur Sicre, oui oui oui. Quand on est petit, non non non. Entrée dans le vestibule, l’odeur du tabac froid attrape les sinus. Salle d’attente avec des femmes et des enfants. Il y a des revues dans cette salle d’attente pour médecin de famille à Aurelcastel : Paris Match et Nouvel Obs. Grande maison 1900 occupée uniquement Continuer la lectureautobiographies #08 | Elle bave comme une petite mémé

#autobiographies #10 | moments blancs

Elle a la peau usée. Elle a la peau ridée d’une écorce d’orange. Elle a l’écorce d’un vieux chêne. Elle est un arbre qui est tombé. Elle est allongée. Elle est sur un lit d’hôpital. Elle est immobile. Elle a la tête disposée au centre d’un oreiller immaculé. Elle tient ses boucles de cheveux gris si fins comme un ouvrage Continuer la lecture#autobiographies #10 | moments blancs

autobiographies #08 | on disait les F.

Migennes ; Laroche-Migennes ; peut-être une maison Bérard, en béton armé ; le docteur Jean F. ami de mon père ; plus qu’ami, compagnon de chambre à l’école de Lyon sur les bords de la Saône ; un Vosgien rencontrant un Auvergnat ; deux fils de paysans au sortir de la guerre ; de leur thurne, on voyait le fleuve ; leur fenêtre vue d’en bas pour le Continuer la lectureautobiographies #08 | on disait les F.

autobiographies #05 | cinq dures à avaler

Reprise d’un paragraphe des portraits #2. 7h30. La première prise. Une pilule jaune et dodue, deux petits cachets blancs, une gélule orange et rouge et une pilule verte. Jacqueline ne sait plus vraiment à quoi chacun correspond, mais elle prépare son semainier tous les dimanches en plissant des yeux pour ne pas se tromper. Déchiffrer l’écriture des médecins sur l’ordonnance, Continuer la lectureautobiographies #05 | cinq dures à avaler

autobiographies #04 | carnet chiffré

Un chiffre : 18 (numéro d’appel et de naissance)Une couleur : RougeQuelques mots de vocabulaire encore en bouche : brigade/ ordinaire/foyer/gymnase/remise/lances/ grande échelle/décaler/ premier secours/Alerte/ Chef d’agrès, de groupe, de site/Combustion/ Départ/Menace/ Sécurité/Stationnaire/ Victime/ Secours d’urgence aux personnes/ Triage/ Lutte/ Les lieux en mémoire se sont imposés. Il a fallu rechercher les adresses, les bouts de sensations, souvenirs. Se déplacer Continuer la lectureautobiographies #04 | carnet chiffré

autobiographies #06 | yeux jaunes, estafette bleue

Deux yeux jaunes, le monstre passe, je devine une masse derrière, au moment où il nous dépasse, nous tremblons, tout tremble, tout grince, je colle mon visage contre le pull qui me protège de la tôle, mes yeux se ferment, un autre monstre arrive, celui-ci n’a qu’une lumière, son cri est plus strident, il va encore plus vite, quand il Continuer la lectureautobiographies #06 | yeux jaunes, estafette bleue

autobiographies #07 | entre portes

Une porte qui s’ouvre sur des habitudes et qui se referme sur d’autres habitudes. Porte d’entrée que l’on cadenasse une fois le pas de porte franchi. Porte qui s’ouvre sur des habitudes. Vite, jeter les clés dans le tiroir où gisent d’autres clés. Poser son veston et poser son sac dans le salon avec cette porte ouverte en été et Continuer la lectureautobiographies #07 | entre portes

autobiographies #01 | paysages autobiographiques

Dans la famille on disait que si le grand -père avait acheté cette maison pour sa retraite, c’est que le paysage des Albères lui rappelait celui du Tonkin, les collines vert bleuté au loin et l’eau partout présente. Le souvenir qu’il en a lui est celui d’un naufrage. La plupart des maisons vides, parfois louées, souvent abandonnées. Quelques unes habitées Continuer la lectureautobiographies #01 | paysages autobiographiques